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31. L’ENGOURDISSEMENT

L’ENGOURDISSEMENT

Dans la Création, tout est mouvement. Le mouvement, qui est engendré de manière entièrement conforme aux lois par la pression de la Lumière, produit de la chaleur, ce qui permet aux formes de s’assembler. Sans Lumière, il ne pourrait donc y avoir de mouvement. L’être humain peut dès lors comprendre qu’à proximité de la Lumière le mouvement doive être encore beaucoup plus rapide et plus puissant que dans les régions qui en sont fort éloignées.

En fait, plus la Lumière est éloignée, plus le mouvement devient lent et pesant; avec le temps, cela peut même conduire à l’engourdissement de toutes les formes qui s’étaient déjà constituées sous l’action d’un mouvement initial plus intense.

Le terme «Lumière» ne signifie évidemment pas ici la lumière d’un astre quelconque, mais la Lumière originelle, qui est la Vie même, donc Dieu!

Faisant suite au tableau qui a ainsi été présenté et qui donne une large vue d’ensemble sur le processus qui se déroule dans la Création, je vais aujourd’hui attirer l’attention sur la Terre qui décrit actuellement son orbite à une distance bien plus considérable de la Lumière originelle que ce n’était le cas il y a des millions d’années parce qu’elle a été de plus en plus abandonnée à la pesanteur des ténèbres à cause des êtres humains. Dans leur ridicule suffisance, ils se sont éloignés de Dieu en développant excessivement et unilatéralement leur intellect qui est uniquement orienté vers le bas, vers la lourde matière dense, et qui le restera à jamais. En effet, il fut donné dans ce but, à condition toutefois qu’il puisse recevoir de façon inaltérée toutes les radiations et impressions issues des hauteurs lumineuses.

C’est au cerveau antérieur que revient tout le travail de l’intellect relatif à l’activité extérieure dans la substance la plus grossière, donc dans la

matière. Quant au cervelet, il lui incombe de recevoir les impressions d’en haut, plus légères et plus lumineuses que la matière dense, et de les transmettre en vue de leur élaboration.

Cette harmonieuse collaboration des deux parties de l’encéphale, donnée aux hommes pour qu’ils en tirent profit, fut perturbée par le fait que l’être humain se soit adonné unilatéralement à une activité exclusivement terrestre qui relève donc de la matière dense. Avec le temps, cette collaboration fut complètement étouffée, littéralement bloquée parce que, en raison de son activité excessive, le cerveau dut nécessairement se développer démesurément par rapport au cervelet négligé. En conséquence, ce dernier devint de moins en moins réceptif et s’affaiblit. C’est de là que naquit au cours des millénaires le mal héréditaire lors de la procréation dans la matière dense, car les enfants apportaient à la naissance un cerveau proportionnellement beaucoup plus développé que le cervelet; d’où résulta dès le départ le danger de l’éveil du péché originel qui a pour inévitable conséquence de diriger sa pensée uniquement vers ce qui est terrestre et donc détourné de Dieu.

Voilà ce que toute personne animée d’un vouloir sincère comprendra aisément. J’ai d’ailleurs expliqué tout cela de manière très détaillée dans mon Message.

C’est de là que vient tout le mal sur Terre parce que, en raison de son origine spirituelle, l’être humain a pu exercer par son vouloir une pression sur tout ce qui existe sur cette Terre en dehors de lui, alors que c’est justement en vertu de cette origine spirituelle qu’il aurait pu, et même dû, avoir une activité qui élève. Telle était en effet et telle est encore sa mission proprement dite dans la postcréation où tout ce qui est spirituel prend naturellement la direction. Cela peut conduire vers le haut, ce qui serait naturel, mais également vers le bas si le vouloir du spirituel tend avant tout vers ce qui est uniquement terrestre, comme c’est le cas pour les êtres humains de la Terre.

Dans la connaissance de la Création que je donne dans mon Message et dans l’explication qui s’y rattache concernant toutes les lois qui œuvrent autoactivement au sein de cette Création, et que l’on peut aussi appeler lois de la nature, se trouve dévoilé sans lacunes et en une logique intangible l’ensemble de l’activité de la Création qui permet de reconnaître clairement tous les processus, et par là même le sens de la vie humaine tout entière, ainsi que son origine et son but. Chaque question trouve par conséquent une réponse, pour autant que l’être humain la cherche sérieusement.

Même les adversaires les plus malveillants sont obligés de s’en tenir là, puisque leurs arguties ne parviennent pas à porter atteinte à la perfection de ce qui est dit ici, ni à la détruire pour ravir aux hommes jusqu’à cette aide. − −

J’ai dit que, dans la Création, le mouvement doit devenir toujours plus lent à mesure qu’un élément quel qu’il soit se trouve plus éloigné de la Lumière originelle, point de départ de la pression qui a pour conséquence le mouvement.

Tel est actuellement le cas de la Terre. Son orbite s’est de plus en plus éloignée par la faute des hommes de cette Terre, si bien que les mouvements deviennent plus lents et toujours plus pesants. De ce fait, bien des choses sont déjà proches du point où commence le processus d’engourdissement.

L’engourdissement comprend en effet de nombreux degrés, et il est loin d’être facile à reconnaître à ses débuts. Même durant sa progression, il n’est pas possible d’en prendre conscience, à moins qu’un trait de lumière n’incite pour une fois à une observation des plus rigoureuses.

Cela est difficile, ne serait-ce que par le fait que tout ce qui vit dans l’orbite des mouvements en cours de ralentissement se trouve dans la même mesure entraîné dans cette densification progressive qui conduit à l’engourdissement. Ce processus vaut non seulement pour le corps de l’être humain mais pour tout, y compris sa faculté de penser, et ce jusque dans les plus petites choses. Toutes les notions se modifient également et se trouvent imperceptiblement faussées, même celles qui ont trait au véritable sens du langage.

L’être humain ne peut le remarquer chez son prochain, puisqu’il se trouve personnellement entraîné dans la même vibration indolente, à moins qu’il ne cherche de lui-même, avec le plus ferme vouloir et avec ténacité, à s’élever une nouvelle fois spirituellement pour parvenir un peu plus près de la Lumière, ce qui rend progressivement son esprit plus mobile – donc plus léger et plus lumineux – et agit sur son discernement terrestre.

C’est alors que, saisi d’effroi et empli d’une horreur indicible, il verra ou du moins il ressentira intuitivement à quel point les déformations de toutes les notions ont déjà atteint sur cette Terre le stade de l’engourdissement. Une large perception de ce qui est essentiel fait défaut parce que tout est manifestement enfermé dans d’étroites limites que l’on ne peut plus franchir et qui, au bout d’un certain temps, ne peuvent qu’étouffer entièrement tout ce qu’elles englobent.

J’ai déjà souvent attiré l’attention sur les notions déformées, mais à présent, en raison de l’éloignement constant de la Lumière, elles descendent lentement la pente qui conduit à l’engourdissement.

Il n’est pas nécessaire de donner des exemples précis: on ne tiendrait aucun compte de telles explications, ou bien on les qualifierait d’ergotages importuns parce qu’on est beaucoup trop rigide ou trop indolent pour être prêt à y réfléchir en profondeur.

De plus, j’ai déjà suffisamment parlé de la puissance de la parole, du fait mystérieux que même la parole humaine peut, dans le domaine terrestre, agir pendant un certain temps de façon constructive ou destructive sur l’activité de la Création, étant donné que le son, le ton et la composition d’un mot mettent en mouvement des forces créatrices qui n’agissent pas selon le sens voulu par celui qui parle, mais selon le sens du mot pris dans sa véritable signification.

Quant à la signification, elle fut donnée jadis par les forces que le mot met en mouvement et qui, de ce fait, s’accordent précisément avec le sens exact du mot en question, ou inversement, et non avec le vouloir de celui qui parle. Le sens et le mot sont nés du mouvement correspondant des forces, c’est pourquoi ils ne font qu’un!

La pensée de l’être humain met à son tour en mouvement d’autres courants de force qui correspondent au sens de cette pensée. Voilà pourquoi l’homme devrait se donner la peine de choisir les mots justes pour exprimer ce qu’il pense, et s’efforcer de percevoir les choses intuitivement de façon plus juste et plus claire.

Supposons que l’on interroge un être humain sur un fait quelconque dont il a entendu parler et qu’il a peut-être même pu voir en partie, il affirmerait sans plus qu’il sait de quoi il s’agit!

De nombreuses personnes superficielles pourraient penser que cette réponse est exacte, et pourtant elle est fausse en vérité, et condamnable; car «savoir» signifie pouvoir donner des renseignements précis sur tout, du début jusqu’à la fin, avec tous les détails, sans lacunes et en se fondant sur sa propre expérience. Alors seulement, un être humain peut affirmer qu’il sait.

Le terme «savoir», avec la notion qui y est liée, implique une grande responsabilité!

J’ai déjà souligné la grande différence entre le «savoir» et ce qui est «appris». L’érudition est encore loin du véritable savoir, qui est un bien personnel, alors que ce qui est appris reste l’acceptation de quelque chose d’extérieur à soi.

Entendre une chose, ou peut-être même la voir en partie, est encore loin du savoir proprement dit! L’être humain n’est pas en droit d’affirmer: Je sais; tout au plus pourrait-il dire: J’en ai entendu parler, ou encore: Je l’ai vu en partie, mais s’il veut agir correctement et conformément à la vérité, il est tenu de dire: Je ne sais pas!

Il agit alors de façon plus juste à tous égards que s’il rend compte d’une chose avec laquelle il n’a personnellement rien à voir et qui ne peut donc davantage être un véritable savoir. Par contre, par des rapports incomplets, et sans connaître tous les tenants et aboutissants, il ne ferait que soupçonner autrui ou le charger, et peut-être même le précipiter inutilement dans le malheur. Pesez donc scrupuleusement à l’aide de votre intuition chaque mot que vous voulez utiliser!

Celui qui réfléchit plus profondément sans se contenter de notions déjà figées pour se disculper de sa verbeuse vantardise et de son mauvais vouloir comprendra aisément ces explications et, en examinant calmement les choses, il apprendra à avoir des vues plus larges dans tout ce qu’il dit.

Nombreuses sont les notions limitées de ce genre: avec leurs conséquences néfastes, elles sont déjà devenues habituelles parmi les êtres humains de la Terre. Les esclaves de l’intellect, qui sont les serviteurs les plus dociles des influences lucifériennes issues des plus profondes ténèbres, s’en sont emparés avidement et les ont encouragées.

Apprenez à observer attentivement dans cette Création les courants qui portent en eux la Volonté de Dieu, et donc la Justice de Dieu sous une forme pure, et utilisez-les comme il se doit. Alors vous retrouverez effectivement l’authentique condition humaine qui vous fut arrachée.

Que de souffrances seraient ainsi évitées et que de personnes malintentionnées n’auraient plus la possibilité d’agir comme elles le font!

On peut également imputer à ce mal le fait que la description de la vie terrestre du Fils de Dieu Jésus ne concorde pas en tous points avec la réalité, si bien qu’avec le temps et jusqu’à nos jours une image totalement fausse s’est formée dans la pensée humaine. De même, les paroles qu’Il a données furent déformées, comme ce fut le cas de tous les enseignements qui ont été érigés en religion alors qu’ils étaient censés élever les êtres humains et perfectionner leur esprit.

C’est de là que vient aussi la grande confusion qui règne parmi tous les humains. Ils sont de moins en moins capables de se comprendre vraiment entre eux, ce qui fait croître et fleurir la discorde, la méfiance, les calomnies, l’envie et la haine.

Ce sont là autant de signes infaillibles de l’engourdissement qui va croissant sur cette Terre!

Que votre esprit prenne son essor, commencez à penser et à parler en ayant des vues larges qui englobent tout! Naturellement, cela exige aussi que vous ne travailliez pas uniquement avec l’intellect qui appartient à la matière la plus dense. Cela demande au contraire que vous redonniez à votre esprit les moyens de guider votre intellect, qui est censé le servir comme cela a été prévu par votre Créateur qui, à l’origine, vous a permis de commencer à exister sur Terre sans aucune déformation.

Tant de choses en sont déjà au premier stade de l’engourdissement! Toute votre façon de penser risque bientôt d’en être affectée, et elle sera contrainte d’emprunter d’inflexibles canaux d’airain qui ne seront pour vous que source de malaise et ne vous apporteront plus que souffrance sur souffrance, pour vous faire tomber finalement de la condition humaine au niveau d’une machine sans substance ne servant que les ténèbres, loin de toute Lumière.

