IL ÉTAIT UNE FOIS ...!
Ce ne sont là que quatre mots, pourtant ils sont comme une formule magique, en raison de leur capacité à déclencher immédiatement en chaque être humain des intuitions bien particulières. Il est rare que ces intuitions soient les mêmes pour tous. L’effet est comparable à celui de la musique. Tout comme la musique, ces quatre mots trouvent la voie qui mène directement à l’esprit de l’être humain, à son «moi» véritable. Bien entendu, cela vaut uniquement pour ceux qui n’emmurent pas totalement l’esprit en eux, ce qui leur aurait déjà fait perdre leur véritable qualité d’humain sur Terre.
Mais, en entendant ces mots, tout être humain se souviendra spontanément d’une expérience vécue antérieurement, quelle qu’elle soit. Celle-ci se présente à lui de façon vivante et, avec cette image, naît une intuition correspondante.
Pour l’un, ce sera un attendrissement nostalgique, un bonheur mélancolique, ou encore une aspiration secrète et irréalisable. Pour d’autres, par contre, ce sera l’orgueil, la colère, l’épouvante ou la haine. L’être humain pense invariablement à quelque chose qu’il a vécu autrefois, qui a produit sur lui une impression extraordinaire et qu’il croyait pourtant éteint en lui depuis bien longtemps.
Cependant, rien n’est éteint en lui, rien n’est perdu de ce qu’il a réellement vécu autrefois en son for intérieur. Il peut encore considérer tout cela comme son bien propre, comme une chose vraiment acquise et donc durable. Mais cela vaut uniquement pour ce qui a été vécu! Rien d’autre ne pourra naître à ces mots.
Que l’être humain y veille avec attention et vigilance, alors il ne tardera pas à distinguer ce qui est réellement vivant en lui de ce qui peut être qualifié de mort, pareil à une enveloppe sans âme faite de souvenirs inutiles.
Pour l’homme – il ne s’agit pas ici de son corps physique – seul a une raison d’être et une utilité ce qui a exercé au cours de sa vie terrestre une influence suffisamment profonde pour marquer son âme d’une empreinte durable, c’est-à-dire indélébile. Des empreintes de ce genre sont les seules à avoir une influence sur la formation de l’âme humaine et par conséquent à encourager l’esprit à évoluer constamment.
En réalité, seul ce qui laisse une impression d’une telle profondeur est de ce fait vécu et acquis par l’être humain. Tout le reste passe comme un souffle dépourvu d’effets, ou sert tout au plus à générer des événements susceptibles de faire naître des impressions de cette intensité.
Heureux celui qui peut considérer comme siennes nombre d’expériences vécues aussi fortes, peu importe que ce soit la joie ou la douleur qui les ait provoquées, car les impressions qu’elles laissent seront un jour le bien le plus précieux que l’âme humaine emportera sur son chemin dans l’au-delà. –
Telle qu’elle s’exerce aujourd’hui, l’activité purement terrestre de l’intellect sert uniquement, à condition d’être bien employée, à faciliter la vie terrestre du corps. Voilà, à bien y réfléchir, le but proprement dit de toute activité intellectuelle! Elle n’a en définitive jamais d’autre résultat. Cela vaut pour toute érudition, quel qu’en soit le domaine, ainsi que pour toute activité publique ou privée, pour l’individu comme pour les nations, et même pour l’humanité entière.
Mais tout s’est malheureusement soumis sans réserve au seul intellect et se trouve ainsi lourdement enchaîné par l’étroitesse terrestre de la capacité d’entendement, ce qui devait évidemment entraîner des conséquences néfastes dans toutes les activités et dans tous les événements, et en entraînera bien d’autres encore.
Il n’y a sur la Terre entière qu’une seule exception à cet égard. Cette exception ne nous est toutefois pas offerte par l’Église, comme certains pourraient le penser et comme cela devrait en fait être le cas, mais par l’art! Pour ce dernier, l’intellect joue en effet inévitablement le second rôle. Mais là où l’intellect conquiert la suprématie, l’art se trouve aussitôt rabaissé au niveau d’un métier; il tombe immédiatement et incontestablement très bas. C’est là une conséquence logique qui, dans sa simplicité naturelle, ne peut absolument pas être différente. On ne saurait trouver ici la moindre exception.
Il faut évidemment tirer la même conclusion dans tous les autres domaines! Cela n’incite-t-il pas l’homme à réfléchir? Ses yeux devraient pourtant se dessiller! Celui qui réfléchit et compare les faits verra nettement que, partout où l’intellect domine, il ne peut obtenir qu’un produit de substitution, c’est-à-dire quelque chose de médiocre! Face à cette réalité, l’être humain devrait reconnaître la place qui revient tout naturellement à l’intellect si l’on veut édifier quelque chose de juste et de valable!
Seul l’art est encore issu jusqu’à présent de l’activité de l’esprit vivant, de l’intuition. Lui seul a eu une origine et une évolution naturelles, donc normales et saines. Toutefois, l’esprit ne s’exprime pas par l’intellect mais bien par les intuitions, et il se manifeste uniquement par ce que l’on nomme généralement «les qualités de cœur». Et c’est précisément ce que l’homme intellectualisé d’aujourd’hui ridiculise et bafoue si volontiers, tant il est imbu de lui-même. Il raille ainsi ce que l’être humain a de plus précieux, ce qui fait justement de lui un être humain!
L’esprit n’a rien à voir avec l’intellect. Si l’être humain veut que tout s’améliore enfin, il doit tenir compte de la Parole du Christ: «C’est à leurs œuvres que vous les reconnaîtrez!» L’heure est venue où cela va se réaliser.
Seules les œuvres de l’esprit portent, par leur origine même, la vie en elles, et donc la pérennité. Tout le reste est contraint de s’effondrer quand l’heure de la floraison est passée. Au moment de récolter les fruits, le vide devient manifeste!
Il suffit d’examiner l’histoire! Seule l’œuvre de l’esprit, c’est-à-dire l’art, a survécu aux peuples qui se sont déjà effondrés sous l’action de leur intellect froid et dénué de vie. Leur éminent savoir, si souvent prôné, n’a pu leur offrir aucune planche de salut. Égyptiens, Grecs et Romains suivirent cette voie, de même que plus tard les Espagnols et les Français, et aujourd’hui les Allemands – mais les œuvres d’art authentiques leur ont survécu à tous! Elles ne pourront d’ailleurs jamais périr. Or, personne n’a remarqué avec quelle stricte régularité ces faits se sont répétés. Nul n’a songé à déceler la véritable racine de ce terrible mal.
Au lieu de chercher cette dernière et de mettre une fois pour toutes un terme à la décadence qui se répète constamment, on s’y soumit aveuglément et, avec force plaintes et lamentations, on se résigna au fait que l’on ne puisse absolument rien y changer.
À présent, l’humanité entière en est finalement atteinte! Bien des malheurs sont déjà derrière nous, et de plus grands encore nous attendent. Une profonde douleur gagne les rangs serrés de ceux qui sont concernés et dont certains sont dès à présent touchés.
Songez à tous les peuples qui ont déjà dû s’effondrer dès qu’ils avaient atteint leur plein épanouissement et leur apogée intellectuelle! Les fruits qui ont mûri à partir de cette floraison étaient partout les mêmes: immoralité, impudeur et débauche sous diverses formes, inévitablement suivies de la décadence et de la ruine!
La parfaite similitude est particulièrement frappante pour chacun! Et toute personne qui réfléchit doit découvrir dans ce phénomène la nature bien particulière des lois les plus rigoureuses, de même que leur logique.
L’un après l’autre, ces peuples ont finalement dû reconnaître que leur grandeur, leur puissance et leur magnificence n’étaient qu’apparentes, uniquement maintenues par la force et la contrainte, et non solidement établies sur une base saine qui leur est propre.
Ouvrez donc les yeux au lieu de vous décourager! Regardez autour de vous, tirez la leçon des événements passés et comparez-les avec les messages qui, depuis le Divin, sont parvenus jusqu’à vous, voici déjà des milliers d’années, et vous trouverez infailliblement la racine du mal dévorant qui fait à lui seul obstacle à l’ascension de l’humanité entière.
Ce n’est que lorsque ce mal aura été totalement extirpé que sera ouverte la voie qui mène à l’ascension générale, pas avant! Celle-ci sera alors durable parce qu’elle portera en elle un élément vivant issu de l’esprit, ce qui était exclu jusqu’à présent. –
Avant d’approfondir le sujet, je vais expliquer ce qu’est l’esprit, seul élément réellement vivant en l’homme. L’esprit n’a rien à voir avec l’intelligence, ni avec l’intellect! L’esprit n’est pas davantage un savoir acquis. C’est donc une erreur de dire que quelqu’un a «de l’esprit» lorsqu’il a beaucoup étudié, lu et observé et qu’il sait en parler avec aisance, ou lorsqu’il brille par des saillies et des réparties intellectuelles.
L’esprit est tout autre chose. Il est d’une essence spécifique, il est issu d’un monde de nature identique à la sienne, un monde différent de la partie à laquelle appartient la Terre, et par conséquent le corps. Le monde spirituel se trouve plus haut, il constitue la partie la plus élevée et la plus légère de la Création. En raison de son essence, cette partie spirituelle qui est en l’homme a pour mission de retourner sur le plan spirituel dès que toutes les enveloppes matérielles se sont détachées d’elle. L’aspiration qui pousse l’esprit à ce retour se libère à un degré bien précis de maturité et le conduit alors vers le haut, vers ce qui est de même nature et dont la force d’attraction l’élève.[1]
L’esprit n’a rien à voir avec l’intellect terrestre, mais uniquement avec ce que l’on désigne sous le nom de «qualités de cœur». Être spirituel équivaut donc à «avoir du cœur» et non à être hautement intellectualisé.
Afin de mieux ressentir la différence, que l’être humain emploie à présent l’expression: «Il était une fois!» Bien des chercheurs trouveront déjà là un éclaircissement. En s’examinant attentivement, ils pourront faire la distinction entre tout ce qui, jusqu’ici, a été utile à leur âme au cours de leur vie terrestre et ce qui a uniquement servi à faciliter leur réussite et leur travail dans leur environnement terrestre, donc ce qui renferme des valeurs non seulement pour la Terre mais aussi pour l’au-delà, et ce qui sert exclusivement à des fins terrestres mais reste sans valeur pour l’au-delà. L’un peut être emporté dans l’autre monde; quant à l’autre, l’être humain le laisse derrière lui à son trépas, étant donné que cela appartient uniquement à cette Terre et ne peut plus lui être d’aucune utilité. Ce qu’il laisse derrière lui n’est qu’un instrument pour les réalisations d’ordre terrestre, un auxiliaire pour le temps qu’il passe sur Terre, et rien d’autre!
Or, si un instrument n’est pas utilisé uniquement pour ce qu’il est, mais estimé bien au-dessus de sa valeur, il ne peut évidemment répondre à des exigences de ce niveau, il occupe une place qui ne lui revient pas et est tout naturellement à l’origine d’insuffisances de toutes sortes qui ont, avec le temps, des conséquences désastreuses.
Le plus élevé de ces instruments est l’intellect terrestre qui, en tant que produit du cerveau humain, ne peut que porter en lui la limitation à laquelle reste invariablement soumis, en raison de sa propre essence, tout ce qui appartient à la matière dense physique. Le produit ne saurait être différent de son origine. Il reste toujours lié au genre de son origine, et il en va de même pour les œuvres nées de ce produit.
Il en résulte naturellement pour l’intellect un entendement des plus limités, uniquement terrestre et étroitement lié à l’espace et au temps. Étant issu de la matière dense qui, en soi, est inerte et ne renferme aucune vie propre, l’intellect est lui aussi dépourvu de force vivante. Il va de soi que cette particularité s’étend aussi à l’ensemble de son activité et qu’il lui est de ce fait impossible d’insuffler à ses œuvres quelque chose de vivant.
C’est dans ce fait naturel et incontournable que se trouve la clé des sombres événements qui se produisent au cours de l’existence de l’être humain sur cette petite Terre.
Nous devons enfin apprendre à différencier l’esprit de l’intellect, le noyau vivant de l’être humain de son instrument! Si l’on place cet instrument au-dessus du noyau vivant, comme on l’a fait jusqu’ici, il en résulte quelque chose de malsain qui ne peut que renfermer dès le départ un germe de mort; de ce fait, la partie vivante, celle qui est la plus élevée et la plus précieuse, se trouve comprimée, liée et coupée de son indispensable activité jusqu’à ce que, dans l’inévitable effondrement de cette construction sans vie, elle s’élève hors des décombres, libre mais inachevée.
Au lieu de dire: «Il était une fois», posons-nous maintenant la question: «Comment était-ce autrefois?» L’effet est tout autre! On remarque immédiatement une nette différence. La première expression parle à l’intuition, qui est liée à l’esprit. La deuxième, par contre, s’adresse à l’intellect. Des images toutes différentes surgissent alors. Elles sont dès le départ limitées, froides et sans chaleur vitale parce que l’intellect n’a rien d’autre à offrir.
Mais la plus grande faute de l’humanité est d’avoir mis dès le début sur un piédestal, en dansant littéralement autour de lui pour l’adorer, cet intellect qui ne peut toutefois créer que des œuvres fragmentaires et sans vie. On lui a donné une place qui devait être réservée exclusivement à l’esprit.
Cette façon d’agir va totalement à l’encontre des dispositions du Créateur, et par conséquent à l’encontre de la nature, étant donné que ces dispositions sont elles-mêmes ancrées dans l’activité de la nature. Voilà pourquoi rien ne peut mener à un but véritable, tout est au contraire voué à l’échec à l’endroit même où doit commencer la récolte. Il ne saurait en être autrement, puisqu’il s’agit d’un processus naturel et prévisible.
Ce n’est que dans la pure technique, dans toute industrie, qu’il en va autrement. Grâce à l’intellect, elle a atteint un très haut niveau, et elle progressera encore bien davantage à l’avenir! Or, cela ne fait que prouver l’exactitude de mes exposés. La technique est et reste en toutes choses uniquement terrestre et morte. Et comme l’intellect fait lui aussi partie de tout ce qui est terrestre, il est en mesure de se développer brillamment dans la technique et de réaliser quelque chose de vraiment grand. Il y est à sa juste place et remplit sa véritable fonction!
Mais là où un élément «vivant», c’est-à-dire purement humain, doit également entrer en ligne de compte, l’intellect, en raison de son genre, ne suffit plus ; il est donc nécessairement mis en échec dès qu’il n’est pas guidé par l’esprit! Car seul l’esprit est vie. Le succès au sein d’un genre déterminé ne peut jamais être obtenu que grâce à une activité de même genre. L’intellect terrestre ne pourra par conséquent jamais œuvrer spirituellement! Voilà pourquoi cette humanité a commis une lourde faute en mettant l’intellect au-dessus de la vie.