31. L’ENGOURDISSEMENT

DANS LA Création, tout est mouvement. Le mouvement, qui est en-
gendré de manière entièrement conforme aux lois par la pression de la
Lumière, produit de la chaleur, ce qui permet aux formes de s’assembler.
Sans Lumière, il ne pourrait donc y avoir de mouvement. L’être humain
peut dès lors comprendre qu’à proximité de la Lumière le mouvement
doive être encore beaucoup plus rapide et plus puissant que dans les
régions qui en sont fort éloignées.
En fait, plus la Lumière est éloignée, plus le mouvement devient lent et
pesant ; avec le temps, cela peut même conduire à l’engourdissement de
toutes les formes qui s’étaient déjà constituées sous l’action d’un mou-
vement initial plus intense.
Le terme « Lumière » ne signifie évidemment pas ici la lumière d’un astre
quelconque, mais la Lumière originelle, qui est la Vie même, donc Dieu !
Faisant suite au tableau qui a ainsi été présenté et qui donne une large
vue d’ensemble sur le processus qui se déroule dans la Création, je vais au-
jourd’hui attirer l’attention sur la Terre qui décrit actuellement son orbite
à une distance bien plus considérable de la Lumière originelle que ce n’était
le cas il y a des millions d’années parce qu’elle a été de plus en plus aban-
donnée à la pesanteur des ténèbres à cause des êtres humains. Dans leur
ridicule suffisance, ils se sont éloignés de Dieu en développant excessive-
ment et unilatéralement leur intellect qui est uniquement orienté vers le
bas, vers la lourde matière dense, et qui le restera à jamais. En effet, il fut
donné dans ce but, à condition toutefois qu’il puisse recevoir de façon inal-
térée toutes les radiations et impressions issues des hauteurs lumineuses.
C’est au cerveau antérieur que revient tout le travail de l’intellect relatif
à l’activité extérieure dans la substance la plus grossière, donc dans la
matière. Quant au cervelet, il lui incombe de recevoir les impressions
d’en haut, plus légères et plus lumineuses que la matière dense, et de les
transmettre en vue de leur élaboration.
Cette harmonieuse collaboration des deux parties de l’encéphale,
donnée aux hommes pour qu’ils en tirent profit, fut perturbée par le fait
que l’être humain se soit adonné unilatéralement à une activité exclusive-
ment terrestre qui relève donc de la matière dense. Avec le temps, cette
collaboration fut complètement étouffée, littéralement bloquée parce que,
en raison de son activité excessive, le cerveau dut nécessairement se déve-
lopper démesurément par rapport au cervelet négligé. En conséquence, ce
dernier devint de moins en moins réceptif et s’affaiblit. C’est de là que
naquit au cours des millénaires le mal héréditaire lors de la procréation
dans la matière dense, car les enfants apportaient à la naissance un cerveau
proportionnellement beaucoup plus développé que le cervelet ; d’où résulta
dès le départ le danger de l’éveil du péché originel qui a pour inévitable
conséquence de diriger sa pensée uniquement vers ce qui est terrestre et
donc détourné de Dieu.
Voilà ce que toute personne animée d’un vouloir sincère comprendra
aisément. J’ai d’ailleurs expliqué tout cela de manière très détaillée dans
mon Message.
C’est de là que vient tout le mal sur Terre parce que, en raison de son
origine spirituelle, l’être humain a pu exercer par son vouloir une pression
sur tout ce qui existe sur cette Terre en dehors de lui, alors que c’est juste-
ment en vertu de cette origine spirituelle qu’il aurait pu, et même dû, avoir
une activité qui élève. Telle était en effet et telle est encore sa mission
proprement dite dans la postcréation où tout ce qui est spirituel prend
naturellement la direction. Cela peut conduire vers le haut, ce qui serait
naturel, mais également vers le bas si le vouloir du spirituel tend avant tout
vers ce qui est uniquement terrestre, comme c’est le cas pour les êtres
humains de la Terre.
Dans la connaissance de la Création que je donne dans mon Message
et dans l’explication qui s’y rattache concernant toutes les lois qui
œuvrent autoactivement au sein de cette Création, et que l’on peut aussi
appeler lois de la nature, se trouve dévoilé sans lacunes et en une logique
intangible l’ensemble de l’activité de la Création qui permet de
reconnaître clairement tous les processus, et par là même le sens de la
vie humaine tout entière, ainsi que son origine et son but. Chaque
question trouve par conséquent une réponse, pour autant que l’être
humain la cherche sérieusement.
Même les adversaires les plus malveillants sont obligés de s’en tenir là,
puisque leurs arguties ne parviennent pas à porter atteinte à la perfection de ce
qui est dit ici, ni à la détruire pour ravir aux hommes jusqu’à cette aide. − −
J’ai dit que, dans la Création, le mouvement doit devenir toujours plus
lent à mesure qu’un élément quel qu’il soit se trouve plus éloigné de la
Lumière originelle, point de départ de la pression qui a pour conséquence
le mouvement.
Tel est actuellement le cas de la Terre. Son orbite s’est de plus en plus
éloignée par la faute des hommes de cette Terre, si bien que les mouvements
deviennent plus lents et toujours plus pesants. De ce fait, bien des choses
sont déjà proches du point où commence le processus d’engourdissement.
L’engourdissement comprend en effet de nombreux degrés, et il est loin
d’être facile à reconnaître à ses débuts. Même durant sa progression, il n’est
pas possible d’en prendre conscience, à moins qu’un trait de lumière n’in-
cite pour une fois à une observation des plus rigoureuses.
Cela est difficile, ne serait-ce que par le fait que tout ce qui vit dans
l’orbite des mouvements en cours de ralentissement se trouve dans la même
mesure entraîné dans cette densification progressive qui conduit à
l’engourdissement. Ce processus vaut non seulement pour le corps de l’être
humain mais pour tout, y compris sa faculté de penser, et ce jusque dans les
plus petites choses. Toutes les notions se modifient également et se
trouvent imperceptiblement faussées, même celles qui ont trait au véritable
sens du langage.
L’être humain ne peut le remarquer chez son prochain, puisqu’il se
trouve personnellement entraîné dans la même vibration indolente, à
moins qu’il ne cherche de lui-même, avec le plus ferme vouloir et avec téna-
cité, à s’élever une nouvelle fois spirituellement pour parvenir un peu plus
près de la Lumière, ce qui rend progressivement son esprit plus mobile –
donc plus léger et plus lumineux – et agit sur son discernement terrestre.
C’est alors que, saisi d’effroi et empli d’une horreur indicible, il verra ou
du moins il ressentira intuitivement à quel point les déformations de toutes
les notions ont déjà atteint sur cette Terre le stade de l’engourdissement.
Une large perception de ce qui est essentiel fait défaut parce que tout est
manifestement enfermé dans d’étroites limites que l’on ne peut plus
franchir et qui, au bout d’un certain temps, ne peuvent qu’étouffer entiè-
rement tout ce qu’elles englobent.
J’ai déjà souvent attiré l’attention sur les notions déformées, mais à
présent, en raison de l’éloignement constant de la Lumière, elles descendent
lentement la pente qui conduit à l’engourdissement.
Il n’est pas nécessaire de donner des exemples précis : on ne tiendrait
aucun compte de telles explications, ou bien on les qualifierait d’ergotages
importuns parce qu’on est beaucoup trop rigide ou trop indolent pour être
prêt à y réfléchir en profondeur.
De plus, j’ai déjà suffisamment parlé de la puissance de la parole, du fait
mystérieux que même la parole humaine peut, dans le domaine terrestre,
agir pendant un certain temps de façon constructive ou destructive sur
l’activité de la Création, étant donné que le son, le ton et la composition
d’un mot mettent en mouvement des forces créatrices qui n’agissent pas
selon le sens voulu par celui qui parle, mais selon le sens du mot pris dans
sa véritable signification.
Quant à la signification, elle fut donnée jadis par les forces que le mot
met en mouvement et qui, de ce fait, s’accordent précisément avec le sens
exact du mot en question, ou inversement, et non avec le vouloir de celui
qui parle. Le sens et le mot sont nés du mouvement correspondant des
forces, c’est pourquoi ils ne font qu’un !
La pensée de l’être humain met à son tour en mouvement d’autres
courants de force qui correspondent au sens de cette pensée. Voilà pour-
quoi l’homme devrait se donner la peine de choisir les mots justes pour
exprimer ce qu’il pense, et s’efforcer de percevoir les choses intuitivement
de façon plus juste et plus claire.
Supposons que l’on interroge un être humain sur un fait quelconque
dont il a entendu parler et qu’il a peut-être même pu voir en partie, il
affirmerait sans plus qu’il sait de quoi il s’agit !
De nombreuses personnes superficielles pourraient penser que cette
réponse est exacte, et pourtant elle est fausse en vérité, et condamnable ; car
« savoir » signifie pouvoir donner des renseignements précis sur tout, du
début jusqu’à la fin, avec tous les détails, sans lacunes et en se fondant sur
sa propre expérience. Alors seulement, un être humain peut affirmer qu’il
sait.
Le terme « savoir », avec la notion qui y est liée, implique une grande
responsabilité !
J’ai déjà souligné la grande différence entre le « savoir » et ce qui est
« appris ». L’érudition est encore loin du véritable savoir, qui est un bien
personnel, alors que ce qui est appris reste l’acceptation de quelque chose
d’extérieur à soi.
Entendre une chose, ou peut-être même la voir en partie, est encore loin
du savoir proprement dit ! L’être humain n’est pas en droit d’affirmer : Je
sais ; tout au plus pourrait-il dire : J’en ai entendu parler, ou encore : Je l’ai
vu en partie, mais s’il veut agir correctement et conformément à la vérité, il
est tenu de dire : Je ne sais pas !
Il agit alors de façon plus juste à tous égards que s’il rend compte d’une
chose avec laquelle il n’a personnellement rien à voir et qui ne peut donc
davantage être un véritable savoir. Par contre, par des rapports incomplets,
et sans connaître tous les tenants et aboutissants, il ne ferait que soup-
çonner autrui ou le charger, et peut-être même le précipiter inutilement
dans le malheur. Pesez donc scrupuleusement à l’aide de votre intuition
chaque mot que vous voulez utiliser !
Celui qui réfléchit plus profondément sans se contenter de notions déjà
figées pour se disculper de sa verbeuse vantardise et de son mauvais vouloir
comprendra aisément ces explications et, en examinant calmement les
choses, il apprendra à avoir des vues plus larges dans tout ce qu’il dit.
Nombreuses sont les notions limitées de ce genre : avec leurs con-
séquences néfastes, elles sont déjà devenues habituelles parmi les êtres
humains de la Terre. Les esclaves de l’intellect, qui sont les serviteurs les
plus dociles des influences lucifériennes issues des plus profondes ténèbres,
s’en sont emparés avidement et les ont encouragées.
Apprenez à observer attentivement dans cette Création les courants
qui portent en eux la Volonté de Dieu, et donc la Justice de Dieu sous
une forme pure, et utilisez-les comme il se doit. Alors vous retrouverez
effectivement l’authentique condition humaine qui vous fut arrachée.
Que de souffrances seraient ainsi évitées et que de personnes malinten-
tionnées n’auraient plus la possibilité d’agir comme elles le font !
On peut également imputer à ce mal le fait que la description de la vie
terrestre du Fils de Dieu Jésus ne concorde pas en tous points avec la
réalité, si bien qu’avec le temps et jusqu’à nos jours une image totalement
fausse s’est formée dans la pensée humaine. De même, les paroles qu’Il a
données furent déformées, comme ce fut le cas de tous les enseignements
qui ont été érigés en religion alors qu’ils étaient censés élever les êtres
humains et perfectionner leur esprit.
C’est de là que vient aussi la grande confusion qui règne parmi tous les
humains. Ils sont de moins en moins capables de se comprendre vraiment
entre eux, ce qui fait croître et fleurir la discorde, la méfiance, les calomnies,
l’envie et la haine.
Ce sont là autant de signes infaillibles de l’engourdissement qui va
croissant sur cette Terre !
Que votre esprit prenne son essor, commencez à penser et à parler en
ayant des vues larges qui englobent tout ! Naturellement, cela exige aussi
que vous ne travailliez pas uniquement avec l’intellect qui appartient à la
matière la plus dense. Cela demande au contraire que vous redonniez à
votre esprit les moyens de guider votre intellect, qui est censé le servir
comme cela a été prévu par votre Créateur qui, à l’origine, vous a permis
de commencer à exister sur Terre sans aucune déformation.
Tant de choses en sont déjà au premier stade de l’engourdissement !
Toute votre façon de penser risque bientôt d’en être affectée, et elle sera
contrainte d’emprunter d’inflexibles canaux d’airain qui ne seront pour
vous que source de malaise et ne vous apporteront plus que souffrance sur
souffrance, pour vous faire tomber finalement de la condition humaine au
niveau d’une machine sans substance ne servant que les ténèbres, loin de
toute Lumière.

 

32. LA CANDEUR

LA CANDEUR

Le mot «candide» est un terme que les êtres humains, qui parlent de manière inconsidérée et irréfléchie, emploient la plupart du temps de façon impropre.

En raison de la paresse de l’esprit qui constitue une entrave, ce terme n’est pas suffisamment ressenti en intuition pour être saisi correctement. Mais quiconque ne l’a pas saisi dans toute son ampleur ne pourra jamais non plus l’utiliser correctement.

Et pourtant, c’est justement la candeur qui offre aux hommes un pont solide pour leur ascension vers les hauteurs lumineuses, c’est elle qui donne à chaque esprit humain la possibilité de mûrir et de se perfectionner pour qu’il puisse «être» éternellement dans cette Création qui est la demeure de Dieu le Père, une demeure qu’Il met à la disposition des êtres humains… à condition qu’ils y restent des hôtes qui lui soient agréables et ne causent pas de dommages en des lieux qui leur furent confiés par grâce, uniquement en usufruit, avec une table toujours abondamment garnie.

Mais comme l’être humain est loin à présent de la candeur qui lui est si nécessaire!

Et pourtant, sans elle, il ne peut rien obtenir pour son esprit. L’esprit doit posséder la candeur, car il est et reste un enfant de la Création, même lorsqu’il a acquis sa pleine maturité.

Un enfant de la Création! Cette expression renferme un sens profond; car il doit se développer pour devenir un enfant de Dieu. Qu’il y parvienne ou non dépend uniquement du niveau de conscience qu’il est disposé à acquérir au cours de sa pérégrination à travers tous les plans de la matière.

Mais il faut aussi que cette disposition intérieure se concrétise en acte. Sur les plans spirituels, la volonté est en même temps acte. Volonté et acte y sont toujours un. Cependant, il n’en est ainsi que sur les plans spirituels, et non sur ceux de la matière. Plus un plan appartenant au monde matériel est dense et lourd, plus l’acte est éloigné de la volonté.

Que la densité agisse comme une entrave, on le constate déjà pour le son qui, en se propageant, doit se frayer un passage à travers la matière qui l’entrave plus ou moins selon sa densité. Ce phénomène est déjà aisément reconnaissable sur de courtes distances.

Lorsque quelqu’un fend du bois ou qu’il enfonce des clous dans des poutres lors d’une construction quelconque, on voit certes distinctement le point d’impact de l’outil, mais le son ne se fait entendre que quelques secondes plus tard. C’est tellement frappant que chacun en a sans doute déjà fait l’expérience à un moment ou à un autre.