À l’encontre des dispositions du Créateur qui, de fait, sont naturelles, l’être humain a littéralement inversé le sens de sa mission, il l’a pour ainsi dire renversé en accordant à l’intellect, qui vient en second et appartient uniquement au plan terrestre, la place la plus élevée, celle qui revient à l’esprit vivant. De ce fait, il est une fois de plus tout naturel qu’il soit dorénavant contraint de chercher péniblement de bas en haut au lieu de pouvoir, grâce à l’esprit, considérer les choses du haut vers le bas, car avec son entendement limité, l’intellect mis au-dessus de l’esprit empêche toute perspective plus vaste.
S’il veut se réveiller, il est tout d’abord obligé «d’intervertir les lumières» en mettant ce qui est actuellement en haut, à savoir l’intellect, à la place qui lui a été assignée par la nature, pour redonner à l’esprit le rang le plus élevé. Cette indispensable interversion est loin d’être facile pour l’être humain d’aujourd’hui. –
L’inversion effectuée jadis par les êtres humains, et radicalement opposée à la Volonté du Créateur et donc aux lois de la nature, constitua la «chute dans le péché» dont les conséquences dépassent en horreur tout ce que l’on peut imaginer, puisqu’elle se développa jusqu’à devenir le «péché originel». Car, avec le temps, le fait d’avoir élevé l’intellect au rang de souverain absolu eut également pour conséquence toute naturelle que le cerveau fut lui aussi renforcé unilatéralement en raison de la culture et de l’activité unilatérales de l’intellect. C’est ainsi que seule se développa la partie du cerveau qui est chargée du travail de l’intellect, et que l’autre dut s’atrophier. Aujourd’hui, cette partie atrophiée par négligence ne peut donc plus agir qu’en tant que «cerveau des rêves», auquel on ne peut se fier parce que, même pendant les rêves, il se trouve encore soumis à la forte influence de ce que l’on nomme le cerveau diurne qui régit l’activité de l’intellect.
La partie de l’encéphale qui est destinée à former le pont qui relie à l’esprit, ou plus exactement le pont menant de l’esprit vers tout ce qui est terrestre, est ainsi paralysée, la liaison est rompue ou du moins fortement distendue; l’être humain s’est ainsi coupé de toute activité de l’esprit et par là même aussi de la possibilité «d’animer », de spiritualiser et de vivifier son intellect.
Comme tout dans le corps, les deux parties de l’encéphale auraient dû être développées dans la même proportion en vue d’une harmonieuse activité en commun, l’esprit guidant, et l’intellect exécutant ici sur Terre. Il est donc évident que toutes les activités du corps, voire le corps lui-même, ne peuvent jamais être telles qu’elles le devraient étant donné que ce fait se répercute naturellement sur toutes choses et que l’essentiel fait donc défaut à tout ce qui est terrestre!
Que cette coupure soit allée de pair avec le fait de s’éloigner et de se détourner du Divin se comprend aisément, puisque la voie d’accès y menant n’existait plus.
À son tour, cet état de choses finit par avoir pour inconvénient que, depuis des millénaires, en raison de l’hérédité qui ne cesse de prendre de l’ampleur, chaque corps d’enfant qui vient au monde apporte sur Terre un cerveau antérieur intellectuel tellement développé que tout enfant se trouve dès le départ facilement assujetti à l’intellect dès que son cerveau déploie sa pleine activité. L’abîme entre les deux parties de l’encéphale est à présent devenu si grand et le rapport entre leurs possibilités d’action tellement inégal que, pour la plus grande partie de l’humanité, une amélioration n’est plus possible sans catastrophe.
L’homme intellectualisé d’aujourd’hui n’est plus un être humain normal: la partie principale de son encéphale, qui est le propre de l’être humain accompli, ne s’est absolument pas développée, étant donné qu’il l’a laissée dépérir depuis des millénaires. Sans exception, l’encéphale normal de tout intellectualiste est atrophié! Ce sont donc des infirmes de l’encéphale qui règnent sur la Terre depuis des millénaires; ils considèrent l’être humain normal comme un ennemi et cherchent à l’opprimer. Dans leur limitation, ils s’imaginent faire énormément de choses; ils ignorent que l’être humain normal est capable d’en faire dix fois plus et de créer des œuvres durables et plus accomplies que celles qui résultent des efforts actuels! La voie qui permet d’acquérir cette faculté est ouverte à toute personne qui cherche vraiment sérieusement!
Cependant, un intellectualiste ne sera plus en mesure de saisir aussi aisément ce qui relève de l’activité de cette partie atrophiée de son encéphale! Il ne le peut tout simplement pas, quand bien même il le voudrait, et seule son étroitesse volontaire le pousse à ridiculiser tout ce qui lui est inaccessible et qu’il ne saisira plus jamais à cause de son encéphale anormal qui est en réalité arriéré.
C’est justement là que réside le côté le plus terrible de la malédiction qui est due à cet égarement contre nature. L’harmonieuse collaboration des deux parties de l’encéphale humain, cette collaboration qui est inhérente à l’homme normal, est à jamais exclue pour les êtres intellectualisés d’aujourd’hui que l’on nomme matérialistes. –
Être matérialiste n’est certainement pas élogieux, mais bien la preuve que l’encéphale est atrophié.
C’est donc un encéphale dénaturé qui règne jusqu’à ce jour sur cette Terre. Son activité doit évidemment finir par conduire à l’inéluctable effondrement dans tous les domaines, étant donné que tout ce qu’il veut apporter renferme dès le départ et de façon conforme à la nature, en raison même de cette atrophie, la disharmonie et quelque chose de malsain.
À présent, on ne peut plus rien y changer, il convient au contraire, en toute sérénité, de laisser venir l’effondrement qui se prépare naturellement. Mais alors ce sera pour l’esprit le jour de la résurrection en même temps qu’une vie nouvelle! L’esclave de l’intellect, qui tient les rênes depuis des millénaires, se trouvera ainsi éliminé pour toujours! Jamais plus il ne pourra se relever parce que la preuve qui lui sera donnée, de même que sa propre expérience vécue, le contraindront, malade et appauvri en esprit, à se soumettre enfin de son plein gré à ce qu’il ne pouvait comprendre. Plus jamais il n’aura l’occasion, sous le couvert du droit, de s’élever contre l’esprit, ni par la raillerie, ni par la violence, dont on usa à l’encontre du Fils de Dieu, le contraignant à s’y opposer.
Si, à cette époque, bien des malheurs auraient encore pu être évités, ce n’est plus possible aujourd’hui; car, depuis lors, la liaison qui s’est relâchée entre les deux parties de l’encéphale ne peut plus être rétablie.
Il se trouvera bon nombre d’intellectualistes pour tenter une fois de plus de tourner en dérision les explications données dans cette conférence en ayant recours à des expressions toutes faites, mais comme toujours, ils ne parviendront pas à fournir une seule preuve vraiment objective du contraire. Quiconque cherche et réfléchit sérieusement ne pourra voir dans leur emportement aveugle qu’une preuve supplémentaire de ce que j’ai expliqué ici. Ils n’y parviendront pas, même en se donnant du mal. Par conséquent, considérons-les dorénavant comme des malades qui auront bientôt besoin d’aide et... attendons tranquillement.
Point n’est besoin de combats ni d’actes de violence pour imposer à tout prix l’indispensable progrès; car la fin viendra d’elle-même. Là encore, selon les effets inflexibles de la loi de la rétroaction, le cours naturel des événements s’accomplit, inexorablement, et à l’heure dite. – –
C’est alors que naîtra une «génération nouvelle», annoncée par diverses prophéties. Cependant, celle-ci ne sera pas uniquement faite de naissances nouvelles, comme on en voit déjà en Californie et en Australie où naissent des enfants doués d’un «sens nouveau»; il s’agira essentiellement d’êtres humains qui sont déjà vivants et que bien des événements à venir ne tarderont pas à rendre «lucides». Ils auront alors le même «sens» que ces nouveau-nés actuels, et ce sens n’est rien d’autre que la faculté de vivre dans le monde avec un esprit ouvert et non limité qui ne se laisse plus opprimer par l’étroitesse de l’intellect. Le péché originel sera ainsi effacé!
Cela n’a toutefois rien à voir avec les capacités désignées jusqu’à présent sous le terme de «facultés occultes». Il s’agira simplement de l’être humain normal, tel qu’il doit être! Le fait de «devenir lucide» n’a rien à voir avec la «voyance» mais signifie «avoir du discernement», c’est-à-dire reconnaître.
Les êtres humains seront alors en mesure de tout observer sans être influencés, ce qui revient à dire qu’ils seront en état de juger. Ils verront l’intellectualiste tel qu’il est réellement, avec son étroitesse de vues si dangereuse pour lui et pour son entourage, une étroitesse qui engendre à la fois le despotisme arrogant et la manie de vouloir toujours avoir raison qui, en réalité, en fait partie.
Ils verront aussi comment l’humanité entière a, sous une forme ou sous une autre et en une rigoureuse logique, souffert sous ce joug depuis des millénaires et comment, en tant qu’ennemi héréditaire, cette plaie cancéreuse s’est toujours opposée à l’évolution de l’esprit humain libre, c’est-à-dire au but essentiel de l’existence humaine! Rien ne leur échappera, pas même l’amère certitude que les tribulations, toutes les souffrances et chaque effondrement ne pouvaient venir que de ce mal et qu’aucune amélioration n’a jamais pu se produire parce que la limitation de la faculté d’entendement excluait dès l’abord tout discernement.
Mais avec ce réveil, toute l’influence, toute la puissance des intellectualistes aura pris fin. À tout jamais; car une ère nouvelle et meilleure, où rien de ce qui est ancien ne pourra plus subsister, s’instaurera pour l’humanité.
Ainsi viendra l’indispensable victoire de l’esprit sur l’intellect défaillant, une victoire ardemment souhaitée dès aujourd’hui par des centaines de milliers d’êtres humains. Parmi les masses qui ont jusqu’à présent été induites en erreur, nombreux seront ceux qui reconnaîtront encore qu’ils avaient jusqu’alors interprété le mot «intellect» de façon complètement fausse. La plupart ont en effet tout simplement fait de l’intellect une idole, sans le soumettre au moindre examen, uniquement parce que les autres le présentaient ainsi et que tous ses partisans s’y entendaient à s’imposer par la force et par la loi comme maîtres infaillibles et absolus. Voilà pourquoi beaucoup ne se donnent même pas la peine de découvrir le vide réel et les lacunes qui se cachaient derrière tout cela.
Il est vrai que, depuis des dizaines d’années, il en est d’autres qui luttent en secret, et parfois même ouvertement, contre cet ennemi avec une énergie et une conviction tenaces, en étant par moments exposés aux pires souffrances. Mais ils combattent sans connaître l’ennemi lui-même! Évidemment, cela a rendu le succès plus difficile, et même d’emblée impossible. L’épée des combattants n’était pas suffisamment affilée parce qu’ils s’en servaient constamment pour des actions secondaires qui l’ébréchaient. De plus, lors de ces actions secondaires, ils frappaient toujours à côté, dans le vide, gaspillant leurs propres forces et ne réussissant qu’à semer la discorde dans leurs rangs.
Il n’y a en réalité sur toute la ligne qu’un seul ennemi de l’humanité: la domination absolue de l’intellect jusqu’à ce jour! Telle fut la grande chute dans le péché, la faute la plus grave de l’être humain, celle qui entraîna tout le mal. C’est cela qui devint le péché originel, et c’est aussi cela qui est l’antéchrist dont il fut annoncé qu’il relèvera la tête. En termes plus explicites, son instrument est la domination de l’intellect, et c’est par l’intermédiaire de cet instrument que les êtres humains sont tombés sous sa coupe. Lui, l’ennemi de Dieu, l’antéchrist en personne... Lucifer![2]
Nous nous trouvons au cœur de cette époque! Il habite aujourd’hui chaque être humain, prêt à le pervertir, puisque la conséquence immédiate et toute naturelle de son activité fait que l’homme se détourne de Dieu. Dès qu’il peut exercer sa domination, il neutralise l’esprit.
Que l’homme redouble donc de vigilance! –
Il ne doit pas pour autant minimiser son intellect, mais en faire ce qu’il est: un instrument, et non la volonté qui fait loi. Il ne doit pas en faire un maître!
L’être humain de la génération à venir ne pourra considérer l’époque actuelle qu’avec dégoût, horreur et honte. Ce sera un peu comme ce que nous ressentons en pénétrant dans une ancienne chambre de torture. Là encore, nous voyons les mauvais fruits de la froide gestion de l’intellect. Il est en effet indiscutable qu’un être humain ayant tant soit peu de cœur, donc une activité spirituelle, n’aurait jamais imaginé de telles atrocités! Au fond, il n’en va pas autrement de nos jours, les choses sont seulement un peu plus déguisées, et les malheurs qui s’abattent sur des foules entières sont des fruits tout aussi pourris que l’étaient les tortures individuelles d’autrefois.
Plus tard, lorsque l’être humain jettera un regard en arrière, il n’en finira pas de hocher la tête en se demandant comment, pendant des millénaires, il fut possible de supporter en silence de tels égarements. La réponse va tout simplement de soi: par la contrainte! Où que l’on regarde, il est aisé de s’en rendre compte. Sans remonter jusqu’à la nuit des temps, il nous suffit de pénétrer dans les chambres de torture mentionnées plus haut, comme on peut encore en voir partout de nos jours et dont l’utilisation n’est pas si lointaine.
Nous sommes saisis d’horreur à la vue de ces vieux instruments. De quelle froide brutalité, de quelle bestialité ne témoignent-ils pas! Il n’y aura pratiquement personne aujourd’hui pour contester que cette ancienne façon d’agir ait été un crime de la plus vile espèce. C’est ainsi que l’on commit à l’égard des criminels un crime encore plus grand. Mais, arraché à sa famille et à la liberté, plus d’un innocent fut lui aussi brutalement jeté dans ces souterrains. Que de lamentations, que de cris de douleur ont expiré sur les lèvres de ceux qui étaient abandonnés à la merci de leurs tortionnaires! Des êtres humains ont dû supporter des choses dont la seule pensée vous remplit d’horreur et de dégoût.
Chacun ne peut s’empêcher de se demander comment il fut humainement possible d’agir ainsi à l’égard de ces êtres sans défense, et de surcroît sous le couvert du droit, un droit qui n’avait pourtant été extorqué en ce temps-là que par la force. Et voilà que, en leur infligeant des douleurs physiques, on arrachait à nouveau des aveux aux suspects afin de pouvoir ensuite les assassiner en toute tranquillité! Même lorsque ces aveux étaient uniquement faits sous la contrainte pour échapper à ces tortures physiques insensées, ils suffisaient aux juges, car c’est ce dont ils avaient besoin pour satisfaire à «la lettre de la loi». Ces gens si bornés s’imaginaient-ils vraiment pouvoir se disculper aussi devant la Volonté divine et se soustraire à l’action inexorable de la loi fondamentale de la rétroaction?