Pour l’être humain de la Terre, il en va de même de la volonté à l’acte, mais de façon encore beaucoup plus pesante. La volonté jaillit dans l’esprit, et dans l’esprit elle est immédiatement acte. Cependant, pour rendre la volonté visible dans la matière dense, l’esprit a en plus besoin du corps de matière dense. Ce n’est que lors d’un acte impulsif que le corps réagit dès les premières secondes qui suivent le jaillissement de la volonté. Dans ce cas, le laborieux travail du cerveau, qui doit normalement transmettre le cheminement de la volonté jusqu’à ce que cette dernière influence l’activité du corps, se trouve éliminé.

La voie habituelle prend un laps de temps un peu plus long. Parfois, l’acte n’est qu’ébauché, ou bien il ne se produit pas parce que, sur ce chemin plus long, le vouloir se trouve affaibli ou complètement bloqué sous l’effet des cogitations de l’intellect.

À ce propos, je voudrais donner une indication qui, à vrai dire, n’a pas sa place ici et se rapporte aux effets de la loi de l’attraction des genres identiques, des effets que l’on ne remarque pas et qui sont pourtant nettement visibles dans les actions humaines:

Les lois humaines et terrestres sont élaborées par l’intellect terrestre et sont également mises en œuvre avec ce dernier. Voilà pourquoi les plans soigneusement mis au point avec l’intellect, c’est-à-dire les actes réfléchis, sont en tant que tels plus sévèrement sanctionnés et plus durement jugés que les actes passionnels, c’est-à-dire les actes irréfléchis. Ces derniers bénéficient dans la plupart des cas de circonstances atténuantes.

En réalité, ceci est en rapport avec un fait qui est imperceptible aux êtres humains, à savoir que, sous la contrainte de la loi de la Création, la manière d’agir de tous ceux qui se soumettent inconditionnellement à l’intellect sera forcément de ce même genre intellectuel. Pour ces derniers, il est donc tout à fait concevable qu’il en soit ainsi.

Sans qu’on en ait connaissance, dans le cas d’un acte passionnel, la majeure partie de la réparation revient ainsi au domaine spirituel. Législateurs et juges ne s’en doutent nullement, puisqu’ils partent de principes tout autres et purement intellectuels. Toutefois, si l’on réfléchit plus profondément et si l’on connaît les lois qui régissent la Création, tout cela se montre sous un jour entièrement différent.

En outre, lors d’autres sentences et jugements terrestres, les vivantes lois de Dieu agissent aussi dans la Création de manière totalement indépendante, sans être influencées par les lois et les notions humaines et terrestres. Assurément, il ne viendra à l’idée d’aucune personne sensée de croire qu’une faute réelle – et pas seulement ce que les hommes qualifient de telle – puisse être effacée devant les lois de Dieu en même temps qu’elle est purgée par une peine édictée par l’intellect terrestre!

Depuis des millénaires, ce sont là deux mondes pratiquement séparés en raison des actes et des pensées des êtres humains, alors qu’ils ne devraient former qu’un seul monde uniquement régi par les lois de Dieu.

Une peine terrestre de ce genre ne peut mener à un rachat que dans la mesure où les lois et les peines concordent parfaitement avec les lois de Dieu.

Or, il existe deux sortes d’actes passionnels: d’une part, ceux qui ont déjà été décrits et qu’en fait on devrait qualifier d’actes impulsifs et, d’autre part, ceux qui jaillissent dans le cerveau – et non dans l’esprit – et qui sont du ressort de l’intellect. Ces derniers sont irréfléchis, mais ils ne devraient pas bénéficier des mêmes circonstances atténuantes que les actes impulsifs.

Toutefois, faire avec précision la différence entre les deux ne sera possible qu’à ceux qui connaissent toutes les lois de Dieu dans la Création et sont instruits de leurs effets. Cela doit être réservé à une époque ultérieure durant laquelle il n’y aura plus d’actes arbitraires, même parmi les humains, parce qu’ils auront une maturité d’esprit qui les fera uniquement vibrer dans les lois de Dieu, et cela dans tous leurs actes et dans toutes leurs pensées.

Cette digression a pour seul objectif d’inciter à la réflexion, elle ne faisait pas partie du but proprement dit de cette conférence.

Contentons-nous de noter ici que, sur les plans spirituels, volonté et acte sont un, mais que, sur les plans matériels, ils sont séparés en raison de la nature de la matière. Voilà pourquoi, jadis déjà, Jésus disait aux hommes: «L’esprit est prompt, mais la chair est faible!» La chair, c’est-à-dire ici la matière dense du corps, ne met pas toujours à exécution tout ce qui était déjà volonté et acte dans l’esprit.

Pourtant, sur Terre également, l’esprit dans son vêtement de matière dense pourrait toujours obliger son vouloir à se traduire en acte matériel s’il n’était pas trop paresseux pour cela. Il ne peut rendre le corps responsable de cette paresse, puisque le corps fut donné à chaque esprit uniquement en tant qu’instrument qu’il doit apprendre à dominer afin de s’en servir correctement. −

L’esprit est donc un enfant de la Création, et il doit être candide s’il veut atteindre le but qui est sa raison d’être dans la Création. La présomption de son intellect l’a éloigné de la candeur parce qu’il ne pouvait saisir ce qu’elle est vraiment. Ce faisant, il a perdu tout soutien dans cette Création qui se voit à présent contrainte de l’expulser comme un étranger, un perturbateur et un être nuisible, afin de pouvoir elle-même rester saine.

C’est ainsi que les hommes en viendront à creuser leur propre tombe par leur fausse manière de penser et d’agir. −

Comme il est singulier que tout être humain désireux de laisser pour une fois la fête de Noël le toucher véritablement doive d’abord essayer de se reporter au temps de son enfance!

C’est pourtant là le signe évident qu’il n’est absolument pas capable, en tant qu’adulte, de vivre la fête de Noël en intuition. Telle est bien la preuve qu’il a perdu quelque chose qu’il possédait étant enfant! Pourquoi cela ne donne-t-il pas à réfléchir aux êtres humains ?

Une fois de plus, c’est la paresse d’esprit qui les empêche de s’occuper sérieusement de ces choses. «C’est bon pour les enfants», pensent-ils, «et les adultes n’ont absolument pas le temps de s’en occuper! Ils doivent réfléchir à des choses plus sérieuses!»

Plus sérieuses! Par ces choses plus sérieuses, ils n’entendent que la course aux biens matériels et ne se réfèrent donc qu’au travail de l’intellect! Or, l’intellect refoule bien vite tout souvenir loin à l’arrière-plan pour ne pas perdre la suprématie lorsque, pour une fois, on laisse le champ libre à l’intuition!

Dans tous ces faits, tellement insignifiants en apparence, il serait possible de reconnaître les choses les plus grandes, à condition que l’intellect en laisse le temps. Mais il est le plus fort, et il lutte avec ruse et perfidie pour le rester. En réalité, ce n’est pas lui qui lutte, mais ce qui se sert de lui en tant qu’instrument et se dissimule derrière lui: les ténèbres!

Les ténèbres ne veulent pas que l’on trouve la Lumière dans les souvenirs. Et vous reconnaîtrez combien l’esprit aspire à trouver la Lumière pour puiser en elle une force nouvelle au fait que les souvenirs des Noëls de l’enfance éveillent une nostalgie diffuse et presque douloureuse, capable d’attendrir passagèrement bien des êtres humains.

Pareil attendrissement pourrait fournir le terrain le plus favorable au réveil s’il était mis à profit immédiatement avec toute la force dont on dispose! Malheureusement, les adultes ne font en l’occurrence que s’adonner à des rêveries, si bien que la force naissante s’en trouve gaspillée et perdue. Et, avec ces rêveries, l’occasion de se réveiller passe sans pouvoir porter profit ou sans avoir été utilisée.

Même si plus d’un laisse en de tels instants couler quelques larmes, il en a honte et cherche à les dissimuler, puis en un sursaut, il se ressaisit, ce qui révèle bien souvent une bravade inconsciente.

Quel riche enseignement les êtres humains pourraient tirer de tout cela! Ce n’est pas sans raison qu’une légère mélancolie se mêle aux souvenirs d’enfance. C’est là le sentiment inconscient que quelque chose a été perdu, quelque chose qui a laissé un vide: l’incapacité à ressentir encore les choses avec candeur.

Vous avez sans doute souvent remarqué la merveilleuse impression de fraîcheur que donne, par sa seule présence silencieuse, toute personne dans les yeux de laquelle brille parfois une lueur candide.

L’adulte ne doit pas oublier qu’être candide n’est pas être puéril. Mais vous ne savez pas comment la candeur peut produire un tel effet, ni ce qu’elle est vraiment, ni pourquoi Jésus disait: «Devenez comme les enfants!»

Pour approfondir la notion de candeur, il faut d’abord que vous compreniez que la candeur n’est aucunement liée à l’enfant en tant que tel. Vous-mêmes, vous connaissez certainement des enfants auxquels la belle et vraie candeur fait défaut! Il y a donc des enfants dépourvus de candeur! Un enfant méchant ne donnera jamais une impression de candeur, pas plus qu’un enfant mal élevé qui, en fait, n’a reçu aucune éducation!

Il en ressort clairement que la candeur et l’enfant sont deux choses indépendantes l’une de l’autre.

Ce que l’on nomme candeur sur cette Terre est une ramification de l’action exercée par la pureté! La pureté dans un sens plus élevé, et pas seulement dans le sens terrestre et humain. Celui qui vit dans le rayon de la pureté divine, celui qui fait place en lui au rayon de la pureté, celui-là a par là même acquis la candeur, qu’il en soit encore au stade de l’enfance, ou qu’il soit déjà adulte.

La candeur est le fruit de la pureté intérieure, elle est le signe qu’un tel être humain s’est voué à la pureté, qu’il la sert. Ce ne sont là que différentes façons de s’exprimer, mais il s’agit en réalité d’une seule et même chose.

Donc, seul un enfant qui est pur intérieurement peut donner une impression de candeur, de même qu’un adulte qui cultive en lui la pureté. Voilà pourquoi sa présence est rafraîchissante et vivifiante, et il éveille aussi la confiance!

Et là où est la vraie pureté, l’amour véritable peut lui aussi faire son entrée, car l’Amour de Dieu œuvre dans le rayon de la Pureté. Le rayon de la Pureté est la voie qu’il emprunte. Il ne saurait en prendre une autre.

Celui qui n’a pas accueilli en lui le rayon de la Pureté ne pourra en aucun cas être touché par le rayon de l’Amour de Dieu!

Mais l’être humain s’est privé de la candeur en se détournant de la Lumière par une façon de penser intellectuelle et unilatérale à laquelle il sacrifia tout ce qui aurait pu l’élever. Il s’est ainsi forgé mille chaînes qui le lient solidement à cette Terre, et donc à la matière dense qui le maintient sous son emprise jusqu’à ce qu’il s’en libère lui-même. Toutefois, cela ne saurait lui être donné par la mort terrestre, mais uniquement par le réveil spirituel.

32. LA CANDEUR

L E MOT « candide » est un terme que les êtres humains, qui parlent de
manière inconsidérée et irréfléchie, emploient la plupart du temps de
façon impropre.
En raison de la paresse de l’esprit qui constitue une entrave, ce terme
n’est pas suffisamment ressenti en intuition pour être saisi correctement.
Mais quiconque ne l’a pas saisi dans toute son ampleur ne pourra jamais
non plus l’utiliser correctement.
Et pourtant, c’est justement la candeur qui offre aux hommes un pont
solide pour leur ascension vers les hauteurs lumineuses, c’est elle qui donne
à chaque esprit humain la possibilité de mûrir et de se perfectionner pour
qu’il puisse « être » éternellement dans cette Création qui est la demeure de
Dieu le Père, une demeure qu’Il met à la disposition des êtres humains… à
condition qu’ils y restent des hôtes qui lui soient agréables et ne causent pas
de dommages en des lieux qui leur furent confiés par grâce, uniquement en
usufruit, avec une table toujours abondamment garnie.
Mais comme l’être humain est loin à présent de la candeur qui lui est si
nécessaire !
Et pourtant, sans elle, il ne peut rien obtenir pour son esprit. L’esprit doit
posséder la candeur, car il est et reste un enfant de la Création, même lors-
qu’il a acquis sa pleine maturité.
Un enfant de la Création ! Cette expression renferme un sens profond ;
car il doit se développer pour devenir un enfant de Dieu. Qu’il y parvienne
ou non dépend uniquement du niveau de conscience qu’il est disposé à
acquérir au cours de sa pérégrination à travers tous les plans de la matière.
Mais il faut aussi que cette disposition intérieure se concrétise en acte.
Sur les plans spirituels, la volonté est en même temps acte. Volonté et acte y
sont toujours un. Cependant, il n’en est ainsi que sur les plans spirituels, et
non sur ceux de la matière. Plus un plan appartenant au monde matériel est
dense et lourd, plus l’acte est éloigné de la volonté.
Que la densité agisse comme une entrave, on le constate déjà pour le son
qui, en se propageant, doit se frayer un passage à travers la matière qui l’en-
trave plus ou moins selon sa densité. Ce phénomène est déjà aisément
reconnaissable sur de courtes distances.
Lorsque quelqu’un fend du bois ou qu’il enfonce des clous dans des
poutres lors d’une construction quelconque, on voit certes distinctement le
point d’impact de l’outil, mais le son ne se fait entendre que quelques
secondes plus tard. C’est tellement frappant que chacun en a sans doute
déjà fait l’expérience à un moment ou à un autre.
Pour l’être humain de la Terre, il en va de même de la volonté à l’acte,
mais de façon encore beaucoup plus pesante. La volonté jaillit dans l’esprit,
et dans l’esprit elle est immédiatement acte. Cependant, pour rendre la
volonté visible dans la matière dense, l’esprit a en plus besoin du corps de
matière dense. Ce n’est que lors d’un acte impulsif que le corps réagit dès
les premières secondes qui suivent le jaillissement de la volonté. Dans ce
cas, le laborieux travail du cerveau, qui doit normalement transmettre le
cheminement de la volonté jusqu’à ce que cette dernière influence l’activité
du corps, se trouve éliminé.
La voie habituelle prend un laps de temps un peu plus long. Parfois,
l’acte n’est qu’ébauché, ou bien il ne se produit pas parce que, sur ce chemin
plus long, le vouloir se trouve affaibli ou complètement bloqué sous l’effet
des cogitations de l’intellect.
À ce propos, je voudrais donner une indication qui, à vrai dire, n’a pas
sa place ici et se rapporte aux effets de la loi de l’attraction des genres iden-
tiques, des effets que l’on ne remarque pas et qui sont pourtant nettement
visibles dans les actions humaines :
Les lois humaines et terrestres sont élaborées par l’intellect terrestre et
sont également mises en œuvre avec ce dernier. Voilà pourquoi les plans
soigneusement mis au point avec l’intellect, c’est-à-dire les actes réfléchis,
sont en tant que tels plus sévèrement sanctionnés et plus durement jugés
que les actes passionnels, c’est-à-dire les actes irréfléchis. Ces derniers
bénéficient dans la plupart des cas de circonstances atténuantes.
En réalité, ceci est en rapport avec un fait qui est imperceptible aux êtres
humains, à savoir que, sous la contrainte de la loi de la Création, la manière
d’agir de tous ceux qui se soumettent inconditionnellement à l’intellect sera
forcément de ce même genre intellectuel. Pour ces derniers, il est donc tout
à fait concevable qu’il en soit ainsi.
Sans qu’on en ait connaissance, dans le cas d’un acte passionnel, la
majeure partie de la réparation revient ainsi au domaine spirituel.
Législateurs et juges ne s’en doutent nullement, puisqu’ils partent de prin-
cipes tout autres et purement intellectuels. Toutefois, si l’on réfléchit plus
profondément et si l’on connaît les lois qui régissent la Création, tout cela
se montre sous un jour entièrement différent.
En outre, lors d’autres sentences et jugements terrestres, les vivantes lois
de Dieu agissent aussi dans la Création de manière totalement indé-
pendante, sans être influencées par les lois et les notions humaines et ter-
restres. Assurément, il ne viendra à l’idée d’aucune personne sensée de
croire qu’une faute réelle – et pas seulement ce que les hommes qualifient
de telle – puisse être effacée devant les lois de Dieu en même temps qu’elle
est purgée par une peine édictée par l’intellect terrestre !
Depuis des millénaires, ce sont là deux mondes pratiquement séparés en
raison des actes et des pensées des êtres humains, alors qu’ils ne devraient
former qu’un seul monde uniquement régi par les lois de Dieu.
Une peine terrestre de ce genre ne peut mener à un rachat que dans la
mesure où les lois et les peines concordent parfaitement avec les lois de
Dieu.
Or, il existe deux sortes d’actes passionnels : d’une part, ceux qui ont déjà
été décrits et qu’en fait on devrait qualifier d’actes impulsifs et, d’autre part,
ceux qui jaillissent dans le cerveau – et non dans l’esprit – et qui sont du
ressort de l’intellect. Ces derniers sont irréfléchis, mais ils ne devraient pas
bénéficier des mêmes circonstances atténuantes que les actes impulsifs.
Toutefois, faire avec précision la différence entre les deux ne sera possi-
ble qu’à ceux qui connaissent toutes les lois de Dieu dans la Création et
sont instruits de leurs effets. Cela doit être réservé à une époque ultérieure
durant laquelle il n’y aura plus d’actes arbitraires, même parmi les humains,
parce qu’ils auront une maturité d’esprit qui les fera uniquement vibrer
dans les lois de Dieu, et cela dans tous leurs actes et dans toutes leurs
pensées.
Cette digression a pour seul objectif d’inciter à la réflexion, elle ne faisait
pas partie du but proprement dit de cette conférence.
Contentons-nous de noter ici que, sur les plans spirituels, volonté et acte
sont un, mais que, sur les plans matériels, ils sont séparés en raison de la
nature de la matière. Voilà pourquoi, jadis déjà, Jésus disait aux hommes :
« L’esprit est prompt, mais la chair est faible ! » La chair, c’est-à-dire ici la
matière dense du corps, ne met pas toujours à exécution tout ce qui était
déjà volonté et acte dans l’esprit.
Pourtant, sur Terre également, l’esprit dans son vêtement de matière
dense pourrait toujours obliger son vouloir à se traduire en acte matériel s’il
n’était pas trop paresseux pour cela. Il ne peut rendre le corps responsable
de cette paresse, puisque le corps fut donné à chaque esprit uniquement en
tant qu’instrument qu’il doit apprendre à dominer afin de s’en servir
correctement. −
L’esprit est donc un enfant de la Création, et il doit être candide s’il veut
atteindre le but qui est sa raison d’être dans la Création. La présomption de
son intellect l’a éloigné de la candeur parce qu’il ne pouvait saisir ce qu’elle
est vraiment. Ce faisant, il a perdu tout soutien dans cette Création qui se
voit à présent contrainte de l’expulser comme un étranger, un perturbateur
et un être nuisible, afin de pouvoir elle-même rester saine.
C’est ainsi que les hommes en viendront à creuser leur propre tombe par
leur fausse manière de penser et d’agir. −
Comme il est singulier que tout être humain désireux de laisser pour une
fois la fête de Noël le toucher véritablement doive d’abord essayer de se
reporter au temps de son enfance !
C’est pourtant là le signe évident qu’il n’est absolument pas capable, en
tant qu’adulte, de vivre la fête de Noël en intuition. Telle est bien la preuve
qu’il a perdu quelque chose qu’il possédait étant enfant ! Pourquoi cela ne
donne-t-il pas à réfléchir aux êtres humains ?
Une fois de plus, c’est la paresse d’esprit qui les empêche de s’occuper
sérieusement de ces choses. « C’est bon pour les enfants », pensent-ils, « et
les adultes n’ont absolument pas le temps de s’en occuper ! Ils doivent
réfléchir à des choses plus sérieuses ! »
Plus sérieuses ! Par ces choses plus sérieuses, ils n’entendent que la
course aux biens matériels et ne se réfèrent donc qu’au travail de l’intellect !
Or, l’intellect refoule bien vite tout souvenir loin à l’arrière-plan pour ne
pas perdre la suprématie lorsque, pour une fois, on laisse le champ libre à
l’intuition !
Dans tous ces faits, tellement insignifiants en apparence, il serait possible
de reconnaître les choses les plus grandes, à condition que l’intellect en
laisse le temps. Mais il est le plus fort, et il lutte avec ruse et perfidie pour
le rester. En réalité, ce n’est pas lui qui lutte, mais ce qui se sert de lui en tant
qu’instrument et se dissimule derrière lui : les ténèbres !
Les ténèbres ne veulent pas que l’on trouve la Lumière dans les sou-
venirs. Et vous reconnaîtrez combien l’esprit aspire à trouver la Lumière
pour puiser en elle une force nouvelle au fait que les souvenirs des Noëls
de l’enfance éveillent une nostalgie diffuse et presque douloureuse, capable
d’attendrir passagèrement bien des êtres humains.
Pareil attendrissement pourrait fournir le terrain le plus favorable au
réveil s’il était mis à profit immédiatement avec toute la force dont on
dispose ! Malheureusement, les adultes ne font en l’occurrence que s’adon-
ner à des rêveries, si bien que la force naissante s’en trouve gaspillée et
perdue. Et, avec ces rêveries, l’occasion de se réveiller passe sans pouvoir
porter profit ou sans avoir été utilisée.
Même si plus d’un laisse en de tels instants couler quelques larmes, il en
a honte et cherche à les dissimuler, puis en un sursaut, il se ressaisit, ce qui
révèle bien souvent une bravade inconsciente.
Quel riche enseignement les êtres humains pourraient tirer de tout cela !
Ce n’est pas sans raison qu’une légère mélancolie se mêle aux souvenirs
d’enfance. C’est là le sentiment inconscient que quelque chose a été perdu,
quelque chose qui a laissé un vide : l’incapacité à ressentir encore les choses
avec candeur.
Vous avez sans doute souvent remarqué la merveilleuse impression de
fraîcheur que donne, par sa seule présence silencieuse, toute personne dans
les yeux de laquelle brille parfois une lueur candide.
L’adulte ne doit pas oublier qu’être candide n’est pas être puéril. Mais
vous ne savez pas comment la candeur peut produire un tel effet, ni ce
qu’elle est vraiment, ni pourquoi Jésus disait : « Devenez comme les
enfants ! »
Pour approfondir la notion de candeur, il faut d’abord que vous
compreniez que la candeur n’est aucunement liée à l’enfant en tant que tel.
Vous-mêmes, vous connaissez certainement des enfants auxquels la belle et
vraie candeur fait défaut ! Il y a donc des enfants dépourvus de candeur !
Un enfant méchant ne donnera jamais une impression de candeur, pas plus
qu’un enfant mal élevé qui, en fait, n’a reçu aucune éducation !
Il en ressort clairement que la candeur et l’enfant sont deux choses
indépendantes l’une de l’autre.
Ce que l’on nomme candeur sur cette Terre est une ramification de
l’action exercée par la pureté ! La pureté dans un sens plus élevé, et pas
seulement dans le sens terrestre et humain. Celui qui vit dans le rayon de la
pureté divine, celui qui fait place en lui au rayon de la pureté, celui-là a par
là même acquis la candeur, qu’il en soit encore au stade de l’enfance, ou
qu’il soit déjà adulte.
La candeur est le fruit de la pureté intérieure, elle est le signe qu’un tel
être humain s’est voué à la pureté, qu’il la sert. Ce ne sont là que différentes
façons de s’exprimer, mais il s’agit en réalité d’une seule et même chose.
Donc, seul un enfant qui est pur intérieurement peut donner une
impression de candeur, de même qu’un adulte qui cultive en lui la pureté.
Voilà pourquoi sa présence est rafraîchissante et vivifiante, et il éveille aussi
la confiance !
Et là où est la vraie pureté, l’amour véritable peut lui aussi faire son
entrée, car l’Amour de Dieu œuvre dans le rayon de la Pureté. Le rayon de
la Pureté est la voie qu’il emprunte. Il ne saurait en prendre une autre.
Celui qui n’a pas accueilli en lui le rayon de la Pureté ne pourra en aucun
cas être touché par le rayon de l’Amour de Dieu !
Mais l’être humain s’est privé de la candeur en se détournant de la
Lumière par une façon de penser intellectuelle et unilatérale à laquelle il
sacrifia tout ce qui aurait pu l’élever. Il s’est ainsi forgé mille chaînes qui le
lient solidement à cette Terre, et donc à la matière dense qui le maintient
sous son emprise jusqu’à ce qu’il s’en libère lui-même. Toutefois, cela ne
saurait lui être donné par la mort terrestre, mais uniquement par le réveil
spirituel.

33. LA CHASTETÉ

LA CHASTETÉ

La chasteté est une notion que les êtres humains de cette Terre ont si incroyablement restreinte qu’il n’est absolument rien resté de son véritable sens. Cette notion a même été traînée sur une fausse voie, si bien que pareille déviation devait tout naturellement exercer sur de nombreux êtres humains une oppression inutile et même entraîner bien souvent d’indicibles souffrances.

Demandez à tout un chacun ce qu’est la chasteté et, invariablement, on vous répondra en vous expliquant sous une forme ou sous une autre qu’il s’agit de la notion de virginité physique; tel est en tout cas ce que les êtres humains de cette Terre peuvent concevoir de plus élevé à ce sujet.

Voilà bien qui témoigne de la mesquine façon de penser des hommes qui se soumettent à l’intellect, lequel a lui-même tracé les limites de tout ce qui est terrestre parce que ses facultés, qui sont issues du terrestre, ne lui permettent pas d’aller plus loin.

Comme il serait alors facile à l’être humain de passer pour chaste et de s’en faire une réputation, lui qui, dans sa suffisance, se plaît à se glorifier lui-même! Mais cela ne le fait pas avancer d’un seul pas sur le chemin qui le conduit vers le haut, vers les lumineux jardins qui, en tant que paradis, sont le but ultime et bienheureux de tout esprit humain.

Rien ne sert à l’être humain de la Terre de garder vierge son corps de matière dense s’il souille son esprit, qui ne pourra dès lors jamais franchir les différents seuils menant de degré en degré vers le haut.

La chasteté est différente de ce que s’imaginent les humains. Bien plus vaste, bien plus grande, elle n’exige pas que l’on s’oppose à la nature: ce serait là un manquement aux lois qui vibrent dans la Création de Dieu, ce qui ne saurait être sans effets préjudiciables.

La chasteté est la notion terrestre de la pureté qui, elle, est divine. C’est pour chaque esprit humain l’aspiration à réaliser dans la matière dense ce que l’on pressent être un reflet de cette pureté qui, dans le Divin, est une évidence. La pureté est divine; la chasteté, qui en est l’imitation par l’esprit humain, est donc une reproduction spirituelle qui peut et doit devenir visible dans l’activité terrestre.

Voilà qui devrait suffire, en tant que loi fondamentale, pour que tout esprit humain ayant mûri vive la chasteté. Mais, sur Terre, poussé par maints désirs personnels, et à seule fin de les réaliser, l’être humain a tendance à s’illusionner sur une chose qui, en réalité, n’existe aucunement en lui.

C’est l’égoïsme qui, ayant pris les devants, dirige et paralyse tout vouloir réellement pur! Jamais l’être humain ne se l’avouera; il se laisse au contraire tranquillement entraîner et, s’il ne se trouve plus aucune excuse, il qualifie de fatalité à laquelle il faut se soumettre l’aspiration souvent très nette à satisfaire de contestables désirs personnels.