Soit tous ces gens étaient le rebut des criminels les plus endurcis qui avaient l’audace de juger autrui, soit cette façon de faire montrait très clairement l’étroitesse maladive de l’intellect terrestre. Il ne saurait y avoir de moyen terme.
Selon les lois divines de la Création, tout dignitaire, tout juge– quelle que soit la fonction qu’il occupe sur Terre – ne devrait jamais, dans son activité, être placé sous la protection de cette fonction. Au contraire, seul et à titre purement personnel, sans être protégé, il doit, comme tout autre être humain, porter lui-même l’entière responsabilité de ce qu’il fait dans l’exercice de sa fonction. Non seulement spirituellement mais aussi sur le plan terrestre. Chacun prendra alors sa charge beaucoup plus au sérieux et l’exercera bien plus consciencieusement. Et les prétendues «erreurs», dont les conséquences sont à jamais irréparables, ne se produiront certainement plus aussi facilement. Sans parler des souffrances physiques et morales des victimes et de leurs proches.
Dans le même ordre d’idées, examinons maintenant les procès des prétendues «sorcières».
Quiconque eut un jour accès aux dossiers de tels procès souhaiterait, pris d’une honte cuisante, n’avoir jamais fait partie de cette humanité. En ce temps-là, il suffisait que quelqu’un ait des connaissances sur les plantes médicinales – peu importe que son savoir ait été acquis par la pratique ou qu’il lui ait été transmis – et qu’il s’en serve pour aider les personnes souffrantes qui l’en priaient, pour qu’il soit impitoyablement soumis à ces tortures dont seule la mort sur le bûcher finissait par le délivrer, à moins que son corps n’ait déjà succombé auparavant à ces atrocités.
Même la beauté physique, notamment une chasteté qui refusait de céder, pouvait autrefois donner lieu à pareille cruauté.
Vinrent ensuite les abominations de l’Inquisition! Relativement peu d’années nous séparent de cet «autrefois»!
Tout comme nous avons conscience aujourd’hui de cette injustice, le peuple la ressentit jadis exactement de la même façon. Il n’était en effet pas encore aussi limité par «l’intellect» et, de temps à autre, perçait encore en lui l’intuition, c’est-à-dire l’esprit.
Ne voit-on pas aujourd’hui en tout cela une parfaite étroitesse de vues? Une stupidité irresponsable?
On en parle avec supériorité et en haussant les épaules, mais au fond rien n’a changé. La suffisance bornée à l’égard de tout ce que l’on ne comprend pas est restée exactement la même, à cette différence près qu’au lieu d’infliger des tortures, on se moque aujourd’hui ouvertement de tout ce que sa propre étroitesse empêche de comprendre.
Que plus d’un batte donc sa coulpe et réfléchisse enfin sérieusement à tout cela sans se ménager! Les champions de l’intellect, c’est-à-dire des êtres humains pas tout à fait normaux, considèrent dès l’abord comme un imposteur – bien souvent jusque devant les tribunaux – toute personne qui a la faculté de savoir ce qui est inaccessible à d’autres, ou peut-être même de voir le monde de matière subtile avec ses yeux de matière subtile, comme une chose toute naturelle dont on ne doutera plus d’ici très peu de temps et à laquelle on s’attaquera encore moins de façon brutale.
Et malheur à celui qui, ne sachant lui-même que faire de ses dons, parle en toute ingénuité de ce qu’il a vu et entendu! Il devrait plutôt en redouter les conséquences, tout comme les premiers chrétiens sous Néron avec ses complices toujours prêts au meurtre.
Si, de surcroît, il a même d’autres facultés qui ne pourront jamais être comprises par ces intellectualistes invétérés, il est immanquablement traqué sans merci, calomnié, rejeté, s’il ne fait pas la volonté de tout un chacun; dans toute la mesure du possible, il est «mis hors d’état de nuire», comme on le dit si élégamment. Personne n’en éprouve le moindre remords. De nos jours encore, un tel être est considéré comme un hors-la-loi par des gens d’une moralité parfois douteuse. Plus quelqu’un est borné, plus il s’illusionne sur sa propre sagacité et plus grand est son penchant à l’outrecuidance.
On n’a tiré aucune leçon de ces événements d’autrefois, avec leurs tortures, leurs bûchers et leurs procès aux dossiers tellement ridicules! Car chacun peut, aujourd’hui encore, souiller et insulter impunément ce qui sort de l’ordinaire et que l’on ne comprend pas. Il n’en va ici pas autrement que jadis.
Pires encore que la justice furent les inquisitions dont l’origine fut l’Église. Les cris des torturés étaient alors couverts par de pieuses prières. Ce fut là un outrage à la Volonté divine dans la Création! Les représentants ecclésiastiques de ce temps-là prouvèrent ainsi qu’ils n’avaient pas la moindre notion du véritable enseignement du Christ, pas plus que de la Divinité et de sa Volonté créatrice dont les lois sont immuablement ancrées dans la Création, où elles œuvrent, identiques à elles-mêmes depuis le commencement et jusqu’à la fin des temps.
Dieu déposa la liberté de décision dans l’essence même de l’esprit humain. C’est uniquement grâce au libre arbitre qu’il peut mûrir comme il le doit, se polir et se développer pleinement. Seule cette faculté lui en donne la possibilité. Mais si le libre arbitre est entravé, cela constitue un frein, voire une régression forcée.
Cependant, comme beaucoup de religions, les Églises chrétiennes combattirent jadis ces dispositions divines et s’y opposèrent avec la plus grande cruauté. Par la torture et finalement par la mort, elles voulurent contraindre des êtres humains à s’engager et à se maintenir sur certaines voies en confessant une foi qui était contraire à leur conviction et donc contraire à leur volonté. Elles violèrent ainsi le Commandement divin. Mais ce ne fut pas tout, elles empêchèrent l’humanité de progresser spirituellement et la firent même rétrograder de plusieurs siècles.
Jamais de telles choses n’auraient dû ni pu se produire si s’était manifestée ne serait-ce qu’une étincelle issue de la véritable intuition, donc de l’esprit! C’est donc uniquement la froideur de l’intellect qui fut à l’origine de ce comportement inhumain.
Plus d’un pape fit lui-même administrer du poison et accepta que l’on ait recours au poignard – faits historiquement prouvés – pour réaliser ses désirs purement terrestres et arriver à ses fins. Pareille chose n’a pu se faire que sous la domination de l’intellect qui, dans sa marche victorieuse, a tout asservi et n’a reculé devant rien. –
Et au-dessus de tout régnait et règne encore, selon un accomplissement inéluctable, la Volonté d’airain de notre Créateur. Au moment de passer dans l’au-delà, chaque être humain se trouve dépouillé de la puissance terrestre et de la protection qu’elle lui offre. Son nom, sa situation, tout reste derrière lui. Seule une pauvre âme humaine passe de l’autre côté pour y recevoir et y goûter ce qu’elle a semé. Aucune exception n’est possible! Son chemin la conduit à travers tous les rouages de la Justice divine dont les effets rétroactifs sont inconditionnels. Il n’existe là ni Église ni État, mais uniquement des âmes humaines individuelles qui ont personnellement des comptes à rendre pour chaque erreur qu’elles ont commise!
Celui qui transgresse la Volonté de Dieu, donc celui qui commet un péché dans la Création, est soumis aux conséquences de cette transgression, peu importe qui il est et sous quel prétexte il a agi. Que ce soit un crime commis à titre individuel ou perpétré sous le couvert de l’Église, de la justice... un crime contre le corps ou contre l’âme est et demeure un crime! On ne peut rien y changer, fût-ce par un simulacre de droit, qui est loin d’être toujours le droit puisque, évidemment, les lois elles-mêmes n’ont été instaurées que par des intellectualistes et que, de ce fait, elles portent nécessairement en elles la limitation propre à ce qui est terrestre.
Que l’on considère simplement la législation de nombreux États, notamment en Amérique Centrale et en Amérique du Sud: celui qui dirige aujourd’hui le pays et qui, à ce titre, jouit de tous les honneurs, peut du jour au lendemain être jeté en prison ou exécuté comme un criminel si son adversaire réussit à s’emparer du pouvoir par un coup d’État. S’il échoue, c’est lui qui, au lieu d’être reconnu comme le dirigeant du pays, sera considéré comme un criminel et poursuivi. Et tous les services officiels servent avec empressement aussi bien l’un que l’autre. Même un voyageur qui parcourt le monde se voit souvent contraint, en passant d’un pays à l’autre, de changer de conscience comme on change de vêtement, s’il veut être considéré partout comme quelqu’un d’honorable. Ce qui, dans tel pays, est considéré comme un crime, est très souvent permis dans tel autre; bien plus, c’est peut-être même souhaité.
Cela n’est évidemment possible que pour les conquêtes de l’intellect terrestre, mais jamais là où ce dernier est tenu d’occuper la place qui lui revient tout naturellement en tant qu’instrument de l’esprit vivant; car celui qui écoute l’esprit ne manquera jamais d’observer les lois de Dieu. Et là où ces lois sont prises pour base, il ne peut y avoir ni imperfections ni lacunes, mais uniquement une cohérence qui est source de bonheur et de paix. Dans leurs traits fondamentaux, les manifestations de l’esprit ne peuvent toujours être que rigoureusement identiques. Jamais elles ne s’opposeront les unes aux autres.
De même, la juridiction, la médecine et l’art de gouverner un État sont condamnés à rester de médiocres métiers là où seul l’intellect peut en constituer la base et où le spirituel fait défaut. Il ne saurait tout simplement en être autrement. À condition évidemment que l’on parte toujours de la véritable notion «d’esprit». –
Le savoir est un produit, mais l’esprit est vie; sa valeur et sa force ne peuvent être mesurées qu’en fonction de sa relation avec l’origine du spirituel. Plus cette relation est étroite, plus la partie issue de l’origine est valable et puissante. Mais plus cette relation se relâche, plus la partie qui en est issue – en l’occurrence l’être humain en question – est nécessairement éloignée, étrangère, isolée et faible.
Tout cela est si simple et si évident que l’on a du mal à comprendre comment les intellectualistes égarés ne cessent de passer outre, comme s’ils étaient aveugles, car le tronc, la fleur et le fruit reçoivent ce que donne la racine! Mais, là encore, se manifeste la désespérante autolimitation de leur entendement. Ils ont péniblement érigé un mur devant eux, si bien qu’ils ne peuvent à présent plus voir au-delà et encore moins au travers.
Avec leurs sourires suffisants, prétentieux et ironiques, et avec leur arrogance et leurs airs de supériorité à l’égard de ceux qui ne sont pas aussi profondément assujettis qu’eux, ils ne peuvent qu’être considérés comme de pauvres fous malades par tous ceux qui sont spirituellement vivants. Malgré toute la pitié qu’ils inspirent, on doit leur laisser leurs illusions car, en raison des limites de leur entendement, ils passent avec indifférence devant des faits prouvant le contraire. Tout effort pour y remédier ne peut qu’être comparable à la vaine tentative de redonner la santé à un corps malade en le revêtant d’un manteau neuf et resplendissant.
Le matérialisme a d’ores et déjà dépassé son apogée et, partout défaillant, il est condamné à s’écrouler sous peu. Non sans entraîner beaucoup de bon dans sa chute. Ses adeptes, qui ont déjà atteint les limites de leurs capacités, seront bien vite désorientés par leurs propres œuvres, puis par eux-mêmes, sans apercevoir l’abîme qui s’est ouvert devant eux. Ils seront bientôt comme un troupeau sans berger, l’un se méfiant de l’autre, chacun suivant sa propre voie tout en s’élevant encore orgueilleusement au-dessus des autres. Sans avoir mûrement réfléchi, en se contentant de suivre de vieilles habitudes.
Marqués par tous les signes extérieurs de leur vide intérieur, ils finiront par tomber aveuglément dans l’abîme. Ils considèrent encore comme venant de l’esprit ce qui n’est que le produit de leur propre cerveau. Mais comment une matière inerte pourrait-elle engendrer l’esprit vivant? Sur bien des points, ils sont fiers de l’extrême précision de leur raisonnement et, pour les choses importantes, ils laissent sans aucun scrupule subsister les lacunes les plus injustifiables.
Chaque nouveau pas, chaque tentative d’amélioration devra invariablement porter en soi toute la sécheresse des œuvres de l’intellect et, par conséquent, le germe de l’inéluctable effondrement.
Tout ce que je dis ainsi n’est ni une prophétie ni une prédiction dénuée de fondement, mais la conséquence immuable de la Volonté créatrice qui donne vie à toute chose et dont j’explique les lois dans mes conférences. Celui qui, en esprit, suit avec moi les chemins qui y sont clairement indiqués ne peut qu’embrasser du regard la fin inévitable et en prendre conscience. Tous les indices sont déjà là.
On se plaint, on se récrie, on constate avec écœurement que les aberrations du matérialisme prennent aujourd’hui des formes à peine concevables. On implore, on prie pour être délivré de ce supplice, pour que les choses s’améliorent et que prenne fin cette décadence sans bornes. Les rares êtres humains qui ont réussi à sauver de cette marée d’événements incroyables une quelconque manifestation de la vie de leur âme, ceux qui n’ont pas été spirituellement étouffés dans la décadence générale qui, trompeusement, affiche fièrement le nom de «progrès», ont l’impression d’être des exclus, des arriérés; ils sont d’ailleurs considérés comme tels et ridiculisés par les foules moutonnières et sans âme des temps modernes.
Une couronne de lauriers à tous ceux qui ont eu le courage de ne pas se joindre aux masses! À ceux qui, fièrement, sont restés en arrière sur le chemin abrupt et escarpé!
Celui qui, aujourd’hui encore, s’estime malheureux à cause de cela n’est qu’un somnambule! Ouvrez donc les yeux! Ne voyez-vous pas que tout ce qui vous oppresse est déjà le commencement de la fin brutale du matérialisme qui ne domine plus actuellement qu’en apparence? L’édifice entier est déjà en train de s’écrouler sans que ceux qui en ont souffert et doivent encore en souffrir y soient pour quelque chose. L’humanité intellectualisée doit désormais récolter ce qu’elle a produit, nourri, cultivé et adulé pendant des milliers d’années.
Pour les notions humaines, c’est une longue période, mais pour les meules autoactives de Dieu dans la Création, c’est un court laps de temps. Où que vous regardiez, tout est voué à l’échec. Tout reflue et s’amoncelle de façon menaçante, tel un énorme rempart qui s’écroulera et s’effondrera bientôt, ensevelissant profondément ses adorateurs sous ses ruines. C’est l’inexorable loi de la rétroaction qui doit se manifester de façon effroyable lors de ce déclenchement parce que, durant des milliers d’années, et malgré de multiples expériences, un changement allant dans le sens de ce qui est plus élevé ne s’est jamais produit ; au contraire, le même chemin erroné fut encore élargi.