Pour lui servir de règle de conduite et de point d’appui, il a par conséquent besoin d’autres indications qui lui feront reconnaître par l’expérience vécue ce qu’est en vérité la chasteté telle qu’elle repose dans la Volonté de Dieu qui ne veut pas que, sur Terre, on se coupe de la nature.

Dans le Divin, la Pureté est étroitement unie à l’Amour! Voilà pourquoi, sur cette Terre, l’être humain ne doit pas davantage tenter de les dissocier si une bénédiction doit en résulter pour lui.

Cependant, l’amour lui aussi n’est sur Terre qu’une hideuse caricature de ce qu’il est vraiment. En conséquence, sans changement préalable, il ne peut s’unir à la véritable notion de pureté.

À tous ceux qui s’efforcent d’accéder à la chasteté, je vais donner une indication qui offrira le point d’appui dont l’être humain a besoin ici-bas pour vivre en conformité avec la loi de la Création, et donc également comme il plaît à Dieu:

«Celui qui, dans ses actes, veille constamment à ne pas nuire à son prochain qui lui fait confiance, et à ne rien entreprendre qui puisse l’accabler par la suite agira toujours de façon telle qu’il reste libre de toute faute sur le plan spirituel; il pourra ainsi être qualifié de réellement chaste!»

Bien comprises, ces simples paroles peuvent guider l’être humain en toute sécurité à travers la Création entière et le conduire vers le haut, dans les lumineux jardins qui sont sa vraie patrie. Ces paroles sont la clé qui permet d’agir sur Terre comme il se doit, car l’authentique chasteté repose en elles.

Le Fils de Dieu Jésus exprima exactement la même chose en ces termes:

«Aime ton prochain comme toi-même!»

Gardez-vous toutefois de retomber dans les vieilles erreurs humaines et de déformer une fois de plus partiellement le sens des mots pour qu’ils servent vos propres desseins, qu’ils vous tranquillisent lorsque vous n’agissez pas correctement et qu’ils vous aident à bercer vos semblables dans leur négligence ou même à les duper.

Accueillez de telles paroles comme elles doivent l’être en vérité, et non comme elles vous semblent commodes et en accord avec votre vouloir personnel! Elles seront alors entre vos mains comme la plus tranchante des épées avec laquelle vous pourrez vous attaquer à tout ce qui est ténèbres, pour peu que vous le vouliez. Laissez-les devenir vivantes en vous comme il se doit afin que, pleins de gratitude, vous appréhendiez la vie terrestre en vainqueurs exultants!

33. LA CHASTETÉ

LA CHASTETÉ est une notion que les êtres humains de cette Terre ont si
incroyablement restreinte qu’il n’est absolument rien resté de son
véritable sens. Cette notion a même été traînée sur une fausse voie, si
bien que pareille déviation devait tout naturellement exercer sur de
nombreux êtres humains une oppression inutile et même entraîner bien
souvent d’indicibles souffrances.
Demandez à tout un chacun ce qu’est la chasteté et, invariablement, on
vous répondra en vous expliquant sous une forme ou sous une autre qu’il
s’agit de la notion de virginité physique ; tel est en tout cas ce que les êtres
humains de cette Terre peuvent concevoir de plus élevé à ce sujet.
Voilà bien qui témoigne de la mesquine façon de penser des hommes qui
se soumettent à l’intellect, lequel a lui-même tracé les limites de tout ce qui
est terrestre parce que ses facultés, qui sont issues du terrestre, ne lui per-
mettent pas d’aller plus loin.
Comme il serait alors facile à l’être humain de passer pour chaste et de
s’en faire une réputation, lui qui, dans sa suffisance, se plaît à se glorifier lui-
même ! Mais cela ne le fait pas avancer d’un seul pas sur le chemin qui le
conduit vers le haut, vers les lumineux jardins qui, en tant que paradis, sont
le but ultime et bienheureux de tout esprit humain.
Rien ne sert à l’être humain de la Terre de garder vierge son corps de
matière dense s’il souille son esprit, qui ne pourra dès lors jamais franchir
les différents seuils menant de degré en degré vers le haut.
La chasteté est différente de ce que s’imaginent les humains. Bien plus
vaste, bien plus grande, elle n’exige pas que l’on s’oppose à la nature : ce
serait là un manquement aux lois qui vibrent dans la Création de Dieu, ce
qui ne saurait être sans effets préjudiciables.
La chasteté est la notion terrestre de la pureté qui, elle, est divine. C’est
pour chaque esprit humain l’aspiration à réaliser dans la matière dense ce
que l’on pressent être un reflet de cette pureté qui, dans le Divin, est une
évidence. La pureté est divine ; la chasteté, qui en est l’imitation par l’esprit
humain, est donc une reproduction spirituelle qui peut et doit devenir
visible dans l’activité terrestre.
Voilà qui devrait suffire, en tant que loi fondamentale, pour que tout
esprit humain ayant mûri vive la chasteté. Mais, sur Terre, poussé par maints
désirs personnels, et à seule fin de les réaliser, l’être humain a tendance à
s’illusionner sur une chose qui, en réalité, n’existe aucunement en lui.
C’est l’égoïsme qui, ayant pris les devants, dirige et paralyse tout vouloir
réellement pur ! Jamais l’être humain ne se l’avouera ; il se laisse au con-
traire tranquillement entraîner et, s’il ne se trouve plus aucune excuse, il
qualifie de fatalité à laquelle il faut se soumettre l’aspiration souvent très
nette à satisfaire de contestables désirs personnels.
Pour lui servir de règle de conduite et de point d’appui, il a par con-
séquent besoin d’autres indications qui lui feront reconnaître par l’ex-
périence vécue ce qu’est en vérité la chasteté telle qu’elle repose dans la
Volonté de Dieu qui ne veut pas que, sur Terre, on se coupe de la nature.
Dans le Divin, la Pureté est étroitement unie à l’Amour ! Voilà pourquoi,
sur cette Terre, l’être humain ne doit pas davantage tenter de les dissocier si
une bénédiction doit en résulter pour lui.
Cependant, l’amour lui aussi n’est sur Terre qu’une hideuse caricature de
ce qu’il est vraiment. En conséquence, sans changement préalable, il ne
peut s’unir à la véritable notion de pureté.
À tous ceux qui s’efforcent d’accéder à la chasteté, je vais donner une
indication qui offrira le point d’appui dont l’être humain a besoin ici-bas
pour vivre en conformité avec la loi de la Création, et donc également
comme il plaît à Dieu :
« Celui qui, dans ses actes, veille constamment à ne pas nuire à son
prochain qui lui fait confiance, et à ne rien entreprendre qui puisse l’accabler
par la suite agira toujours de façon telle qu’il reste libre de toute faute sur le
plan spirituel ; il pourra ainsi être qualifié de réellement chaste ! »
Bien comprises, ces simples paroles peuvent guider l’être humain en
toute sécurité à travers la Création entière et le conduire vers le haut, dans
les lumineux jardins qui sont sa vraie patrie. Ces paroles sont la clé qui
permet d’agir sur Terre comme il se doit, car l’authentique chasteté repose
en elles.
Le Fils de Dieu Jésus exprima exactement la même chose en ces termes :
« Aime ton prochain comme toi-même ! »
Gardez-vous toutefois de retomber dans les vieilles erreurs humaines et
de déformer une fois de plus partiellement le sens des mots pour qu’ils
servent vos propres desseins, qu’ils vous tranquillisent lorsque vous
n’agissez pas correctement et qu’ils vous aident à bercer vos semblables
dans leur négligence ou même à les duper.
Accueillez de telles paroles comme elles doivent l’être en vérité, et non
comme elles vous semblent commodes et en accord avec votre vouloir
personnel ! Elles seront alors entre vos mains comme la plus tranchante des
épées avec laquelle vous pourrez vous attaquer à tout ce qui est ténèbres,
pour peu que vous le vouliez. Laissez-les devenir vivantes en vous comme
il se doit afin que, pleins de gratitude, vous appréhendiez la vie terrestre en
vainqueurs exultants !

34. LE PREMIER PAS

LE PREMIER PAS

Rendez ma Parole vivante en vous, car seul cela peut vous apporter le profit dont vous avez besoin pour permettre à votre esprit de s’élever vers les hauteurs lumineuses des éternels jardins de Dieu!

Il ne sert à rien d’avoir connaissance de la Parole! Quand bien même vous pourriez réciter par cœur mon Message tout entier, phrase par phrase, pour vous en instruire, vous et vos semblables... cela ne sert à rien si vous n’agissez pas en conséquence, si vous ne pensez pas dans le sens de ma Parole, si vous ne réglez pas d’après elle votre vie terrestre tout entière, comme quelque chose qui va de soi, qui est passé dans votre chair et dans votre sang, et qui ne saurait être séparé de vous. Alors seulement, vous pourrez puiser dans mon Message les éternelles valeurs qu’il renferme pour vous.

«C’est à leurs œuvres que vous les reconnaîtrez!» Cette Parole du Christ s’adresse en premier lieu à tous les lecteurs de mon Message! À leurs œuvres, signifie: dans leur activité, donc dans leurs pensées et dans leurs actes au cours de la vie quotidienne de l’existence terrestre. Ce que vous dites fait aussi partie de vos actes, et pas uniquement ce que vous faites, car la parole est un acte dont vous avez jusqu’à présent sous-estimé l’effet. Même les pensées en font déjà partie.

Les êtres humains ont coutume de dire que les pensées sont «exemptes de taxes». Ils veulent laisser entendre par là qu’on ne peut leur demander de comptes pour leurs pensées sur le plan terrestre parce qu’elles se situent à un niveau inaccessible aux mains humaines.

Voilà pourquoi ils jouent souvent avec les pensées de la plus frivole manière, ou plus exactement ils jouent en pensées, un jeu hélas souvent très dangereux, auquel ils se livrent dans la vaine illusion de pouvoir en sortir indemnes.

Mais en cela ils se trompent, car les pensées elles aussi appartiennent à la matière dense, et c’est là qu’elles doivent dans tous les cas être rachetées aussitôt que l’esprit a rompu le lien avec le corps terrestre, avant qu’il ne soit capable de prendre librement son essor.

C’est pourquoi, cherchez dès vos pensées à vibrer constamment dans le sens de mon Message, de façon à ne vouloir que ce qui est noble et à ne pas descendre dans les bas-fonds, imaginant que nul ne peut le voir ni l’entendre!

Les pensées, les paroles et l’acte extérieur appartiennent tous au domaine de la matière dense de cette Création!

Les pensées agissent dans la matière dense de faible densité, les paroles dans la matière dense moyenne, et les actes extérieurs se forment dans la matière dense la plus grossière, c’est-à-dire la plus compacte. Ces trois genres de votre activité sont de matière dense!

Mais les formes de ces trois genres sont étroitement reliées entre elles, et leurs effets s’interpénètrent. Ce que cela signifie pour vous et à quel point ces effets sont souvent décisifs et se manifestent de façon déterminante au cours de votre existence, vous ne pouvez dès l’abord le saisir.

Cela veut tout simplement dire que, tout en continuant à agir de façon autoactive selon son genre, une pensée peut aussi renforcer un genre identique dans la matière de moyenne densité et l’amener ainsi à prendre des formes plus vigoureuses; de même, se trouvant ainsi renforcée, il s’ensuit qu’elle continue à agir en se manifestant sous une forme visible dans la matière la plus dense, sans que vous paraissiez y avoir pris vous-mêmes une part directe.

Il est bouleversant de le savoir quand on connaît la légèreté et l’insouciance dont les êtres humains de cette Terre font preuve dans leur façon de penser.

Vous participez donc sans le savoir à mainte action que l’un ou l’autre de vos semblables n’accomplit que parce qu’il a reçu un apport de force, selon le processus que je viens de vous exposer. Cet apport est ainsi devenu capable de le pousser à exécuter dans la matière la plus dense un acte qui jusqu’alors ne reposait en lui qu’à l’état latent et avec lequel il n’avait fait auparavant que jouer en pensées.

C’est ainsi que bien des êtres humains de la Terre désapprouvent très souvent un acte quelconque commis par l’un de leurs semblables, réprouvant cet acte et le condamnant avec colère, alors que devant les éternelles lois de Dieu il leur revient une part de responsabilité! Il peut en l’occurrence s’agir d’une personne qui leur est totalement étrangère et d’un acte qu’eux-mêmes n’auraient jamais mis à exécution dans la matière la plus dense.

Approfondissez pour une fois de tels processus, alors vous comprendrez vraiment pourquoi, dans mon Message, je vous lance cet appel: «Gardez pur le foyer de vos pensées, vous faites ainsi régner la paix et vous êtes heureux!»

Et lorsque vous serez devenus suffisamment forts dans votre propre purification, bien moins de crimes en tous genres, dont beaucoup de gens furent complices sans le savoir, seront commis sur cette Terre.

L’époque et le lieu de ces méfaits, dont vous pouvez devenir complices, ne jouent ici aucun rôle. Même s’ils se sont produits aux antipodes, en des lieux que votre pied n’a jamais foulés et dont vous ignorez jusqu’à l’existence. Des apports de force nés de vos jeux de pensées aboutissent là où ils trouvent des genres similaires, indépendamment des distances, de la nation et du pays.

Des pensées de haine et d’envie peuvent ainsi s’abattre avec le temps sur des individus, des groupes ou des peuples entiers, là où elles trouvent une affinité, les contraignant à des actes qui prennent des formes entièrement différentes de celles qui naquirent d’abord de vos jeux de pensées.

En se manifestant, cela peut alors se montrer conforme à ce que ressent l’exécutant au moment d’agir. Vous pouvez ainsi avoir contribué à perpétrer des actes dont en réalité vous n’avez jamais vous-mêmes imaginé l’horreur; pourtant, vous êtes liés à eux, et une partie de la répercussion devra nécessairement peser sur votre esprit et s’accrocher à lui comme un poids lorsqu’il se séparera du corps.