Vous qui êtes découragés, le temps est venu! Relevez la tête que vous avez souvent dû baisser honteusement quand l’injustice et la bêtise parvenaient à vous causer de si profondes souffrances! Regardez aujourd’hui calmement l’adversaire qui voulait vous opprimer de la sorte!
Le costume d’apparat porté jusqu’alors est déjà en lambeaux. Par toutes les déchirures, on voit enfin la silhouette sous sa véritable forme. Mal assuré mais toujours aussi prétentieux, le produit affaibli du cerveau humain, l’intellect, qui se fit élever au rang de l’esprit, se révèle tel qu’il est, incapable de comprendre!
Ôtez donc en toute quiétude le bandeau que vous portez devant les yeux et regardez plus attentivement autour de vous! Le seul fait de parcourir des journaux, par ailleurs très corrects, révèle bien des choses à un regard lucide. On voit des efforts désespérés pour se raccrocher aux anciennes apparences. Avec arrogance, et souvent par des plaisanteries fort grossières, on cherche à dissimuler un manque de compréhension toujours plus manifeste. En s’exprimant de manière incongrue, l’être humain veut souvent juger d’une chose dont il n’a en réalité manifestement pas la moindre notion.
Aujourd’hui, même des personnes ayant de bonnes dispositions se retranchent, désarmées, dans ces comportements douteux, uniquement pour ne pas avoir à reconnaître que tant de choses dépassent la capacité d’entendement de leur propre intellect auquel, jusqu’ici, elles ont exclusivement voulu se fier. Elles ne ressentent pas le ridicule de leur attitude et ne voient pas les faiblesses qu’elles contribuent ainsi à aggraver. Déroutées, aveuglées, elles se trouveront bientôt face à la Vérité et feront le triste bilan de leur vie manquée, en reconnaissant enfin avec honte qu’il n’y avait que stupidité précisément là où l’on se croyait avisé.
Jusqu’où n’en est-on pas arrivé aujourd’hui? L’homme musclé est porté au pinacle! Un savant sérieux qui, après des dizaines d’années de travail acharné, a découvert un sérum offrant chaque année à des centaines de milliers d’êtres humains, petits et grands, aide et protection contre des maladies mortelles, a-t-il jamais connu un triomphe pareil à celui d’un boxeur qui, avec une brutalité grossière et purement terrestre, terrasse son semblable? Pourtant, une seule âme humaine en tire-t-elle un profit quelconque? Tout cela n’est que terrestre, entièrement terrestre, c’est-à-dire situé très bas dans la grande œuvre de la Création! Cela correspond au veau d’or de l’activité intellectuelle. C’est le triomphe de ce pseudo-prince d’argile si fortement lié à la Terre, sur l’humanité bornée! − −
Et personne ne voit cette chute vertigineuse dans l’épouvantable abîme!
Celui qui ressent tout cela intuitivement se renferme encore momentanément dans le silence, avec l’humiliante certitude d’être de toute façon ridiculisé s’il parle. Un délire frénétique, dans lequel on commence toutefois à prendre conscience de son incapacité, se manifeste d’ores et déjà. Et parce que l’on pressent la prise de conscience, tout se cabre encore davantage, rien que par obstination, par vanité et, ce qui n’est pas le moindre, par crainte, par peur de ce qui va venir. On ne veut à aucun prix penser dès maintenant au moment où cette grave erreur prendra fin! On se cramponne désespérément à l’orgueilleuse construction des millénaires passés, qui ressemble tout à fait à la tour de Babel et finira comme elle!
Le matérialisme jusqu’ici indompté porte en lui un pressentiment de mort qui, mois après mois, se manifeste plus nettement. –
De nombreuses âmes humaines commencent cependant à se mettre en mouvement, en tout lieu et sur la Terre entière! L’éclat de la Vérité n’est plus recouvert que d’une mince pellicule faite d’anciennes conceptions erronées que balaiera le premier coup de vent de l’épuration afin de libérer le noyau dont la clarté s’unira à celle de tant d’autres pour se déployer en un faisceau de rayons qui, tel un feu de gratitude, s’élèvera vers le royaume de la joie lumineuse, aux pieds du Créateur.
Ce sera l’ère du Règne de mille ans si ardemment désiré, ce Règne qui nous attend, tel une grande étoile d’espérance, en une rayonnante promesse!
Ainsi sera enfin racheté le grand péché de toute l’humanité contre l’esprit, ce péché qui le maintenait enchaîné à la Terre à cause de l’intellect! Cela seul constitue le vrai chemin du retour au naturel, le chemin de la Volonté du Créateur qui veut que les œuvres humaines soient grandes et pénétrées de vivantes intuitions! Et la victoire de l’esprit sera en même temps la victoire du plus pur Amour!
[1] Conférence : «Je suis la résurrection et la Vie...»
[2] Conférence : «L’antéchrist»
ERREMENTS
Dans leur recherche, nombreux sont les êtres humains qui lèvent les yeux vers la Lumière et la Vérité. Leur désir est grand, mais un vouloir sincère leur fait très souvent défaut! Plus de la moitié des chercheurs ne sont pas authentiques. Ils apportent leur propre opinion bien arrêtée, et s’ils doivent la modifier tant soit peu, ils préfèrent de loin rejeter tout ce qui est nouveau pour eux, même lorsque la Vérité y est incluse.
De ce fait, des milliers doivent sombrer parce que, dans l’enchevêtrement de leurs convictions erronées, ils ont entravé la liberté de mouvement dont ils ont besoin pour prendre leur envol en vue de leur salut.
Il s’en trouvera toujours certains pour s’imaginer avoir déjà saisi tout ce qui est juste. Ils n’envisagent pas de procéder envers eux-mêmes à un examen rigoureux à la suite de ce qu’ils ont lu et entendu.
Ce n’est évidemment pas pour ceux-là que je parle!
Je ne m’adresse pas non plus aux Églises et aux partis, ni aux ordres, aux sectes et aux associations, mais uniquement et en toute simplicité à l’être humain lui-même. Loin de moi l’idée de renverser quelque chose d’existant; car je construis, je réponds à des questions non résolues jusqu’ici et que chacun porte nécessairement en lui dès qu’il réfléchit quelque peu.
Une seule condition fondamentale est indispensable à tout auditeur: la recherche sincère de la Vérité. Ce sont les paroles qu’il doit examiner et laisser devenir vivantes en lui, sans se soucier du conférencier, sinon il n’en tirera aucun profit. Pour tous ceux qui n’aspirent pas à cela, tout sacrifice de temps est vain.
Il est incroyable de constater avec quelle naïveté les êtres humains s’obstinent, dans leur immense majorité, à ignorer d’où ils viennent, ce qu’ils sont et où ils vont!
Naissance et mort, ces deux pôles inséparables de toute existence terrestre, ne devraient pas être un mystère pour l’être humain.
La division règne dans les conceptions qui cherchent à expliquer l’essence de la nature humaine. C’est la conséquence de la maladive folie des grandeurs des habitants de cette Terre qui, dans leur présomption, se vantent d’être d’essence divine!
Considérez les humains! Pouvez-vous trouver en eux quelque chose de divin? Cette affirmation insensée devrait être qualifiée de blasphème, étant donné qu’elle revient à rabaisser le Divin.
L’être humain ne porte pas la moindre trace de divin en lui!
Pareille conception n’est que présomption maladive, et cette présomption vient uniquement du fait qu’il a conscience d’être dans l’incapacité de comprendre. Quel est celui qui peut honnêtement dire qu’une telle croyance est devenue pour lui conviction? Quiconque s’interroge profondément est obligé de le nier. Il ressent nettement que ce n’est là que nostalgie, que désir de porter en soi quelque chose de divin, mais que ce n’est pas une certitude! On parle à juste titre d’une étincelle divine que l’être humain porte en lui. Mais cette étincelle de Dieu est esprit! Elle n’est pas une fraction de la Divinité.
Le terme étincelle est une désignation parfaitement exacte. Une étincelle se développe et jaillit sans emporter ni renfermer aucun élément de ce qui l’a engendrée. Il en va de même ici. Une étincelle de Dieu n’est pas elle-même divine.
Dès l’instant où l’on commet de telles erreurs sur la nature de l’origine d’une existence, toute son évolution ultérieure est nécessairement défaillante! Si j’ai construit sur un mauvais terrain, l’ensemble de l’édifice sera un jour ébranlé et s’écroulera.
N’est-ce pas l’origine qui assure le soutien nécessaire à l’existence entière et au devenir de chacun! Or celui qui, comme cela arrive souvent, cherche à saisir ce qui dépasse de loin son origine, tend la main vers ce qui est insaisissable pour lui, et perd donc tout appui selon un processus entièrement naturel.
Par exemple, lorsque je saisis la branche d’un arbre qui, par sa nature terrestre, est du même genre que mon corps physique, cette branche m’offre un appui qui me permet de m’élancer vers le haut.
Mais si je tends la main au-delà de cette branche, je ne peux trouver aucun point d’appui, étant donné que l’air est d’une nature différente et... je ne peux donc m’élever! C’est bien évident.
Il en va exactement de même pour la nature intérieure de l’être humain, que l’on appelle l’âme, et pour son noyau, l’esprit.
Si cet esprit veut bénéficier de l’appui qui lui est nécessaire et que lui offre son origine, il ne doit évidemment pas chercher cet appui dans le divin. Cela n’est plus naturel, car le Divin est situé bien trop loin au-dessus de lui, il est d’une tout autre essence!
Et pourtant, dans sa présomption, l’être humain cherche à cet endroit une liaison qu’il ne pourra jamais obtenir, et il interrompt ainsi un accomplissement naturel. Tel un barrage, son désir erroné fait obstacle et s’interpose entre lui et l’apport de force qui lui est indispensable et qui vient de son origine. Il s’en coupe lui-même.
Que disparaissent donc de telles erreurs! Alors seulement, l’esprit humain pourra déployer toute sa force, une force à laquelle, dans son insouciance, il ne prête aujourd’hui encore aucune attention, et il deviendra ce qu’il peut et doit être: le maître dans la Création! Mais bien entendu, uniquement dans la Création, et non au-dessus d’elle.
Seul ce qui est divin est au-dessus de toute Création. –
Dieu lui-même, origine de tout ce qui existe et de toute vie est, comme le dit déjà le mot, divin! L’être humain fut créé par Son Esprit!
L’Esprit est la Volonté de Dieu. Et c’est de cette Volonté qu’est issue la première Création. Tenons-nous en à cette simple réalité, qui donne la possibilité de mieux comprendre.
Que l’on se représente donc à titre de comparaison, sa propre volonté: c’est un acte, et non une partie de l’être humain; sinon, avec le temps, ce dernier devrait se dissoudre dans ses nombreux actes de volonté. Il ne resterait absolument rien de lui.
Il n’en va pas autrement de Dieu! Sa Volonté créa le paradis! Or, sa Volonté est l’Esprit, que l’on nomme le «Saint-Esprit». Quant au paradis, il ne fut que l’œuvre de l’Esprit, et non une partie de l’Esprit lui-même. Il y a là une gradation vers le bas. Le Saint-Esprit créateur, donc la Volonté vivante de Dieu, ne s’est pas dissous dans sa Création. Il n’y abandonna pas non plus une partie de lui-même, il est au contraire resté entièrement en dehors de la Création. C’est ce que la Bible exprime déjà de façon tout à fait claire et précise lorsqu’elle dit: «L’Esprit de Dieu planait au-dessus des eaux»; elle ne dit pas: Dieu en personne. Il y a bien là une différence! En conséquence, l’être humain ne porte pas non plus en lui quoi que ce soit du Saint-Esprit lui-même, il n’est porteur que de l’esprit, qui est une œuvre, un acte du Saint-Esprit.
Mais au lieu de prendre cette réalité en considération, on veut à tout prix déjà créer ici une lacune! Pensez simplement à l’idée que l’on a généralement de la première Création, le paradis. Il devait absolument se trouver sur cette Terre! Le petit intellect humain fit ainsi entrer dans son propre horizon étroitement limité à l’espace et au temps un événement qui a pris des millions d’années, et il se considéra comme le centre et l’axe autour duquel tournent tous les événements cosmiques. Le résultat en fut qu’il perdit d’emblée le chemin qui conduit au véritable point de départ de la vie.
À la place de la voie claire qu’il ne pouvait plus embrasser du regard, il lui fallut trouver un substitut dans ses conceptions religieuses s’il ne voulait pas se désigner lui-même comme étant l’auteur de tout ce qui existe et de toute vie, c’est-à-dire comme étant Dieu. C’est le terme «foi» qui lui a jusqu’à présent fourni ce substitut! Et c’est du mot «foi» dont souffre depuis lors l’humanité entière! Bien plus, ce mot qui n’a pas été reconnu dans son véritable sens, et qui était censé remplacer tout ce qui avait été perdu, devint pour elle l’écueil qui entraîna l’échec total!
Il n’y a que le paresseux pour se contenter de la foi. C’est aussi la foi qui peut donner prise aux railleurs. Et le mot «foi», faussement interprété, est la barrière qui se met aujourd’hui en travers du chemin et entrave la progression de l’humanité.
La foi ne doit pas être le manteau qui recouvre généreusement toute paresse de penser et qui, telle la maladie du sommeil, s’appesantit sur l’être humain en le paralysant agréablement. La foi doit en réalité devenir conviction. Or, la conviction exige la vie et un examen des plus rigoureux!
Là où subsiste ne serait-ce qu’une seule lacune, une seule énigme non résolue, la conviction devient impossible. Par conséquent, aucun être humain ne peut avoir de foi véritable tant qu’une question reste pour lui sans réponse.
L’expression «foi aveugle» à elle seule indique déjà ce qui est malsain.
La foi doit être vivante, comme le Christ l’exigeait déjà autrefois, sinon elle n’a aucun sens. Or, être vivant signifie se mouvoir, tout peser et tout examiner! Ce n’est pas adopter passivement les idées d’autrui. Croire aveuglément signifie pourtant clairement ne pas comprendre. Et ce que l’être humain ne comprend pas ne saurait non plus lui apporter le moindre profit spirituel car, du fait de cette incompréhension, cela ne peut prendre vie en lui.
Or, ce qu’il ne vit pas pleinement en son for intérieur ne lui appartient jamais en propre! Et seul ce qui lui est propre l’élève.
En définitive, personne ne peut emprunter un chemin et aller de l’avant si ce chemin est coupé par des crevasses béantes. L’être humain doit spirituellement s’arrêter là où il ne peut progresser, faute de savoir. Ce fait est irréfutable et assurément facile à comprendre. Que celui qui veut avancer spirituellement se réveille donc!
S’il dort, il ne pourra jamais suivre son chemin vers la Lumière de la Vérité! Il ne le pourra pas davantage avec un bandeau ou un voile devant les yeux.
Le Créateur veut que, dans la Création, les hommes qu’Il a créés «voient». Mais voir veut dire savoir! Et le savoir ne s’accommode pas de la foi aveugle qui ne renferme qu’indolence et paresse de penser, mais nulle grandeur!
Le privilège que représente la faculté de penser entraîne aussi pour l’être humain le devoir d’examiner!
Pour échapper à tout cela, on a par commodité tout simplement rabaissé le grand Créateur au point de lui attribuer des actes arbitraires comme étant une preuve de sa toute-puissance.
Quiconque est prêt à réfléchir tant soit peu en vient obligatoirement à découvrir, là encore, une grave erreur. Un acte arbitraire implique la possibilité de s’écarter des lois naturelles existantes. Mais là où pareille chose peut se produire, la perfection fait défaut, car là où est la perfection, il ne peut y avoir de modification. C’est ainsi qu’une grande partie de l’humanité présente la toute-puissance de Dieu sous un jour tel, que pour celui qui réfléchit plus profondément, cela équivaudrait à une preuve d’imperfection. Et c’est là que se trouve la racine de bien des maux.
Faites à Dieu l’honneur de la perfection! Vous trouverez alors la clé des énigmes non résolues se rapportant à tout ce qui est. −
Amener jusque-là les chercheurs sincères, voilà ce à quoi j’aspire. Un soupir de soulagement se répandra dans les rangs de tous les chercheurs de Vérité. Ils finiront par reconnaître avec joie qu’il n’y a aucun mystère, aucune lacune dans l’ensemble des accomplissements cosmiques. Alors... ils verront clairement devant eux la voie de l’ascension. Il leur suffira de la suivre. –
La mystique n’a aucune raison d’être dans la Création entière! Elle n’y a pas sa place, car tout doit se présenter clairement et sans lacunes devant l’esprit humain, en remontant jusqu’à son origine. Seul ce qui est situé au-dessus de cette origine devra rester pour chaque esprit humain un mystère des plus sacrés. Voilà pourquoi il ne pourra jamais saisir ce qui est divin, même avec le meilleur vouloir et le plus grand savoir. Cependant, l’incapacité à comprendre tout ce qui est divin est pour l’être humain la chose la plus naturelle qui soit car, comme chacun sait, rien n’est en mesure de s’élever au-dessus de sa constitution d’origine. L’esprit de l’être humain ne fait pas exception! Une composition différente représente toujours une frontière. Et ce qui est divin est d’une tout autre essence que le spirituel dont est issu l’être humain.[1]
C’est ainsi qu’un animal ne peut jamais devenir un être humain, même lorsque son âme a atteint son plus haut degré d’évolution. À partir de l’essentialité qui est la sienne ne peut en aucun cas s’épanouir le spirituel qui engendre l’esprit humain. Dans la composition de tout ce qui est essentiel, le genre fondamental spirituel est absent. De même, étant issu de la partie spirituelle de la Création, l’être humain ne peut jamais devenir divin, puisque le spirituel n’a pas une essence divine. L’esprit humain peut, certes, évoluer jusqu’à son plus haut degré de perfection, mais il lui faudra toujours conserver sa nature spirituelle. Il ne peut aller au-delà de ce qu’il est pour accéder au Divin. Là encore, la différence de constitution forme tout naturellement la limite à jamais infranchissable vers le haut. La matière n’entre absolument pas ici en ligne de compte, puisqu’elle n’a pas de vie propre; elle sert uniquement d’enveloppe animée et formée par le spirituel et par l’essentialité.
Le vaste domaine de l’esprit pénètre la Création entière. Voilà pourquoi l’être humain a la possibilité, le devoir et l’obligation de l’appréhender et de la reconnaître dans sa totalité! Et, grâce à son savoir, il y régnera. Or, si l’on comprend les choses comme il se doit, régner, même avec la plus juste rigueur, ne signifie rien d’autre que servir! –
Dans la Création entière, et jusqu’au spirituel le plus élevé, rien ne s’écarte des accomplissements naturels! Ce fait à lui seul rend toute chose bien plus simple à chacun. L’appréhension malsaine et secrète tout comme le désir de se dérober devant ce qui est encore inconnu finissent par disparaître d’eux-mêmes. Avec le naturel, un courant d’air frais pénètre dans le monde étouffant des élucubrations obscures issues du cerveau de ceux qui aiment à faire parler d’eux. Leurs fantasmes maladifs, terreur des faibles, risée des forts, produisent un effet ridicule et sont d’une stupidité puérile pour ceux dont le regard s’éclaire et finit par embrasser avec joie le merveilleux naturel de tous les événements dont le cours suit invariablement des lignes simples et droites, qui sont faciles à reconnaître.
Tout se déroule de façon uniforme avec une régularité et un ordre des plus rigoureux, ce qui permet à tout chercheur d’avoir plus facilement une vaste et libre vue d’ensemble jusqu’à son point de départ proprement dit!
Point n’est besoin pour cela de pénibles recherches, ni d’imagination. Ce qui importe, c’est de se tenir éloigné de tous ceux qui, sous un fatras de mystères, veulent faire paraître plus grand un médiocre savoir fragmentaire.
Tout se présente de façon tellement simple devant les hommes qu’en raison même de cette simplicité, ces derniers ne peuvent parvenir à une prise de conscience parce qu’ils supposent dès l’abord que la grande œuvre de la Création devrait être bien plus compliquée, plus embrouillée.
C’est là une pierre d’achoppement pour des milliers de personnes qui sont animées du meilleur vouloir et qui, dans leur recherche, lèvent les yeux très haut sans se douter qu’il leur suffit tout simplement et sans effort de regarder devant elles et autour d’elles. Par leur seule existence terrestre, elles verront alors qu’elles sont sur le bon chemin et qu’il leur suffit d’aller tranquillement de l’avant, sans hâte et sans effort, les yeux ouverts et en étant libres de toute étroitesse de vues! Il faut que l’être humain apprenne enfin que la vraie grandeur réside uniquement dans les événements les plus simples et les plus naturels, et que la grandeur implique cette simplicité.
Il en est ainsi dans la Création, de même qu’en l’être humain, qui appartient à cette Création dont il est une partie!
Seule une façon de penser et de percevoir intuitivement les choses avec simplicité, la simplicité qui est encore celle des enfants, peut lui apporter la clarté! En réfléchissant calmement, il reconnaîtra que, pour l’entendement, la simplicité équivaut à la clarté et au naturel. On ne saurait concevoir la simplicité sans les deux autres éléments! C’est un triple accord qui exprime une notion unique! Celui qui en fait la première pierre de sa recherche ne tardera pas à percer le brouillard de la confusion. Tout ce qui est échafaudé artificiellement disparaîtra.
L’être humain reconnaît que l’ordre naturel des événements ne saurait être exclu nulle part et qu’il n’est interrompu en aucun lieu. C’est en cela que se manifeste la grandeur de Dieu! L’immuable vie de la Volonté créatrice autoactive! Car les lois naturelles sont les lois d’airain de Dieu; continuellement visibles aux yeux de tous les humains, leur parlant avec insistance, témoignant de la grandeur du Créateur, elles sont d’une régularité inébranlable qui ne connaît pas d’exception! Aucune exception! En effet, un grain d’avoine ne peut donner que de l’avoine, tout comme un grain de blé ne peut donner que du blé, et ainsi de suite.
Il en va de même dans la Création première qui, étant l’œuvre du Créateur lui-même, est la plus proche de sa perfection. Les lois fondamentales y sont ancrées de façon telle que, sous l’impulsion de la Vie de la Volonté, et selon un accomplissement des plus naturels, elles ne purent qu’entraîner la naissance de la Création ultérieure, pour descendre finalement plus bas, jusqu’aux corps cosmiques qui sont proches de nous. À cette nuance près que ces derniers deviennent plus denses à mesure que la Création, qui continue à se développer, s’éloigne de la perfection de l’Origine. –
Considérons tout d’abord la Création.
Représentez-vous que toute vie ne s’y manifeste que sous deux genres, quel que soit le plan où elle se trouve: un genre qui est conscient de soi, et l’autre qui est inconscient de soi. Il est de la plus haute importance de tenir compte de cette différence! Cela est en rapport avec «l’origine de l’être humain». En effet, les différences stimulent l’évolution et ce qui semble être un combat. L’inconscient constitue la toile de fond de tout ce qui est conscient, et pourtant ils sont parfaitement semblables dans leur composition. Devenir conscient est un progrès et une évolution pour l’inconscient qui, au contact du conscient, reçoit sans cesse l’impulsion nécessaire pour devenir conscient lui aussi.
En se développant vers le bas, la première Création a elle-même apporté successivement trois grandes subdivisions fondamentales: tout en haut, en tant que partie la plus élevée, se trouve le spirituel, c’est-à-dire la Création primordiale, à laquelle fait suite l’essentialité, qui devient plus dense et par là même aussi plus pesante. Puis vient finalement le grand royaume de la matière, qui est le plus bas et le plus lourd en raison de sa très grande densité et qui est descendu peu à peu en se détachant de la Création primordiale. C’est ainsi que, en tant que partie la plus élevée, il ne resta finalement plus que le spirituel primordial parce que, dans la pureté de son genre, il représente ce qu’il y a de plus léger et de plus lumineux. C’est le paradis si souvent mentionné, la couronne de toute Création.
Avec la descente de ce qui devient plus dense, nous abordons déjà la loi de la pesanteur, qui n’est pas seulement ancrée dans la matière mais qui exerce ses effets dans la Création entière depuis ce que l’on nomme le paradis jusqu’en bas, c’est-à-dire jusqu’à nous.
La loi de la pesanteur est déterminante, et son importance est telle que chaque être humain devrait la graver profondément en lui, puisqu’elle est le levier principal dans l’ensemble du devenir et dans le processus d’évolution de l’esprit humain.
J’ai déjà dit que cette pesanteur ne s’applique pas seulement à ce qui est de nature terrestre, mais qu’elle agit également de façon uniforme dans les parties de la Création que les êtres humains de la Terre ne peuvent plus voir et que, de ce fait, ils appellent tout simplement l’au-delà.
Pour mieux me faire comprendre, il me faut encore diviser la matière en deux parties: la matière subtile et la matière dense. La matière subtile est la matière qui, en raison de sa nature différente, ne peut devenir visible à l’œil terrestre. Et pourtant, c’est encore de la matière.
Il ne faut pas confondre ce que l’on nomme «l’au-delà» avec le paradis si ardemment désiré qui, lui, est purement spirituel. En effet, le spirituel ne saurait être confondu avec le «mental». Le spirituel est une essence, tout comme le sont l’essentialité et la matière. On appelle donc la matière subtile tout simplement «l’au-delà» parce qu’elle est au-delà de la capacité de vision terrestre. La matière dense, par contre, est «l’en-deçà», c’est-à-dire tout ce qui est terrestre et qui, en raison de la similitude des genres, est visible à nos yeux de matière dense.
L’être humain devrait perdre l’habitude de considérer ce qui lui est invisible comme étant de ce fait incompréhensible et contraire à la nature. Tout est naturel, même ce que l’on nomme l’au-delà, ainsi que le paradis qui en est encore fort éloigné.
Tout comme notre corps de matière dense est sensible à son entourage qui est du même genre que le sien et qu’il peut par conséquent voir, entendre et sentir, ainsi en va-t-il dans les parties de la Création qui sont d’une autre essence que la nôtre. Dans ce que l’on nomme l’au-delà, l’être humain de matière subtile ressent, entend et voit exclusivement son entourage de matière subtile dont le genre est identique au sien; quant à l’être humain spirituel, qui est plus élevé, il ne peut ressentir que son entourage spirituel.
Étant donné qu’ils portent évidemment en eux un corps de matière subtile, il arrive que certains habitants de la Terre voient et entendent déjà de temps à autre ce qui appartient à la matière subtile, et cela avant qu’ils ne se séparent du corps de matière dense à leur mort terrestre. Il n’y a là absolument rien qui soit contre nature.
Conjointement à la loi de la pesanteur, et non moins importante qu’elle, œuvre également la loi des genres identiques.
J’ai déjà mentionné cette loi en disant qu’un genre ne peut toujours reconnaître qu’un genre identique au sien. Les proverbes: «Qui se ressemble s’assemble» et «Dis-moi qui tu hantes et je te dirai qui tu es» semblent avoir été inspirés par cette loi originelle qui vibre dans la Création entière tout comme la loi de la pesanteur.
En plus de celles qui viennent d’être citées, une troisième loi originelle est à l’œuvre dans la Création: la loi de la rétroaction. Conformément à cette loi, l’être humain est obligé de récolter ce qu’il a semé par le passé, et cela inéluctablement! Il ne peut récolter du blé s’il a semé du seigle, ni du trèfle là où il a répandu des chardons. Il en va exactement de même dans le monde de matière subtile. Finalement, il ne pourra récolter la bonté s’il a éprouvé de la haine, ni la joie s’il a nourri en lui l’envie!
Ces trois lois fondamentales sont les principes de base de la Volonté divine! Ce sont elles, et elles seules qui, en une inflexible justice, font autoactivement retomber sur l’esprit humain la récompense ou le châtiment. Elles agissent de façon tellement incorruptible et dans les nuances les plus merveilleuses et les plus délicates qu’il devient impossible de penser à une injustice – si minime soit-elle – dans les gigantesques accomplissements cosmiques.
L’effet de ces simples lois conduit chaque esprit humain exactement à la place qui est la sienne en fonction de son orientation intérieure. Toute erreur est ici impossible parce que l’effet de ces lois ne peut être déclenché que par l’état de l’être humain au plus profond de lui-même; et il le déclenchera infailliblement. Pour se manifester, il a donc besoin du levier qu’est la force spirituelle qui se trouve en l’être humain et qui vient de ses intuitions. Toute autre chose reste sans effet. C’est la raison pour laquelle seul le véritable vouloir, l’intuition de l’être humain, est déterminant pour ce qui se prépare pour lui dans le monde qui lui est invisible et dans lequel il lui faut pénétrer après sa mort terrestre.
Là, aucun subterfuge, aucune illusion sur lui-même ne lui vient en aide. Il doit obligatoirement récolter ce qu’il a semé par son vouloir! Il le récoltera même en proportion exacte de la force ou de la faiblesse de son vouloir qui met plus ou moins en mouvement les courants similaires des autres mondes, peu importe qu’il s’agisse de haine, d’envie, ou d’amour. C’est là un processus tout naturel qui s’effectue avec la plus grande simplicité et qui obéit pourtant aux effets inexorables d’une justice d’airain!
Quiconque tente sérieusement d’approfondir les processus qui se déroulent dans l’au-delà reconnaîtra l’incorruptible justice qui repose dans ces effets autoactifs; il y reconnaîtra aussi l’inconcevable grandeur de Dieu. Dieu a déposé sa Volonté dans la Création sous forme de lois, qui sont donc parfaites. Il n’a donc pas à intervenir.