Mais inversement, vous pouvez aussi, avec bien plus de force encore, contribuer à la paix et au bonheur de l’humanité; vous pouvez, en ayant des pensées pures et joyeuses, contribuer à des œuvres accomplies par des êtres humains qui vous sont totalement étrangers.

Évidemment, la bénédiction qui en résulte reflue aussi sur vous et vous ne savez pas pourquoi elle vous échoit.

Si vous pouviez voir, ne serait-ce qu’une fois, comment l’immuable Justice de la très sainte Volonté de Dieu s’accomplit invariablement dans les lois autoactives de cette Création pour chacune des pensées que vous nourrissez, vous mettriez toutes vos forces en œuvre pour acquérir la pureté dans votre façon de penser!

Alors seulement, vous serez devenus les êtres humains que, dans sa grâce, le Créateur veut guider dans son œuvre en les amenant au savoir qui leur confère l’éternité et leur permet de devenir dans cette Création des aides dignes de recevoir les grâces éminentes destinées à l’esprit humain, pour qu’il les transforme et les transmette dans la joie et la gratitude à celles des créatures qui ne peuvent les recevoir qu’ainsi transformées par les hommes et qui en restent criminellement coupées aujourd’hui par suite de la déchéance de l’esprit humain, alors qu’elles avaient pu venir à l’existence en des temps où l’humanité était meilleure et ses vibrations plus pures.

Mais vous n’aurez ainsi rendu vivante et incandescente pour vous sur cette Terre qu’une seule phrase de mon Message!

Elle est pour vous la plus ardue, celle qui rend ensuite tout le reste beaucoup plus facile et dont l’accomplissement ne peut que faire surgir devant vous, sous une forme tangible et visible sur Terre, miracle sur miracle. −

Lorsque vous aurez fait cet effort, vous rencontrerez sur votre chemin un nouveau danger qui résulte de la déformation de la pensée humaine: vous reconnaîtrez que vous disposez par là d’un pouvoir que vous ne voudrez que trop volontiers comprimer dans des formes bien définies pour qu’il serve tel ou tel dessein particulier fait de désirs personnels.

C’est contre cela que je veux dès aujourd’hui vous mettre en garde, car ce danger peut vous engloutir, et vous pourriez y succomber après vous être déjà engagés sur le bon chemin.

Gardez-vous de vouloir conquérir cette pureté des pensées de force et en luttant ; ce faisant, vous la comprimeriez dès l’abord dans des voies déterminées et vos efforts ne seraient que charlatanisme; cette pureté ne serait toujours qu’artificiellement provoquée et ne pourrait jamais avoir l’effet puissant qu’elle doit avoir. Vos efforts porteraient préjudice au lieu de profit parce que l’authenticité de la libre intuition ferait alors défaut. Ce serait une fois de plus un produit du vouloir de votre intellect mais jamais le travail de votre esprit! C’est contre cela que je vous mets en garde.

Pensez à ma parole du Message qui vous dit que toute vraie grandeur ne peut résider que dans la simplicité, puisque la vraie grandeur est simple! Vous pourrez sans doute mieux comprendre la simplicité à laquelle je pense si, en guise de transition, vous la remplacez par les notions terrestres et humaines de modestie et de naturel. Cela est peut-être plus compréhensible pour vous, et vous touchez juste.

Ce n’est pas par le vouloir réfléchi que vous pouvez conférer à vos pensées la pureté à laquelle je pense; au contraire, simple et sans limites, le pur vouloir doit monter en vous à partir de votre intuition, sans être comprimé dans un mot qui n’a qu’une capacité limitée à faire naître une notion. Cela ne doit pas être! Un élan vers le bien, un élan qui englobe tout et est capable d’envelopper vos pensées dès leur naissance et de les pénétrer avant même qu’elles ne prennent forme: voilà ce qui est juste, voilà ce dont vous avez besoin.

Ce n’est pas difficile, c’est même beaucoup plus facile que les autres tentatives dès que vous laissez régner la simplicité dans laquelle la présomption de l’intellect quant à ses propres capacités et à sa propre force n’est pas en mesure de se développer. Faites le vide de vos pensées et libérez en vous l’élan vers ce qui est noble et bon: vous aurez alors pour penser la base qui est issue du vouloir de votre esprit, et ce qui en naîtra, vous pourrez tranquillement l’abandonner au travail de l’intellect pour qu’il le réalise dans la matière dense la plus compacte. Jamais quelque chose de faux ne pourra dès lors se former.

Rejetez loin de vous tous les tourments qui viennent de vos pensées; par contre, faites confiance à votre esprit qui se fraiera immanquablement le bon chemin si vous ne l’emmurez pas vous-mêmes. Devenez libres en esprit ne signifie rien d’autre que: laissez l’esprit qui est en vous suivre son chemin! Il ne pourra alors faire autrement que de s’acheminer vers les hauteurs, puisque son genre même l’attire avec certitude vers le haut. Vous l’avez retenu jusqu’à présent, si bien qu’il ne pouvait plus s’épanouir; vous l’avez ainsi empêché de vibrer, autrement dit, vous avez ligoté ses ailes.

La base qui servira à l’édification d’une humanité nouvelle, et que vous ne pouvez ni ne devez contourner, repose sur cette seule phrase: Gardez pur le foyer de vos pensées!

Et c’est par cela que l’être humain doit commencer! C’est son premier devoir, qui fait de lui ce qu’il doit devenir: un exemple pour tous ceux qui aspirent à la Lumière et à la Vérité et qui veulent avec gratitude servir le Créateur par leur être tout entier. Quiconque accomplit cela n’a plus besoin d’autres directives. Il est tel qu’il doit être; de ce fait, il recevra intégralement les aides qui l’attendent dans la Création et qui le conduiront vers le haut, sans interruption.

34. LE PREMIER PAS

RENDEZ MA PAROLE vivante en vous, car seul cela peut vous apporter le
profit dont vous avez besoin pour permettre à votre esprit de s’élever
vers les hauteurs lumineuses des éternels jardins de Dieu !
Il ne sert à rien d’avoir connaissance de la Parole ! Quand bien même vous
pourriez réciter par cœur mon Message tout entier, phrase par phrase, pour
vous en instruire, vous et vos semblables... cela ne sert à rien si vous n’agis-
sez pas en conséquence, si vous ne pensez pas dans le sens de ma Parole, si
vous ne réglez pas d’après elle votre vie terrestre tout entière, comme
quelque chose qui va de soi, qui est passé dans votre chair et dans votre sang,
et qui ne saurait être séparé de vous. Alors seulement, vous pourrez puiser
dans mon Message les éternelles valeurs qu’il renferme pour vous.
« C’est à leurs œuvres que vous les reconnaîtrez ! » Cette Parole du
Christ s’adresse en premier lieu à tous les lecteurs de mon Message ! À leurs
œuvres, signifie : dans leur activité, donc dans leurs pensées et dans leurs
actes au cours de la vie quotidienne de l’existence terrestre. Ce que vous
dites fait aussi partie de vos actes, et pas uniquement ce que vous faites, car
la parole est un acte dont vous avez jusqu’à présent sous-estimé l’effet.
Même les pensées en font déjà partie.
Les êtres humains ont coutume de dire que les pensées sont « exemptes
de taxes ». Ils veulent laisser entendre par là qu’on ne peut leur demander
de comptes pour leurs pensées sur le plan terrestre parce qu’elles se situent
à un niveau inaccessible aux mains humaines.
Voilà pourquoi ils jouent souvent avec les pensées de la plus frivole
manière, ou plus exactement ils jouent en pensées, un jeu hélas souvent très
dangereux, auquel ils se livrent dans la vaine illusion de pouvoir en sortir
indemnes.
Mais en cela ils se trompent, car les pensées elles aussi appartiennent à la
matière dense, et c’est là qu’elles doivent dans tous les cas être rachetées
aussitôt que l’esprit a rompu le lien avec le corps terrestre, avant qu’il ne
soit capable de prendre librement son essor.
C’est pourquoi, cherchez dès vos pensées à vibrer constamment dans
le sens de mon Message, de façon à ne vouloir que ce qui est noble et à ne
pas descendre dans les bas-fonds, imaginant que nul ne peut le voir ni
l’entendre !
Les pensées, les paroles et l’acte extérieur appartiennent tous au do-
maine de la matière dense de cette Création !
Les pensées agissent dans la matière dense de faible densité, les paroles
dans la matière dense moyenne, et les actes extérieurs se forment dans la
matière dense la plus grossière, c’est-à-dire la plus compacte. Ces trois
genres de votre activité sont de matière dense !
Mais les formes de ces trois genres sont étroitement reliées entre elles, et
leurs effets s’interpénètrent. Ce que cela signifie pour vous et à quel point
ces effets sont souvent décisifs et se manifestent de façon déterminante au
cours de votre existence, vous ne pouvez dès l’abord le saisir.
Cela veut tout simplement dire que, tout en continuant à agir de façon
autoactive selon son genre, une pensée peut aussi renforcer un genre
identique dans la matière de moyenne densité et l’amener ainsi à prendre
des formes plus vigoureuses ; de même, se trouvant ainsi renforcée, il s’en-
suit qu’elle continue à agir en se manifestant sous une forme visible dans la
matière la plus dense, sans que vous paraissiez y avoir pris vous-mêmes une
part directe.
Il est bouleversant de le savoir quand on connaît la légèreté et l’insou-
ciance dont les êtres humains de cette Terre font preuve dans leur façon de
penser.
Vous participez donc sans le savoir à mainte action que l’un ou l’autre de
vos semblables n’accomplit que parce qu’il a reçu un apport de force, selon
le processus que je viens de vous exposer. Cet apport est ainsi devenu
capable de le pousser à exécuter dans la matière la plus dense un acte qui
jusqu’alors ne reposait en lui qu’à l’état latent et avec lequel il n’avait fait
auparavant que jouer en pensées.
C’est ainsi que bien des êtres humains de la Terre désapprouvent très
souvent un acte quelconque commis par l’un de leurs semblables, réprouvant
cet acte et le condamnant avec colère, alors que devant les éternelles lois de
Dieu il leur revient une part de responsabilité ! Il peut en l’occurrence s’agir
d’une personne qui leur est totalement étrangère et d’un acte qu’eux-mêmes
n’auraient jamais mis à exécution dans la matière la plus dense.
Approfondissez pour une fois de tels processus, alors vous comprendrez
vraiment pourquoi, dans mon Message, je vous lance cet appel : « Gardez
pur le foyer de vos pensées, vous faites ainsi régner la paix et vous êtes
heureux ! »
Et lorsque vous serez devenus suffisamment forts dans votre propre
purification, bien moins de crimes en tous genres, dont beaucoup de gens
furent complices sans le savoir, seront commis sur cette Terre.
L’époque et le lieu de ces méfaits, dont vous pouvez devenir complices,
ne jouent ici aucun rôle. Même s’ils se sont produits aux antipodes, en des
lieux que votre pied n’a jamais foulés et dont vous ignorez jusqu’à
l’existence. Des apports de force nés de vos jeux de pensées aboutissent là
où ils trouvent des genres similaires, indépendamment des distances, de la
nation et du pays.
Des pensées de haine et d’envie peuvent ainsi s’abattre avec le temps sur
des individus, des groupes ou des peuples entiers, là où elles trouvent une
affinité, les contraignant à des actes qui prennent des formes entièrement
différentes de celles qui naquirent d’abord de vos jeux de pensées.
En se manifestant, cela peut alors se montrer conforme à ce que ressent
l’exécutant au moment d’agir. Vous pouvez ainsi avoir contribué à per-
pétrer des actes dont en réalité vous n’avez jamais vous-mêmes imaginé
l’horreur ; pourtant, vous êtes liés à eux, et une partie de la répercussion
devra nécessairement peser sur votre esprit et s’accrocher à lui comme un
poids lorsqu’il se séparera du corps.
Mais inversement, vous pouvez aussi, avec bien plus de force encore,
contribuer à la paix et au bonheur de l’humanité ; vous pouvez, en ayant
des pensées pures et joyeuses, contribuer à des œuvres accomplies par des
êtres humains qui vous sont totalement étrangers.
Évidemment, la bénédiction qui en résulte reflue aussi sur vous et vous
ne savez pas pourquoi elle vous échoit.
Si vous pouviez voir, ne serait-ce qu’une fois, comment l’immuable
Justice de la très sainte Volonté de Dieu s’accomplit invariablement dans les
lois autoactives de cette Création pour chacune des pensées que vous
nourrissez, vous mettriez toutes vos forces en œuvre pour acquérir la
pureté dans votre façon de penser !
Alors seulement, vous serez devenus les êtres humains que, dans sa
grâce, le Créateur veut guider dans son œuvre en les amenant au savoir qui
leur confère l’éternité et leur permet de devenir dans cette Création des
aides dignes de recevoir les grâces éminentes destinées à l’esprit humain,
pour qu’il les transforme et les transmette dans la joie et la gratitude à celles
des créatures qui ne peuvent les recevoir qu’ainsi transformées par les
hommes et qui en restent criminellement coupées aujourd’hui par suite de
la déchéance de l’esprit humain, alors qu’elles avaient pu venir à l’existence
en des temps où l’humanité était meilleure et ses vibrations plus pures.
Mais vous n’aurez ainsi rendu vivante et incandescente pour vous sur
cette Terre qu’une seule phrase de mon Message !
Elle est pour vous la plus ardue, celle qui rend ensuite tout le reste beau-
coup plus facile et dont l’accomplissement ne peut que faire surgir devant
vous, sous une forme tangible et visible sur Terre, miracle sur miracle. −
Lorsque vous aurez fait cet effort, vous rencontrerez sur votre chemin
un nouveau danger qui résulte de la déformation de la pensée humaine :
vous reconnaîtrez que vous disposez par là d’un pouvoir que vous ne
voudrez que trop volontiers comprimer dans des formes bien définies pour
qu’il serve tel ou tel dessein particulier fait de désirs personnels.
C’est contre cela que je veux dès aujourd’hui vous mettre en garde, car
ce danger peut vous engloutir, et vous pourriez y succomber après vous
être déjà engagés sur le bon chemin.
Gardez-vous de vouloir conquérir cette pureté des pensées de force et en
luttant ; ce faisant, vous la comprimeriez dès l’abord dans des voies
déterminées et vos efforts ne seraient que charlatanisme ; cette pureté ne
serait toujours qu’artificiellement provoquée et ne pourrait jamais avoir
l’effet puissant qu’elle doit avoir. Vos efforts porteraient préjudice au lieu
de profit parce que l’authenticité de la libre intuition ferait alors défaut. Ce
serait une fois de plus un produit du vouloir de votre intellect mais jamais
le travail de votre esprit ! C’est contre cela que je vous mets en garde.
Pensez à ma parole du Message qui vous dit que toute vraie grandeur ne
peut résider que dans la simplicité, puisque la vraie grandeur est simple !
Vous pourrez sans doute mieux comprendre la simplicité à laquelle je pense
si, en guise de transition, vous la remplacez par les notions terrestres et
humaines de modestie et de naturel. Cela est peut-être plus compréhensible
pour vous, et vous touchez juste.
Ce n’est pas par le vouloir réfléchi que vous pouvez conférer à vos
pensées la pureté à laquelle je pense ; au contraire, simple et sans limites, le
pur vouloir doit monter en vous à partir de votre intuition, sans être
comprimé dans un mot qui n’a qu’une capacité limitée à faire naître une
notion. Cela ne doit pas être ! Un élan vers le bien, un élan qui englobe tout
et est capable d’envelopper vos pensées dès leur naissance et de les pénétrer
avant même qu’elles ne prennent forme : voilà ce qui est juste, voilà ce dont
vous avez besoin.
Ce n’est pas difficile, c’est même beaucoup plus facile que les autres
tentatives dès que vous laissez régner la simplicité dans laquelle la
présomption de l’intellect quant à ses propres capacités et à sa propre force
n’est pas en mesure de se développer. Faites le vide de vos pensées et
libérez en vous l’élan vers ce qui est noble et bon : vous aurez alors pour
penser la base qui est issue du vouloir de votre esprit, et ce qui en naîtra,
vous pourrez tranquillement l’abandonner au travail de l’intellect pour
qu’il le réalise dans la matière dense la plus compacte. Jamais quelque chose
de faux ne pourra dès lors se former.
Rejetez loin de vous tous les tourments qui viennent de vos pensées ; par
contre, faites confiance à votre esprit qui se fraiera immanquablement le
bon chemin si vous ne l’emmurez pas vous-mêmes. Devenez libres en
esprit ne signifie rien d’autre que : laissez l’esprit qui est en vous suivre son
chemin ! Il ne pourra alors faire autrement que de s’acheminer vers les
hauteurs, puisque son genre même l’attire avec certitude vers le haut. Vous
l’avez retenu jusqu’à présent, si bien qu’il ne pouvait plus s’épanouir ; vous
l’avez ainsi empêché de vibrer, autrement dit, vous avez ligoté ses ailes.
La base qui servira à l’édification d’une humanité nouvelle, et que vous
ne pouvez ni ne devez contourner, repose sur cette seule phrase : Gardez
pur le foyer de vos pensées !
Et c’est par cela que l’être humain doit commencer ! C’est son premier
devoir, qui fait de lui ce qu’il doit devenir : un exemple pour tous ceux qui
aspirent à la Lumière et à la Vérité et qui veulent avec gratitude servir le
Créateur par leur être tout entier. Quiconque accomplit cela n’a plus besoin
d’autres directives. Il est tel qu’il doit être ; de ce fait, il recevra inté-
gralement les aides qui l’attendent dans la Création et qui le conduiront
vers le haut, sans interruption.