Celui qui, en s’élevant vers les hauteurs, retourne dans le Royaume de l’esprit, est purifié, car il a dû passer auparavant par les meules autoactives de la Volonté divine. Il n’est pas d’autre chemin qui conduise dans la proximité de Dieu. Et la manière dont ces meules agissent sur l’esprit humain dépend de sa vie intérieure passée, du vouloir qui est le sien. Elles peuvent, de façon bienfaisante, le porter vers les hauteurs lumineuses, tout comme elles peuvent le tirer douloureusement vers le bas, dans la nuit de l’horreur, et même l’entraîner jusqu’à l’anéantissement total. –
Il faut savoir qu’à la naissance terrestre l’esprit humain devenu mûr pour une incarnation porte déjà une enveloppe de matière subtile, c’est-à-dire un corps dont il a eu besoin lors de sa pérégrination à travers la matière subtile. – Il garde ce corps au cours de sa vie terrestre en tant qu’élément de liaison avec le corps physique. Or, la loi de la pesanteur exerce toujours son effet principal sur la partie la plus dense et la plus grossière, donc pendant la vie terrestre sur le corps terrestre. Mais lorsque celui-ci reste ici-bas au moment de la mort, le corps de matière subtile redevient libre, et puisqu’il est désormais la partie la plus grossière, il se trouve dès cet instant soumis sans protection à la loi de la pesanteur.
Lorsqu’il est dit que l’esprit forme le corps, cela est vrai en ce qui concerne le corps de matière subtile. L’état intérieur de l’être humain, ses désirs et son vouloir proprement dit en forment la base.
Le vouloir recèle la force de former la matière subtile. Si l’être humain est poussé irrésistiblement vers ce qui est inférieur ou vers des satisfactions purement terrestres, son corps de matière subtile devient dense et par là même lourd et sombre parce que la réalisation de désirs de ce genre se situe dans la matière dense. Il se lie ainsi lui-même à ce qui est de nature grossière et terrestre. Ses désirs entraînent avec eux le corps de matière subtile, ce qui revient à dire que ce corps acquiert une densité telle que, dans sa constitution, il se rapproche le plus possible de ce qui est terrestre: c’est uniquement en cela que réside la perspective de pouvoir prendre part à des jouissances ou à des passions terrestres dès que le corps physique de matière dense s’est détaché. Quiconque aspire à de telles choses doit sombrer, conformément à la loi de la pesanteur.
Mais il en va autrement de ceux qui se tournent avant tout vers ce qui est plus élevé et plus noble. En pareil cas, le vouloir rend automatiquement le corps de matière subtile plus léger et donc aussi plus lumineux, afin que ce dernier puisse se rapprocher de tout ce qui fait l’objet de leur aspiration sincère, à savoir: la pureté des hauteurs lumineuses!
En d’autres termes, selon le but choisi par l’esprit humain, le corps de matière subtile que porte en lui l’être humain de la Terre est simultanément équipé de façon telle qu’il puisse, après la mort du corps terrestre, tendre vers ce but, quelle qu’en soit la nature. Dans ce cas, c’est véritablement l’esprit qui forme le corps puisque, étant d’essence spirituelle, son vouloir a en lui la force de mettre à profit ce qui est de matière subtile. Il ne peut jamais se soustraire à cet accomplissement naturel qui se déclenche lors de chaque vouloir, peu importe que cela lui soit agréable ou non. Et ces formes restent attachées à lui tant qu’il les nourrit par son vouloir et ses intuitions. Elles le font progresser ou bien elles le retiennent, selon leur nature qui est assujettie à la loi de la pesanteur.
Cependant, lorsqu’il modifie son vouloir et ses intuitions, de nouvelles formes en résultent immédiatement, tandis que les anciennes, qui ne sont plus alimentées par suite de la modification de son vouloir, doivent dépérir et se désagréger. C’est ainsi que l’être humain modifie également son destin.
Or, dès que l’ancrage terrestre disparaît à la suite de la mort terrestre, le corps de matière subtile ainsi libéré sombre ou s’élève, tel un bouchon, dans la matière subtile que l’on nomme l’au-delà. En raison de la loi de la pesanteur, il se trouve retenu à l’endroit qui a la même densité que la sienne, étant donné qu’il ne peut alors aller plus loin, ni vers le haut ni vers le bas. C’est là que l’être humain rencontre naturellement tout ce qui a le même genre que lui, ou tous ceux qui sont en affinité avec lui, puisqu’un genre identique implique une densité identique, et qu’une même densité implique évidemment le même genre. Donc, selon ce qu’il fut lui-même, il devra souffrir ou bien il pourra se réjouir parmi ceux qui sont en affinité avec lui, jusqu’à ce qu’il se transforme de nouveau intérieurement et, avec lui, son corps de matière subtile qui, en raison de la modification de son poids, doit le conduire plus loin, vers le haut ou vers le bas.
Voilà pourquoi l’être humain n’a pas à se plaindre, pas plus qu’il n’a besoin de remercier, car s’il est élevé vers la Lumière, c’est obligatoirement dû à ce qu’il est, et s’il est précipité dans les ténèbres, c’est toujours son état intérieur qui le lui impose.
Mais chaque être humain a tout lieu de glorifier le Créateur pour la perfection qui repose dans l’activité de ces trois lois. L’esprit humain devient ainsi sans réserve le maître absolu de son propre destin, puisque son vouloir véritable, c’est-à-dire son authentique état intérieur, doit l’élever ou le faire sombrer.
Si vous essayez de vous représenter comme il se doit les effets de ces lois en les considérant isolément et dans leurs interactions, vous découvrirez que s’y trouvent inclus, mesurés pour chacun avec une extrême précision, récompense et châtiment, grâce ou damnation, selon ce qu’il est lui-même. Ce fait si simple montre la corde de sauvetage que représente chaque vouloir sincère de l’être humain, une corde qui ne peut jamais se rompre ni jamais faire défaut. C’est la grandeur d’une telle simplicité qui contraint celui qui reconnaît ce qu’il en est à se prosterner devant la puissance et la sublimité du Créateur!
Dans chaque événement, dans chacune de mes explications, nous retrouvons toujours de façon claire et nette l’effet de ces simples lois dont il me reste encore à décrire la merveilleuse interaction.
Lorsque l’être humain a connaissance de cette interaction, il a aussi l’échelle qui conduit au lumineux royaume de l’esprit, au paradis. Mais alors, il voit également le chemin qui descend vers les ténèbres!
Il n’a même pas à avancer lui-même : l’autoactivité du mécanisme le porte vers le haut ou le tire vers le bas, selon la façon dont il règle ce mécanisme pour lui-même par sa vie intérieure.
C’est de sa propre décision que dépend toujours le choix du chemin sur lequel il veut être porté.
Ce faisant, l’être humain ne doit pas se laisser déconcerter par les railleurs.
Vus sous leur vrai jour, le doute et la moquerie ne sont rien d’autre que l’expression de désirs prononcés. Sans qu’il en ait lui-même conscience, chaque sceptique énonce ce qu’il souhaite, livrant ainsi son for intérieur à tout regard scrutateur. Car, dans la négation comme dans la défense, reposent, aisément reconnaissables, des désirs profondément cachés. Il est triste, voire révoltant, de constater quelle négligence et quelle pauvreté se trouvent ici parfois révélées parce que, précisément en agissant comme il le fait, il n’est pas rare qu’un être humain se ravale intérieurement au-dessous de tout animal ignorant. On devrait avoir pitié de ces gens, sans toutefois faire preuve d’indulgence; car être indulgent reviendrait à préférer la paresse à un examen sérieux. Celui qui cherche sérieusement doit devenir avare de son indulgence, sinon il se nuit finalement à lui-même sans pour autant aider autrui.
En une prise de conscience croissante, il exultera devant le miracle d’une telle Création et se laissera porter consciemment vers les hauteurs lumineuses qu’il est en droit de nommer sa patrie!
[1] De plus amples explications concernant d’autres subdivisions seront données dans des conférences ultérieures.
LA PAROLE HUMAINE
C’est à vous les hommes que le Créateur accorda, en tant que grâce éminente pour votre maturation dans la matière dense, la faculté de former des mots! Vous n’avez jamais reconnu la vraie valeur de ce don éminent parce que vous ne vous en êtes pas donné la peine, et vous en avez usé à la légère. Il vous faut à présent souffrir amèrement de toutes les conséquences de votre façon d’agir erronée.
Vous vivez dans cette souffrance et vous ne connaissez pas encore les causes qui entraînent de tels maux dans leur sillage.
Nul n’a le droit de jouer avec les dons du Tout-Puissant sans se porter préjudice; ainsi le veut la loi qui est à l’œuvre dans la Création et ne se laisse jamais abuser.
Et si vous considérez que cette faculté de parler, c’est-à-dire de pouvoir former des mots qui ancrent votre vouloir dans la matière dense par la parole, est un don tout particulièrement éminent de votre Créateur, vous comprendrez aussi qu’il en découle pour vous des obligations et qu’une immense responsabilité en résulte, puisque c’est avec et par le langage que vous devez œuvrer dans la Création!
Les mots, les phrases que vous formez façonnent extérieurement votre sort sur cette Terre. Ils sont comme des semences dans un jardin que vous cultivez autour de vous, car chaque parole humaine fait partie de ce que vous-mêmes pouvez réaliser de plus vivant pour vous dans cette Création.
Je soumets aujourd’hui à votre réflexion ce qui suit, en vous mettant en garde : chaque mot a la capacité de déclencher des effets parce que les mots sont tous solidement ancrés dans les lois originelles de la Création!
Chaque mot que l’homme a formé est né sous la pression de lois supérieures, et selon l’emploi qui en est fait, son action engendre des formes d’un genre bien précis!
L’emploi qu’en fait l’être humain selon son libre vouloir repose entre ses mains; quant aux effets, il ne peut les maîtriser puisque, conformément à la Sainte Loi, ils sont dirigés de façon rigoureuse et juste par une puissance qui, jusqu’alors, lui était encore inconnue.
Voilà pourquoi à présent, lors du règlement final des comptes, le malheur s’abat sur tout être humain qui a mésusé des mystérieux effets de la parole!
Mais où est celui qui n’a pas encore péché en ce domaine! L’ensemble du genre humain de la Terre est resté solidement accroché à cette faute depuis des milliers d’années. Que de calamités furent répandues sur cette Terre par l’utilisation erronée du don que représente la grâce de pouvoir parler!
C’est du poison que tous les êtres humains ont semé par leurs funestes et frivoles bavardages. La semence a parfaitement levé, elle est parvenue à pleine floraison et porte à présent les fruits qu’il vous faut récolter, que vous le vouliez ou non: ce sont là les conséquences de votre activité qui retombent maintenant sur vous!
Que ce poison doive produire les fruits les plus répugnants ne saurait surprendre quiconque connaît les lois de la Création, ces lois qui ne se règlent pas d’après les opinions humaines mais qui suivent imperturbablement leur cours, irrésistiblement, sans dévier, depuis le commencement, immuablement et pour toute l’éternité.
Hommes, regardez autour de vous avec lucidité et sans préjugés: vous ne pourrez faire autrement que de reconnaître aisément les lois divines autoactives qui sont celles de la très sainte Volonté, puisque vous avez devant vous les fruits de vos semailles! Où que vous regardiez, c’est la grandiloquence qui l’emporte aujourd’hui et qui dirige tout. Cette semence devait en venir bien vite à une telle floraison pour révéler sa vraie nature en mûrissant, ce qui la conduit à s’effondrer parce qu’elle est inutilisable.
Elle devait mûrir sous la pression accrue de la Lumière; comme dans une serre, elle doit monter en graine et, perdant tout support en raison de son inanité, ensevelir avec elle en s’effondrant tous ceux qui, dans leur confiance inconsidérée ou leur espoir égoïste, s’imaginaient en sécurité sous sa protection.
Le temps de la moisson a déjà commencé! Toutes les conséquences des propos erronés retombent désormais sur l’individu comme sur toutes les masses qui ont encouragé de tels propos.
La maturité requise pour la moisson implique naturellement – et cela montre la rigoureuse logique des effets des lois divines – que ce sont les plus grands bavards qui doivent, à présent qu’arrive la fin, disposer de la plus forte influence et du plus grand pouvoir. Il s’agit là de l’apogée et des fruits de ce mauvais usage constant de la parole dont l’humanité insensée ne pouvait plus connaître la mystérieuse activité parce que, depuis longtemps déjà, elle s’était fermée à ce savoir.
Elle n’a pas écouté la voix du Fils de Dieu Jésus qui, jadis, l’avait déjà avertie en ces termes:
«Que votre parole soit oui ou non; car ce qu’on y ajoute vient du malin!»
Ces paroles en disent davantage que vous ne le pensiez: elles renferment pour l’humanité édification ou décadence!
Par votre prédilection pour de nombreux et inutiles discours, vous avez choisi la décadence, qui vous a déjà atteints. Finalement, avant l’effondrement général dans le Jugement, et afin de vous faciliter la prise de conscience salvatrice, elle vous montre encore très clairement tous les fruits que vous vous êtes vous-mêmes attirés de force en faisant un mauvais usage de la parole.
La puissance des répercussions porte à présent au pinacle ceux qui sont passés maîtres dans vos propres péchés, au point que vous risquez d’en être écrasés afin qu’en en prenant conscience, vous puissiez enfin vous en libérer, ou en périr.
Il y a là Justice et aide à la fois, ce que seule la Volonté de Dieu dans sa perfection peut vous offrir!
Regardez donc autour de vous! Vous êtes obligés de le reconnaître, pour peu que vous le vouliez. Quant à ceux qui hésitent encore, le voile qu’ils se mettent eux-mêmes devant les yeux leur sera violemment arraché par les fruits de leur vouloir, et cela dans des souffrances encore plus grandes que jusqu’alors, afin que cette Terre soit libérée du poids de votre lourde faute!
L’humanité entière y a participé, et pas seulement des individus isolés. Telles sont les fleurs de tous les agissements erronés des siècles écoulés: elles devaient mûrir aujourd’hui pour le Jugement en donnant leurs derniers fruits avant de disparaître avec cette maturité.
Le bavardage frivole, dénué de sens et de réflexion, mais toujours faux, ce bavardage qui vibre à l’encontre des lois originelles de la Création, devait s’intensifier jusqu’à devenir la maladie généralisée que l’on constate aujourd’hui; avec des frissons de fièvre, comme secoué par la tempête, il doit à présent rejeter aussi ses fruits... et ils retombent sur l’humanité!
Il ne faut donc plaindre aucun des peuples qui doivent à présent gémir et souffrir à cause de cela; car ce sont les fruits de leur propre vouloir qui doivent être consommés, même s’ils ont un goût de pourriture et d’amertume et s’ils causent la perte de beaucoup. À partir d’une semence empoisonnée, on ne peut récolter que du poison. J’ai déjà dit que si vous semez des chardons, il ne peut pousser du blé!
C’est ainsi que jamais rien de constructif ne saurait résulter de discours incendiaires, de railleries et de préjudices causés à votre prochain, puisque tout genre quel qu’il soit ne peut engendrer que ce qui lui est semblable et ne peut attirer que ce qui est de même nature! Vous ne devez jamais oublier cette loi de la Création! Elle se manifeste autoactivement, et aucun vouloir humain ne pourra jamais s’y opposer! Jamais, l’entendez-vous? Assimilez bien cela afin de toujours en tenir compte dans vos pensées, vos paroles et vos actes, car tout vient de là, et c’est à partir de là que se forme votre destin! N’espérez donc jamais autre chose qu’un fruit dont la nature correspond invariablement à la semence!
En définitive, ce n’est pas si difficile, et pourtant c’est précisément en cela que vous ne cessez de pécher! L’outrage ne peut engendrer que l’outrage, la haine que la haine, et le meurtre que le meurtre. Par contre, la distinction, la paix, la lumière et la joie ne peuvent naître que d’une noble façon de penser, jamais d’autre chose.
Les vociférations des individus et des masses ne conduisent pas à la délivrance et à la rédemption. Un peuple qui se laisse guider par des bavards doit obligatoirement, et à juste titre, se faire une mauvaise réputation et sombrer dans la détresse et la mort, dans la désolation et la misère; il est précipité de vive force dans la boue.
Et si jusqu’à présent le fruit et la récolte ne sont bien souvent pas apparus au cours d’une seule existence terrestre, mais seulement lors de vies terrestres ultérieures, il en va désormais autrement, car l’accomplissement de la Sainte Volonté de Dieu provoque le déclenchement immédiat de tout événement sur la Terre, et par là même le dénouement de toutes les destinées des individus et des peuples! Ultime règlement des comptes!
En conséquence, veillez à vos paroles! Soignez particulièrement votre langage, car la parole humaine elle aussi est acte, bien que ce soit uniquement sur le plan de la matière dense de faible densité qu’elle engendre des formes qui, en produisant leurs effets, interpénètrent tout ce qui est terrestre.
Mais ne croyez pas pour autant que le fait de donner sa parole entraîne une réalisation et un acte qui correspondent exactement aux mots prononcés, lorsque l’âme de leur auteur n’est pas empreinte des intentions les plus pures. Au contraire, les mots ne forment jamais que ce qui vibre simultanément au plus profond de celui qui parle. Un seul et même mot peut donc avoir deux sortes de répercussions, et malheur là où il n’était pas vrai et ne vibrait pas en toute pureté!
J’écarte le voile qui recouvrait jusqu’alors votre ignorance en ce domaine pour que vous puissiez à présent en vivre consciemment les funestes conséquences et en tiriez profit pour l’avenir.
Voici donc ce que je vous donne encore pour vous venir en aide:
Faites attention à vos paroles! Que votre langage soit simple et vrai! Selon la Sainte Volonté de Dieu, il a la faculté de former, et cette faculté est constructrice ou destructrice, suivant le genre des mots et de leur auteur.
Ne gaspillez pas ces dons éminents que Dieu vous accorda dans sa grâce, mais efforcez-vous de les reconnaître comme il se doit et dans leur pleine valeur! Jusqu’à ce jour, la force de la parole est devenue pour vous une malédiction par la faute de ceux qui, en tant que suppôts de Lucifer, en ont fait un mauvais usage, tout cela étant la funeste conséquence de l’intellect déformé et développé de façon unilatérale!
C’est pourquoi, gardez-vous de ceux qui parlent beaucoup, car la décomposition va de pair avec eux! Des bâtisseurs, voilà ce que vous devez devenir dans cette Création, non des bavards!
Faites attention à vos paroles! Ne parlez pas uniquement pour le plaisir de parler, et ne parlez que quand, où, et comme c’est nécessaire! Il devrait y avoir dans la parole humaine un reflet de la Parole divine, qui est la Vie et restera la Vie pour l’éternité.
Vous savez que la Création entière vibre dans la Parole du Seigneur! Cela ne vous donne-t-il pas à réfléchir? La Création vibre en Elle, tout comme vous qui appartenez à cette Création; car la Création est née de la Parole et c’est par Elle qu’elle subsiste.
Il a été clairement annoncé aux hommes:
«Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et Dieu était la Parole!»
C’est là que réside pour vous tout le savoir, à condition toutefois que vous l’y puisiez. Mais vous lisez superficiellement et vous n’y apportez pas toute l’attention requise. Il vous est dit clairement:
La Parole est issue de Dieu! Elle était et est une partie de Lui.
Un infime reflet de la puissance de la vivante Parole de Dieu, cette Parole qui contient tout et englobe tout ce qui est en dehors de Dieu, un infime reflet de cette Parole se retrouve dans la parole humaine!
Il est vrai que la parole humaine ne peut exercer ses effets que jusqu’aux plans de la matière dense de faible densité, mais cela suffit pour former rétroactivement le destin des êtres humains et celui des peuples ici sur Terre!
Pensez-y! Celui qui parle beaucoup ne se situe que sur le terrain de l’intellect déformé, unilatéralement hypertrophié! Les deux vont toujours de pair. C’est à cela que vous reconnaîtrez ce qu’il en est. De plus, ce sont là des paroles qui appartiennent aux bas plans terrestres et ne sont jamais en mesure de construire. Pourtant, selon la loi divine, la parole doit construire. Lorsqu’elle n’obéit pas à ce commandement, elle ne peut que produire le contraire.
Faites donc constamment attention à vos paroles! Et répondez de vos paroles! La voie juste qui vous permettra d’y parvenir vous sera enseignée ultérieurement lors de l’édification du Règne de Dieu ici sur Terre.
Il vous faut tout d’abord apprendre à reconnaître la force des mots que vous avez jusqu’alors dépréciés avec tant d’insouciance et de légèreté.
Qu’il vous suffise de penser au mot le plus Sacré qui vous soit donné, au mot: Dieu!
Vous parlez très souvent de Dieu, trop souvent pour que puisse encore résonner dans ce mot cette vénération qui permet de reconnaître qu’en le prononçant vous ressentez intuitivement ce qui est juste, une vénération qui ne vous fait que murmurer ce mot sublime en un don de soi empreint de recueillement afin de le protéger soigneusement de toute profanation.
Mais vous les hommes, qu’avez-vous fait du plus Sacré des concepts qui est inclus dans ce mot! Au lieu de préparer votre esprit, dans l’humilité et la joie, à la plus auguste des expressions pour qu’il s’ouvre avec gratitude à l’indicible force de radiation issue de la sublime Lumière inessentielle de la véritable Vie – cette force qui seule est à même de vous accorder, ainsi qu’à toutes les créatures, la grâce de respirer – vous avez eu l’audace de rabaisser cette notion dans les bas-fonds de vos pensées les plus mesquines. En l’employant à la légère, vous en avez fait un mot de tous les jours, si bien qu’il est nécessairement devenu un vain bruit à vos oreilles et ne peut donc avoir accès à votre esprit.
Il est alors évident que ce mot, qui est le plus élevé de tous, produit un tout autre effet que ce n’est le cas pour ceux qui le murmurent en une juste vénération et en toute conscience.
Faites par conséquent attention à toutes vos paroles: elles renferment pour vous joie ou douleur, elles construisent ou détruisent, elles apportent la clarté, mais elles peuvent aussi semer le trouble, selon la manière dont elles sont énoncées et utilisées.
Plus tard, je vous donnerai aussi la connaissance en ce domaine pour que vous puissiez rendre grâce par chaque mot que le Créateur vous permet encore de prononcer à présent! Alors vous connaîtrez également le bonheur terrestre, et la paix régnera sur cette Terre jusqu’alors si troublée.
LA FEMME DE LA POSTCRÉATION
Avec ces mots, on touche le point le plus douloureux de la postcréation, le point qui nécessite le changement le plus important et l’épuration la plus longue.
Si l’homme de la postcréation s’est fait l’esclave de son propre intellect, la femme s’est rendue bien plus coupable encore.
Dotée d’une extrême finesse d’intuition, elle devrait en se jouant prendre son envol vers la pureté des hauteurs lumineuses et former pour l’humanité entière le pont vers le paradis. La femme! Des flots de Lumière devraient la traverser. La constitution de son corps de matière dense est tout entière orientée dans ce sens. Il suffit à la femme de le vouloir sincèrement pour que tous les descendants issus de son sein soient immanquablement fortement protégés et entourés par la force de la Lumière avant même leur naissance! Il ne saurait en être autrement, étant donné que grâce à sa richesse d’intuition chaque femme peut déterminer presque à elle seule la nature spirituelle du fruit qu’elle porte! Voilà pourquoi elle reste en premier lieu responsable de toute sa descendance!
De plus, elle est richement pourvue de possibilités illimitées qui lui permettent d’exercer son influence sur le peuple entier, et même sur l’ensemble de la postcréation. La maison et le foyer sont pour elle le point de départ de sa plus grande force! C’est uniquement là que réside sa force, son pouvoir illimité, et non dans la vie publique! Dans son foyer et au sein de sa famille, ses facultés font d’elle une reine. À partir du foyer paisible et intime, elle exerce une action décisive sur l’ensemble du peuple, présent et à venir, et son activité pénètre tout.
Il n’est rien où son influence ne puisse s’imposer sans réserve lorsqu’elle se tient là où les facultés féminines qui lui sont inhérentes s’épanouissent pleinement. Mais c’est uniquement lorsque la femme est réellement féminine qu’elle remplit la mission qui lui est assignée par le Créateur. Elle est alors entièrement ce qu’elle peut et doit être. Et, sans qu’il soit besoin de paroles, seule la véritable féminité éduque l’homme qui, soutenu par cette silencieuse activité d’une puissance insoupçonnée, voudrait prendre les cieux d’assaut. Il s’efforcera alors tout naturellement, et du plus profond de lui-même, de protéger la vraie féminité, et il le fera volontiers et avec joie pour peu qu’elle se révèle authentique.
Mais les femmes d’aujourd’hui foulent aux pieds leur véritable pouvoir et leur haute mission, elles passent devant eux en aveugles et détruisent criminellement tout ce qu’elles portent en elles de sacré. Au lieu de construire, elles agissent de façon destructrice, comme le pire des poisons dans la postcréation. Elles précipitent avec elles dans l’abîme l’homme, ainsi que les enfants.
Regardez la femme d’aujourd’hui! Projetez tout simplement sur elle un rayon de lumière avec toute la rigueur et toute la lucidité qui vont toujours de pair avec la pureté!
Vous aurez grand-peine à reconnaître encore les hautes valeurs de la véritable féminité, des valeurs grâce auxquelles peut se déployer la pure puissance qui est seule conférée à la sensibilité plus affinée de la femme afin qu’elle l’emploie uniquement comme une source de bénédiction.
Jamais un homme ne saurait développer une manière d’être aussi influente. L’activité silencieuse de cette force invisible que le Créateur envoie dans l’univers est d’abord saisie intégralement par la femme, grâce à son intuition plus délicate. L’homme ne la reçoit que partiellement et la traduit en actes.
Tout comme la force vivante du Créateur reste invisible à tous les êtres humains, alors qu’elle soutient, nourrit, actionne et propulse l’univers entier, ainsi est voulue l’activité de toute féminité authentique; c’est pour cela que la femme a été créée, tel est son but, un but élevé, pur et merveilleux!
Il est ridicule d’utiliser l’expression «faible femme» car, sur le plan de l’âme, la femme est plus forte que l’homme, non en elle-même mais par sa liaison plus étroite avec la force créatrice, une liaison que lui confère sa faculté intuitive plus délicate.
Et c’est justement cela que la femme cherche aujourd’hui à dissimuler en faisant tout ce qu’elle peut pour le refouler totalement ou s’y rendre insensible. Avec une vanité et une stupidité sans bornes, elle renonce à ce qui lui a été donné de plus beau et de plus précieux. C’est ainsi qu’elle fait d’elle-même une réprouvée de la Lumière, et le chemin du retour restera fermé pour elle.
Que sont ainsi devenus ces êtres créés à l’image d’une royale féminité! On ne peut que s’en détourner avec horreur. Où trouve-t-on encore chez la femme d’aujourd’hui la vraie pudeur qui est l’expression de l’intuition la plus délicate de la noble féminité! Elle est si cruellement défigurée qu’elle finira par être abandonnée au ridicule.
La femme d’aujourd’hui a certes honte de porter une robe longue lorsque la mode l’exige courte, mais elle n’a pas honte, lors de festivités, de dénuder son corps aux trois-quarts ou presque, pour l’offrir à tous les regards. Et, en l’occurrence, non seulement aux regards évidemment, mais pendant la danse inévitablement aussi aux mains! Sans hésiter, elle en découvrirait davantage encore si la mode l’exigeait, et probablement tout, à en juger d’après ce que l’on constate actuellement!
Rien de tout cela n’est exagéré. Nous avons vu suffisamment de comportements honteux de ce genre! Il n’est pas faux mais malheureusement que trop vrai de dire: «La femme commence à se vêtir pour aller dormir!»
De plus, des intuitions délicates impliquent aussi le sens de la beauté! C’est indubitable. Mais si l’on veut maintenant continuer à évaluer selon ce critère la délicatesse des intuitions féminines, on constatera qu’elles sont en mauvaise posture! En effet, la façon de s’habiller proclame bien souvent et suffisamment clairement le contraire, et ces jambes de femmes ou même de mères, gainées de bas transparents, s’accordent fort mal avec la dignité féminine. Les coiffures à la garçonne et les sports féminins modernes ne déparent pas moins la vraie féminité! La coquetterie est alors l’inévitable conséquence des futiles extravagances de la mode qui sont loin d’être sans danger pour le corps et pour l’âme, sans parler du simple bonheur familial! Plus d’une femme préférera bien souvent les flatteries vulgaires, et à vrai dire outrageantes, d’un quelconque fainéant au fidèle labeur de son époux.
On pourrait encore citer de nombreux, de très nombreux exemples, qui sont autant de preuves flagrantes que la femme d’aujourd’hui est perdue pour sa véritable mission dans cette postcréation! Sont perdues avec elle toutes les hautes valeurs qui lui furent confiées et dont il lui faut désormais rendre compte. Maudits soient ces humains superficiels! Ils ne sont nullement victimes des circonstances, ils les ont au contraire attirées de force.
Les grands discours sur le progrès ne changent rien au fait que ces fanatiques du progrès ainsi que leurs fidèles adeptes ne font que sombrer de plus en plus profondément. Tous ont déjà enfoui leurs véritables valeurs. La plus grande partie du monde féminin ne mérite plus de porter le titre honorifique de femme! Et comme elles ne peuvent jamais faire figure d’hommes, ni le devenir, elles ne sont finalement plus dans la postcréation que des êtres inutiles qui doivent être exterminés conformément aux lois inflexibles de la nature.