35. L’UNIVERS

L’UNIVERS

L’univers! Lorsque l’être humain emploie ce mot, il le fait souvent de façon irréfléchie, sans se faire une image de ce qu’est réellement cet univers dont il parle.

Or, nombre de ceux qui essaient de se représenter quelque chose de précis à ce sujet voient en esprit d’innombrables corps cosmiques, de nature et de grandeur très diverses, organisés en systèmes solaires, décrire leur orbite dans le cosmos. Ils savent qu’il y a sans cesse des mondes nouveaux et de plus en plus nombreux à découvrir à mesure que l’on crée des instruments plus précis et de plus grande portée. Le commun des mortels se contente du mot «infini», ce qui est une erreur, car cela fait naître en lui une image erronée.

L’univers n’est pas infini. Il est la Création matérielle, et donc l’œuvre du Créateur. Comme toute œuvre, cette œuvre se trouve à côté de celui qui l’a créée et, en tant que telle, elle est limitée.

Des personnes soi-disant évoluées sont souvent fières d’avoir reconnu que Dieu est présent dans la Création entière, dans chaque fleur, dans chaque pierre, et que les forces motrices de la nature sont Dieu, c’est-à-dire tout ce qui est insondable, tout ce qui est perceptible sans pouvoir être réellement saisi pour autant: une Force originelle constamment en action, la Source de force qui se renouvelle éternellement d’elle-même, la Lumière originelle inessentielle. Ces personnes se croient considérablement évoluées en ayant conscience de trouver Dieu partout, de le rencontrer partout, en tant que Force motrice qui pénètre toute chose et est constamment à l’œuvre dans le seul but de faire avancer l’évolution vers la perfection.

Mais cela n’est juste que dans un certain sens. Nous ne rencontrons dans la Création entière que sa Volonté, et par là même son Esprit, sa Force. Lui-même se trouve bien au-dessus de la Création.

La Création matérielle fut liée dès son origine aux lois immuables du devenir et de la décomposition, car ce que nous appelons lois de la nature est la Volonté créatrice de Dieu qui, en se réalisant, forme continuellement de nouveaux mondes et les décompose. Cette Volonté créatrice est uniforme dans l’ensemble de la Création à laquelle appartiennent le monde de matière subtile et celui de matière dense, qui ne font qu’un.

L’uniformité absolue et immuable des lois originelles, donc de la Volonté originelle, a pour conséquence que le plus petit fait se produisant sur la Terre de matière dense se déroule invariablement dans les mêmes conditions que celles auxquelles tout événement est obligatoirement soumis, y compris les plus grandioses de la Création et le processus créateur proprement dit.

La forme rigoureuse de la Volonté originelle est claire et simple. Une fois qu’elle a été reconnue, nous la retrouvons aisément en toute chose. Le caractère confus et incompréhensible de maints événements vient uniquement des multiples enchevêtrements résultant des tours et détours engendrés par les différentes formes du vouloir humain.

L’œuvre de Dieu qu’est l’Univers est donc, en tant que Création, soumise aux lois divines immuables et parfaites en tout; elle en est également issue, et de ce fait limitée.

L’artiste, par exemple, est aussi dans son œuvre, il s’exprime en elle, et pourtant il se tient personnellement à côté d’elle. L’œuvre est limitée et éphémère, mais le talent de l’artiste ne l’est pas pour autant. L’artiste, c’est-à-dire le créateur de l’œuvre, peut détruire son œuvre – dans laquelle repose son vouloir – sans qu’il en soit lui-même affecté. Il n’en restera pas moins l’artiste.

Nous reconnaissons et retrouvons l’artiste dans son œuvre, et il nous devient familier sans que nous ayons besoin de l’avoir vu personnellement. Nous avons ses œuvres, son vouloir y repose et fait impression sur nous. Il vient par là à notre rencontre et peut néanmoins vivre sa propre vie loin de nous.

L’artiste créateur et son œuvre donnent un pâle reflet des rapports entre la Création et le Créateur.

Seul est éternel et sans fin, et donc infini, le cycle de la Création dans son devenir, sa décomposition et son renouvellement constants.

C’est dans le cadre de ce processus que s’accomplissent également toutes les révélations et toutes les prophéties et que, finalement, le «Jugement dernier» s’accomplira aussi pour la Terre!

Le Jugement dernier, c’est-à-dire le Jugement ultime, se déclenche un jour pour chaque corps cosmique matériel, mais il ne se produit pas en même temps dans l’ensemble de la Création.

C’est là un événement nécessaire dans la partie de la Création qui, dans son cycle, atteint le point où doit commencer sa décomposition afin de pouvoir prendre une forme nouvelle lors de son parcours ultérieur.

Ce cycle éternel ne doit pas être confondu avec la révolution de la Terre et avec celle d’autres astres autour de leur soleil; il s’agit du grand cycle, du cycle plus vaste que tous les systèmes solaires sont tenus de parcourir de leur côté, tout en effectuant séparément leur propre mouvement.

Le point où doit commencer la décomposition de chaque corps cosmique est défini avec exactitude, toujours en raison de la logique des lois naturelles. C’est à un endroit bien précis que doit se dérouler le processus de désagrégation, et cela indépendamment de l’état du corps cosmique en question et de ses habitants.

Irrésistiblement, le cycle entraîne chaque corps cosmique vers ce point, et l’heure où s’accomplira la désintégration viendra sans le moindre retard. Comme pour toute chose dans la Création, cette décomposition n’est en réalité qu’une transformation permettant une évolution ultérieure. L’heure du choix décisif est alors venue pour chaque être humain: soit il se trouve élevé vers la Lumière s’il aspire à ce qui est de nature spirituelle, soit il reste enchaîné à la matière à laquelle il est attaché si, par conviction, il déclare que seul ce qui est matériel a de la valeur.

En pareil cas, conformément aux lois et en conséquence de son propre vouloir, il ne peut se dégager de la matière et, sur la dernière partie du chemin, il se trouve alors entraîné avec elle dans la décomposition. C’est la mort spirituelle! Elle équivaut à être rayé du Livre de la Vie.

Cet événement, en soi tout naturel, est également appelé la damnation éternelle parce que celui qui se trouve ainsi entraîné dans la désagrégation «doit cesser d’avoir une existence personnelle». C’est le sort le plus épouvantable qui puisse frapper l’être humain. Ce dernier est considéré comme une «pierre de rebut» qui ne peut plus servir à l’édification spirituelle et doit par conséquent être broyée.

Cette séparation entre l’esprit et la matière – qui s’effectue elle aussi sur la base de lois et de processus tout naturels – est ce qu’on appelle le «Jugement dernier», qui est lié à de grands bouleversements et à de profondes transformations.

Que cette désintégration ne s’effectue pas en une seule journée terrestre, chacun le comprendra aisément; car, pour les événements cosmiques, mille ans sont comme un jour.

Or, nous sommes en plein début de cette époque. La Terre arrive maintenant au point où elle s’écarte de l’orbite suivie jusqu’à présent, ce qui doit aussi se manifester de façon très sensible dans la matière dense. Le processus de séparation entre tous les êtres humains est alors renforcé; il a déjà été préparé depuis quelque temps, mais ne s’est traduit jusqu’ici que par des «opinions» et des «convictions».

Chaque heure de l’existence terrestre est par conséquent plus

précieuse que jamais. Que celui qui cherche sérieusement et veut apprendre déploie tous ses efforts pour s’arracher aux pensées viles qui l’enchaînent inévitablement à ce qui est terrestre. Sinon, il court le danger de rester accroché à la matière et de se trouver entraîné avec elle dans la décomposition totale.

Mais ceux qui aspirent à la Lumière verront peu à peu leurs liens avec la matière se relâcher et ils seront finalement élevés vers la patrie de tout ce qui est spirituel.

Alors la scission entre la Lumière et les ténèbres sera définitivement consommée et le Jugement accompli.

«L’univers», c’est-à-dire la Création entière, ne disparaît pas en l’occurrence: ce sont les corps cosmiques qui disparaissent, mais ils ne se trouvent entraînés dans le processus de décomposition qu’à partir du moment où leur cours atteint le point où doit commencer la décomposition, et par là même la séparation préalable.

Cet accomplissement se déclenche sous l’effet naturel des lois divines qui étaient présentes dans la Création dès son origine, qui ont donné naissance à la Création elle-même et qui aujourd’hui encore, de même qu’à l’avenir, portent invariablement en elles la Volonté du Créateur. C’est, en un cycle éternel, un processus constant de création, de semailles, de maturation, de récolte et de décomposition afin que, régénéré par l’alternance des combinaisons, tout prenne à nouveau d’autres formes qui vont au-devant d’un nouveau cycle.

Pour se représenter le cycle de la Création, on peut s’imaginer un entonnoir géant ou un cratère gigantesque d’où jaillit constamment, en un flux intarissable, la semence originelle qui, animée de mouvements giratoires, tend vers une nouvelle combinaison et un nouveau développement, exactement comme la science l’a déjà reconnu et noté fort justement.

D’épaisses nébuleuses se forment par friction et par association; elles donnent à leur tour naissance à des corps cosmiques qui, en vertu de lois immuables et selon une logique infaillible, se regroupent en systèmes solaires et doivent, tout en effectuant leur propre révolution, suivre ensemble le grand cycle, qui est le cycle éternel.

Il en est exactement de même pour les processus qui sont visibles à l’œil terrestre que pour les grands événements cosmiques: la semence est suivie du développement, de la formation, de la maturation, de la récolte ou de la décomposition, ce qui entraîne pour les plantes, le corps des animaux et celui des humains une transformation et une désagrégation en vue d’une évolution ultérieure. Les corps cosmiques visibles sur le plan de la matière dense – qui ont un environnement bien plus important de matière subtile, et donc invisible à l’œil terrestre – sont dans leur cycle éternel soumis au même processus, puisque les mêmes lois y sont à l’œuvre.

Même le sceptique le plus fanatique ne saurait nier l’existence de la semence originelle, et pourtant aucun œil terrestre n’est en mesure de la voir parce qu’elle est d’un autre genre de matière, une matière «de l’au-delà». Continuons tout simplement à l’appeler matière subtile.