Parmi toutes les créatures, la femme est dans la postcréation celle qui est la plus éloignée de la place qu’elle devrait occuper! Dans le genre qui est le sien, elle est devenue la figure la plus lamentable de toutes les créatures! Son âme devait forcément pourrir étant donné qu’elle a sacrifié étourdiment à une ridicule vanité de parade son intuition la plus noble, sa force la plus pure, et qu’elle a ainsi tourné en dérision les dispositions prises par son Créateur. Avec une telle superficialité, tout salut est exclu, car les femmes rejetteraient tout ce qu’on pourrait leur dire, ou bien elles ne seraient absolument plus capables de le comprendre et de le concevoir!
Ce n’est qu’après les événements terrifiants que naîtra la femme nouvelle, la vraie femme, celle qui deviendra la médiatrice et qui, de ce fait, sera aussi tenue d’offrir la base d’une vie et d’une activité humaine nouvelles et telles qu’elles sont voulues de Dieu dans la postcréation, qui sera alors libérée du poison et de la pourriture!
LA SOUMISSION
«Que Ta Volonté soit faite!» Les hommes qui croient en Dieu disent ces mots avec soumission. Pourtant, une certaine mélancolie transparaît invariablement dans leur voix, de même que dans leurs pensées et leurs intuitions. Ces mots sont utilisés presque exclusivement lorsque survient une peine qui n’a pu être évitée, lorsque l’être humain reconnaît qu’il ne pouvait plus rien faire pour y échapper.
Alors, s’il est croyant, il dit en se soumettant passivement: «Que Ta Volonté soit faite!»
Toutefois, ce n’est pas l’humilité qui le fait parler ainsi; ces mots sont en fait censés lui procurer un apaisement personnel dans une situation face à laquelle il était impuissant.
Telle est l’origine de la soumission que l’être humain exprime en pareil cas. Mais si la moindre possibilité d’y changer quelque chose lui était offerte, il ne s’inquiéterait pas de la Volonté de Dieu, et sa soumission se transformerait bien vite en: «Que ma volonté soit faite! »
Ainsi est l’être humain! – – –
«Seigneur, fais de moi ce que Tu voudras!»: voilà ce que l’on entend souvent aux enterrements, entre autres cantiques du même genre. Mais toute personne en deuil nourrit en son for intérieur ce désir inébranlable: «Si je pouvais y changer quelque chose, je le ferais immédiatement!»
La soumission humaine n’est jamais authentique. Au tréfonds de l’âme humaine, c’est le contraire qui est ancré: la révolte contre le destin qui la frappe, et c’est justement cette rébellion qui fait que cela devient pour elle une souffrance qui «l’accable» et l’abat.
Ce qui est malsain en l’occurrence vient de ce que les paroles «Que Ta Volonté soit faite!» sont utilisées dans un sens erroné. Elles ne sont pas à leur place là où l’homme et les Églises les emploient.
La Volonté de Dieu repose dans les lois de cette Création! Or, à chaque fois que l’homme dit: «Que Ta Volonté soit faite!» cela revient à affirmer: «Je veux respecter Tes lois qui sont dans la Création et leur obéir! » Les respecter signifie les observer, et les observer exige que l’on vive d’après elles! C’est uniquement ainsi que l’être humain peut respecter la Volonté de Dieu!
Mais s’il veut tenir compte de cette Volonté, s’il veut vivre d’après elle, il doit d’abord la connaître!
Or, c’est justement sur ce point que l’humanité de la Terre a enfreint la loi de la pire manière! Jusqu’à présent, l’être humain ne s’est jamais soucié des lois de Dieu dans la Création, donc de la Sainte Volonté de Dieu! Et pourtant, il ne cesse de répéter: «Que Ta Volonté soit faite!»
Vous voyez avec quel manque de réflexion l’être humain de la Terre se présente devant Dieu et de quelle façon insensée il cherche à mettre en pratique les éminentes Paroles du Christ: en gémissant, bien souvent en se tordant de douleur, avec l’impression d’avoir été châtié, mais jamais en une joyeuse promesse!
«Que Ta Volonté soit faite!» signifie en réalité: «Je veux agir selon elle!» ou : «Je veux ce que Tu veux!» On peut tout aussi bien dire: «Je veux obéir à Ta Volonté!»
Cependant, celui qui obéit fait effectivement quelque chose. Une personne qui obéit n’est pas inactive, le mot lui-même l’implique déjà. Celui qui obéit accomplit quelque chose.
Mais dès que l’être humain d’aujourd’hui déclare: «Que Ta Volonté soit faite!», il ne veut rien faire personnellement; au contraire, ce qu’il ressent en intuition équivaut à: «Je ne bouge pas, c’est à Toi d’agir!»
En cela, il se sent grand, il croit s’être dominé et «se fondre» dans la Volonté de Dieu. Il s’imagine même s’être ainsi élevé au-dessus de tous, et croit avoir pris un immense essor.
Tous ces gens ne sont toutefois que des êtres faibles et inutilisables, des fainéants, des rêveurs, des exaltés et des fanatiques, et non des membres utilisables dans la Création! Ils comptent parmi ceux qui doivent être rejetés lors du Jugement; car ils ne veulent pas être des ouvriers dans la vigne du Seigneur! L’humilité dont ils se targuent n’est qu’indolence. Ce sont des serviteurs paresseux!
C’est la vie qu’exige le Seigneur, et la vie se trouve dans le mouvement! −
La résignation! Ce mot ne devrait absolument pas exister pour les croyants! Remplacez-le simplement par: «vouloir joyeux»! Dieu ne veut pas d’une morne soumission de la part des hommes, mais d’une joyeuse activité!
Observez donc comme il se doit ceux qui se disent «soumis à Dieu». Ce sont des hypocrites, qui portent en eux un énorme mensonge!
À quoi bon lever les yeux vers le haut avec soumission si l’on regarde en même temps son entourage avec ruse, convoitise, orgueil, présomption et méchanceté! Semblable attitude ne fait que rendre doublement coupable.
Les êtres soumis portent le mensonge en eux, car la soumission n’est jamais compatible avec ce qui est «esprit»! Elle ne l’est donc pas davantage avec l’esprit humain! Tout ce qui est «esprit» ne peut en aucun cas développer en lui la faculté d’une vraie soumission! Toute tentative dans ce sens est condamnée à rester artificielle; ce n’est donc qu’illusion sur soi-même, voire hypocrisie consciente, mais cela ne peut jamais être ressenti de façon authentique parce que, étant d’essence spirituelle, l’esprit humain n’en est pas capable. La pression à laquelle est soumis l’esprit humain ne permet pas que la soumission devienne une faculté consciente. Cette pression est trop forte pour cela. Voilà pourquoi l’être humain ne saurait faire preuve de soumission.
La soumission est une faculté qui n’appartient qu’à l’essentialité! Elle ne s’exprime de manière authentique que chez l’animal. L’animal est soumis à son maître! Quant à l’esprit, il ignore cette dénomination. En conséquence, la soumission restera toujours contre nature pour l’être humain.
C’est avec beaucoup de peine et de dureté que la soumission a été inculquée aux esclaves qui étaient mis sur le même plan que les animaux que l’on vendait et que l’on achetait en tant que biens personnels. Malgré tout, la soumission n’a jamais pu devenir vraiment authentique en eux. C’était soit de l’hébétude, soit de la fidélité ou de l’amour qui se cachait derrière pareille soumission et se manifestait ainsi, mais ce n’était jamais une vraie soumission. L’esclavage est contre nature entre les humains.
La soumission propre à l’essentialité se trouve sublimée sur le plan spirituel en fidélité consciente et voulue! Donc, ce que représente la soumission sur le plan de l’essentialité est fidélité sur le plan spirituel!
La soumission ne sied pas à l’être humain parce qu’il est d’esprit! Faites tout simplement plus attention au langage lui-même: ses mots expriment déjà ce qui est juste, il porte en lui le sens véritable. Il vous donne l’image juste.
«Rends-toi!» dit par exemple le vainqueur au vaincu. Le sens de ces mots est: «Livre-toi à moi, tu es à ma merci, et cela sans condition, pour que je puisse à mon gré disposer de toi, y compris de ta vie ou de ta mort!»
Mais ce faisant, le vainqueur agit mal puisque, même dans la victoire, l’être humain est tenu de se conformer rigoureusement aux lois divines. Sinon, chaque fois qu’il néglige de s’y conformer, il se rend coupable devant le Seigneur. La rétroaction l’atteint alors immanquablement! Il en est ainsi pour l’individu comme pour les peuples entiers!
Voici venu le temps où tout, absolument tout ce qui s’est produit jusqu’à ce jour dans le monde doit se dénouer! De tout ce qui n’était pas juste, de tout ce qui se passe aujourd’hui sur Terre, pas un mot ne reste inexpié!
Cette expiation n’est pas réservée à un avenir éloigné, elle s’accomplit déjà à l’époque actuelle!
Le dénouement rapide de tous les effets rétroactifs n’est d’ailleurs pas en contradiction avec la loi de la Création mais repose très exactement dans cette loi elle-même.
Le mouvement des rouages est à présent accéléré par l’intensification de la radiation de la Lumière qui provoque les ultimes achèvements en portant auparavant toute chose jusqu’au stade de la fructification et de l’hypermaturité afin que ce qui est faux s’écroule de soi-même et se juge en dépérissant, tandis que ce qui est bon se trouve libéré de la pression jusqu’alors exercée par ce qui est faux et peut se renforcer!
Cette radiation va s’intensifier sous peu à un point tel que, dans de très nombreux cas, l’effet rétroactif s’accomplira immédiatement, et directement!
Telle est la puissance qui épouvantera bientôt les êtres humains de la Terre et qu’il leur faudra alors craindre à l’avenir! Mais seuls ceux qui ont agi injustement devront à juste titre avoir peur. Qu’en l’occurrence ils se soient eux-mêmes sentis dans leur bon droit ou qu’ils aient voulu le faire croire aux autres ne les met nullement à l’abri de la rétroaction qui se produit selon les lois de Dieu!
Même si les êtres humains se sont donné sur Terre d’autres lois sous la protection desquelles beaucoup agissent de façon erronée et injuste, en nourrissant l’illusion qu’ils sont ainsi dans leur droit, cela ne les décharge pas de la plus petite partie de leur faute.
Les lois de Dieu, et donc la Volonté de Dieu, ne se préoccupent pas des opinions que les êtres humains de cette Terre ont consignées dans les lois terrestres, même si le monde entier les considère actuellement comme justes. Le glaive frappe à présent là où quelque chose n’est pas conforme aux lois de Dieu. Le Jugement réside dans le dénouement!
Or, tous ceux qui, tout en étant innocents selon les lois de Dieu, ont souffert par les hommes, peuvent à présent se réjouir parce qu’il leur sera désormais rendu justice, alors que leurs adversaires ou leurs juges seront livrés à la Justice de Dieu.
Réjouissez-vous, car cette Justice de Dieu est proche! Elle est déjà à l’œuvre dans tous les pays de la Terre! Observez les troubles de tous ordres: ce sont les conséquences de la Volonté de Dieu qui approche! C’est l’épuration qui commence!
Voilà pourquoi tout ce qui est faux au sein de l’humanité, que ce soit dans l’économie, l’État, la politique, les Églises, les sectes, les peuples, les familles, et jusque chez l’individu, est à présent poussé à son paroxysme jusqu’à ce que mort s’ensuive! Tout, absolument tout, se trouve maintenant traîné devant la Lumière afin de se montrer, et en même temps de s’y juger! Même ce qui a pu demeurer caché jusqu’à ce jour est contraint de révéler ce qu’il est réellement, contraint de devenir actif et ainsi, désespérant finalement de soi-même et des autres, de s’effondrer et d’être réduit en poussière.
Aujourd’hui déjà, sous la pression de la Lumière, tout est donc en effervescence, dans tous les pays et en tous lieux. Chaque détresse s’accroît jusqu’à ce que vienne le désespoir et que ne subsiste plus qu’une extrême affliction, avec la conscience que ceux qui voulaient apporter le salut n’avaient, en dehors de leurs désirs égoïstes, que des paroles creuses à offrir, et ne pouvaient donc être d’aucun secours! Des combattants spirituels déferlent au-dessus de toutes les têtes et frappent durement celles qui refusent de s’incliner.
Alors seulement, le terrain sera tel que l’on pourra de nouveau implorer l’aide de Dieu! Après le meurtre et l’incendie, la famine, les épidémies et la mort, après que l’être humain aura reconnu sa propre incapacité.
La grande édification s’instaure.
Ceux qui auront été brisés deviendront alors libres, libres de l’oppression des ténèbres! Mais ils devront aussi devenir libres en eux-mêmes! Toutefois, chacun ne peut devenir libre en lui-même qu’individuellement. Encore faut-il pour cela qu’il sache ce que signifie la liberté, ce qu’elle est!
Seul est libre celui qui vit dans les lois de Dieu! C’est ainsi et pas autrement qu’il se trouve délivré de toute oppression et de toute entrave dans cette Création. Dès lors, tout lui vient en aide au lieu de lui barrer la route. Tout le «sert» parce qu’il l’utilise de la bonne manière.
En réalité, les lois de Dieu dans la Création sont tout simplement ce dont chaque être humain a besoin pour mener une vie saine et joyeuse au sein de cette Création. Elles sont pour lui en quelque sorte la nourriture indispensable à son bien-être! Seul est vraiment libre celui qui connaît la Volonté de Dieu et vit d’après elle! Tout autre se prend fatalement dans les nombreux fils des lois de cette Création, étant donné qu’il s’y empêtre lui-même.
La Création n’a pu prendre naissance que dans la Volonté de Dieu, dans ses lois. En œuvrant ensemble, les fils de ces lois descendent toujours plus profondément et imposent partout le mouvement nécessaire à l’évolution, ils se ramifient nécessairement et de plus en plus au cours de l’évolution tandis que, dans le mouvement continu, de nouvelles créations se forment sans cesse autour d’eux. C’est ainsi que les lois sont un soutien pour la Création en même temps qu’elles lui donnent la possibilité de subsister et de continuer à s’étendre.
Rien n’existe sans cette Volonté de Dieu, qui seule engendre le mouvement. Tout dans la Création s’y conforme.
L’esprit humain est le seul à ne pas s’être inséré dans ces fils! Il les a emmêlés et s’y est donc empêtré lui-même puisque, n’écoutant que sa volonté, il a voulu suivre de nouvelles voies sans tenir compte de celles qui étaient déjà toutes tracées.
L’intensification de la Lumière apporte à présent un changement à cet égard. Les fils de toutes les lois de Dieu dans la Création sont chargés d’une force accrue afin de se tendre fortement. Sous l’effet de cette énorme tension, ils se rétractent brusquement et reprennent leur position initiale. De ce fait, ce qui est emmêlé et noué se trouve démêlé de façon tellement soudaine et irrésistible que ce processus détruit tout simplement ce qui n’est pas encore capable de s’adapter à la position qui est juste dans la Création!
Peu importe qu’il s’agisse de plantes ou d’animaux, de montagnes, de fleuves, de pays, d’États ou de l’être humain, tout ce qui, au dernier moment, ne peut se révéler authentique et voulu de Dieu, s’écroule!