Il n’est pas difficile non plus de comprendre que, dans l’ordre naturel des choses, le monde qui se forme d’abord à partir de cette semence est lui aussi de matière subtile et ne peut donc être perçu avec les yeux terrestres. Seul le précipité le plus grossier qui en résulte ultérieurement, et qui dépend du monde de matière subtile, forme peu à peu le monde de matière dense avec ses corps de matière dense: c’est uniquement cela que l’on peut observer à ses plus infimes débuts avec les yeux terrestres et tous les autres instruments de matière dense qui viennent s’y ajouter.

Il n’en va pas autrement des enveloppes de l’être humain proprement dit, qui est de genre spirituel et dont je reparlerai. Au cours de ses pérégrinations à travers les mondes de genres différents, son vêtement, son manteau, son enveloppe, son corps ou son instrument peu importe le nom que l’on donne à l’enveloppe en question – doit toujours être de la même substance que celle de l’environnement dans lequel il pénètre à chaque fois, afin qu’il s’en serve comme d’une protection et d’un instrument qui lui est indispensable s’il veut avoir la possibilité d’y agir directement et efficacement.

Mais puisque le monde de matière dense dépend du monde de matière subtile, il s’ensuit que tout ce qui se produit dans le monde de matière dense a également des répercussions dans le monde de matière subtile.

Ce vaste environnement de matière subtile a lui aussi été créé à partir de la semence originelle, il parcourt le même cycle éternel et est finalement poussé et aspiré à son tour vers l’arrière du gigantesque entonnoir qui a déjà été mentionné, là où se produit la décomposition, pour être refoulé de l’autre côté en tant que semence originelle appelée à un nouveau cycle.

Comme pour l’activité du cœur et la circulation du sang, cet entonnoir est en quelque sorte le cœur de la Création matérielle. Le processus de décomposition touche par conséquent l’ensemble de la Création, y compris la partie de matière subtile, puisque tout ce qui est matériel se désagrège et retourne à l’état de semence originelle pour prendre une forme nouvelle. Il n’y a là absolument rien d’arbitraire, tout se développe au contraire suivant la logique évidente des lois originelles qui ne tolèrent pas d’autre voie.

À un point bien précis du grand cycle arrive donc l’instant où, pour tout ce qui est créé – qu’il s’agisse de matière dense ou de matière subtile – le processus de décomposition se prépare de façon autonome au sein même de ce qui est créé, et finit par se déclencher.

Or, ce monde de matière subtile est le lieu de séjour transitoire de ceux qui ont quitté cette Terre: c’est ce qu’on appelle l’au-delà. Il est intimement lié au monde de la matière auquel il appartient, et il ne fait qu’un avec lui. À l’instant du trépas, l’être humain, avec le corps de matière subtile qu’il portait en même temps que son corps de matière dense, pénètre dans

l’environnement de matière subtile qui entoure le monde de matière dense, abandonnant à ce dernier son corps de matière dense.

Et puisque ce monde de matière subtile − l’au-delà − fait partie de la Création, il est soumis aux mêmes lois de l’évolution permanente et de la décomposition. Lorsque commence la désintégration, une séparation entre le spirituel et le matériel se produit, là encore, de façon toute naturelle. Que ce soit dans le monde de matière dense ou dans celui de matière subtile, l’esprit de l’être humain, son «moi» véritable, doit, selon son état spirituel, ou bien se mouvoir vers le haut ou bien rester enchaîné à la matière.

L’aspiration sincère vers la Vérité et la Lumière rendra chacun spirituellement plus pur et donc plus lumineux grâce au changement que cela implique pour lui, ce qui, tout naturellement, le détachera de plus en plus de la lourde matière et ne pourra que l’entraîner vers les hauteurs, conformément à sa pureté et à sa légèreté.

Quant à celui qui ne croit qu’à la matière, il se lie lui-même à cette dernière en raison de sa conviction, et il y reste enchaîné, de sorte qu’il ne saurait être entraîné vers le haut. Par suite d’une décision prise personnellement, une séparation a donc lieu entre ceux qui aspirent à la Lumière et ceux qui sont liés aux ténèbres, conformément aux lois naturelles existantes de la pesanteur spirituelle.

Il devient par là évident que, lors du processus purificateur de ce que l’on appelle l’au-delà, un terme effectif est également mis un jour à la possibilité d’évolution des trépassés. Ultime décision! Soit les êtres humains de ce monde et de l’autre seront suffisamment ennoblis pour pouvoir être élevés vers les régions de Lumière, soit – selon leur propre vouloir – ils resteront prisonniers de leur nature vile et seront donc finalement précipités dans la «damnation éternelle»; en d’autres termes, ils seront entraînés dans la décomposition avec la matière dont ils ne pourront se détacher, ils subiront eux-mêmes douloureusement cette décomposition et cesseront par là d’avoir une existence personnelle.

Ils seront dispersés comme de la balle dans le vent, réduits en poussière et par là même rayés du Livre d’or de la Vie!

Ce que l’on nomme le «Jugement dernier», autrement dit le Jugement ultime, est donc lui aussi un événement qui, sous l’effet des lois qui régissent la Création, s’accomplit tout naturellement et de façon telle qu’il ne pourrait en être autrement. Là encore, l’homme ne récolte jamais que les fruits de ce qu’il a lui-même voulu, c’est-à-dire ce qu’il engendre par sa conviction.

Le fait de savoir que tout ce qui se produit dans la Création se manifeste autoactivement selon la plus stricte logique, que les êtres humains, et eux seuls, sont toujours, par leurs désirs et leur vouloir, à l’origine du fil conducteur de leur destin et que le Créateur n’intervient pas en observateur pour récompenser ou pour punir, n’amoindrit en rien sa grandeur mais ne peut qu’inciter à le considérer comme bien plus sublime encore.

La grandeur du Créateur réside dans la perfection de son œuvre, et cette perfection oblige à lever les yeux avec vénération, puisque l’Amour le plus grand et la Justice la plus incorruptible sont immanquablement inclus dans l’événement le plus important comme dans le plus insignifiant.

L’être humain est grand lui aussi, placé en tant que tel dans la Création, en tant que maître de son propre destin! Grâce à sa volonté, il peut s’élever au-dessus de l’œuvre, contribuant ainsi à un plus grand épanouissement de cette dernière, mais il peut aussi l’avilir et s’y empêtrer au point de ne plus pouvoir s’en dégager et d’aller avec elle au-devant de la décomposition, que ce soit dans le monde de matière dense ou dans celui de matière subtile.

En conséquence, libérez-vous de toute emprise des sentiments de bas niveau: il en est grand temps! L’heure approche où le délai imparti à cet effet va expirer! Réveillez en vous l’aspiration pour ce qui est pur, vrai et noble! −

Loin au-dessus du cycle éternel de la Création plane au centre, telle une couronne, une «Île Bleue», demeure des bienheureux, des esprits purifiés qui sont déjà autorisés à séjourner dans les régions de Lumière! Cette Île est séparée de l’univers. Elle ne participe donc pas au rythme cyclique mais, bien qu’elle soit située très haut au-dessus de la Création qui décrit son cycle, elle en est le soutien et constitue le point central d’où partent les forces spirituelles. C’est l’Île tout en haut de laquelle se trouve la ville aux rues d’or, tant célébrée. Là, plus rien n’est soumis au changement. Il n’est plus de «Jugement dernier» à craindre. Ceux qui peuvent y séjourner sont dans la «Patrie».

Mais aux confins de cette Île Bleue, à son point culminant, inaccessible aux pas de ceux qui ne sont pas appelés, s’élève... le Manoir du Graal si souvent chanté dans les poèmes!

Entouré de légendes, objet d’innombrables aspirations, c’est là qu’il se dresse dans la Lumière de la plus grande splendeur. Il recèle la Coupe sacrée du pur Amour du Tout-Puissant: le Graal!

Les plus purs des esprits sont commis à sa garde. Ils sont porteurs de l’Amour divin sous sa forme la plus pure, un Amour fondamentalement différent de ce que les hommes se représentent sur Terre, bien qu’ils en ressentent les effets chaque jour et à chaque heure.

C’est par des révélations que fut annoncée l’existence du Manoir; en de nombreuses gradations, cette nouvelle suivit le long chemin qui, depuis l’Île Bleue, descend à travers le monde de matière subtile, jusqu’à ce que, grâce à quelques poètes profondément inspirés, elle parvînt finalement aux hommes de cette Terre de matière dense. Transmis toujours plus bas, de degré en degré, ce qui est vrai subit ainsi – sans qu’on l’eût voulu – diverses altérations, de sorte que la dernière version ne pouvait être qu’un reflet maintes fois troublé, qui donna lieu à de nombreuses erreurs.

Or, lorsque la souffrance et une ardente supplication émanent d’une partie de la grande Création se trouvant dans une profonde détresse et montent vers le Créateur, un serviteur de la Coupe est envoyé en tant que porteur de cet Amour pour intervenir dans la misère spirituelle en apportant son aide. Ce qui, dans l’œuvre de la Création, plane uniquement sous forme de mythe et de légende pénètre alors de façon vivante dans cette Création!

Cependant, de telles missions ne sont pas fréquentes. Elles s’accompagnent à chaque fois de transformations radicales et de grands bouleversements. Ceux qui sont ainsi envoyés apportent la Lumière et la Vérité aux égarés, la paix aux désespérés; par leur Message, ils tendent la main à tous les chercheurs pour leur offrir un courage nouveau et une force nouvelle et les guider, à travers tout ce qui est ténèbres, vers le haut, vers la Lumière.

Ils ne viennent que pour ceux qui aspirent à l’aide de la Lumière, et non pour les railleurs et les êtres infatués d’eux-mêmes.

35. L’UNIVERS

L’UNIVERS ! Lorsque l’être humain emploie ce mot, il le fait souvent de
façon irréfléchie, sans se faire une image de ce qu’est réellement cet
univers dont il parle.
Or, nombre de ceux qui essaient de se représenter quelque chose de
précis à ce sujet voient en esprit d’innombrables corps cosmiques, de
nature et de grandeur très diverses, organisés en systèmes solaires, décrire
leur orbite dans le cosmos. Ils savent qu’il y a sans cesse des mondes nou-
veaux et de plus en plus nombreux à découvrir à mesure que l’on crée des
instruments plus précis et de plus grande portée. Le commun des mortels
se contente du mot « infini », ce qui est une erreur, car cela fait naître en lui
une image erronée.
L’univers n’est pas infini. Il est la Création matérielle, et donc l’œuvre du
Créateur. Comme toute œuvre, cette œuvre se trouve à côté de celui qui l’a
créée et, en tant que telle, elle est limitée.
Des personnes soi-disant évoluées sont souvent fières d’avoir reconnu
que Dieu est présent dans la Création entière, dans chaque fleur, dans
chaque pierre, et que les forces motrices de la nature sont Dieu, c’est-à-
dire tout ce qui est insondable, tout ce qui est perceptible sans pouvoir
être réellement saisi pour autant : une Force originelle constamment en
action, la Source de force qui se renouvelle éternellement d’elle-même, la
Lumière originelle inessentielle. Ces personnes se croient considérable-
ment évoluées en ayant conscience de trouver Dieu partout, de le
rencontrer partout, en tant que Force motrice qui pénètre toute chose et
est constamment à l’œuvre dans le seul but de faire avancer l’évolution
vers la perfection.
Mais cela n’est juste que dans un certain sens. Nous ne rencontrons dans
la Création entière que sa Volonté, et par là même son Esprit, sa Force. Lui-
même se trouve bien au-dessus de la Création.
La Création matérielle fut liée dès son origine aux lois immuables du
devenir et de la décomposition, car ce que nous appelons lois de la nature
est la Volonté créatrice de Dieu qui, en se réalisant, forme continuellement
de nouveaux mondes et les décompose. Cette Volonté créatrice est
uniforme dans l’ensemble de la Création à laquelle appartiennent le monde
de matière subtile et celui de matière dense, qui ne font qu’un.
L’uniformité absolue et immuable des lois originelles, donc de la Volonté
originelle, a pour conséquence que le plus petit fait se produisant sur la
Terre de matière dense se déroule invariablement dans les mêmes con-
ditions que celles auxquelles tout événement est obligatoirement soumis, y
compris les plus grandioses de la Création et le processus créateur pro-
prement dit.
La forme rigoureuse de la Volonté originelle est claire et simple. Une fois
qu’elle a été reconnue, nous la retrouvons aisément en toute chose. Le
caractère confus et incompréhensible de maints événements vient unique-
ment des multiples enchevêtrements résultant des tours et détours en-
gendrés par les différentes formes du vouloir humain.
L’œuvre de Dieu qu’est l’Univers est donc, en tant que Création,
soumise aux lois divines immuables et parfaites en tout ; elle en est égale-
ment issue, et de ce fait limitée.
L’artiste, par exemple, est aussi dans son œuvre, il s’exprime en elle, et
pourtant il se tient personnellement à côté d’elle. L’œuvre est limitée et
éphémère, mais le talent de l’artiste ne l’est pas pour autant. L’artiste, c’est-
à-dire le créateur de l’œuvre, peut détruire son œuvre – dans laquelle
repose son vouloir – sans qu’il en soit lui-même affecté. Il n’en restera pas
moins l’artiste.
Nous reconnaissons et retrouvons l’artiste dans son œuvre, et il nous
devient familier sans que nous ayons besoin de l’avoir vu personnellement.
Nous avons ses œuvres, son vouloir y repose et fait impression sur nous. Il
vient par là à notre rencontre et peut néanmoins vivre sa propre vie loin de
nous.
L’artiste créateur et son œuvre donnent un pâle reflet des rapports entre
la Création et le Créateur.
Seul est éternel et sans fin, et donc infini, le cycle de la Création dans son
devenir, sa décomposition et son renouvellement constants.
C’est dans le cadre de ce processus que s’accomplissent également toutes
les révélations et toutes les prophéties et que, finalement, le « Jugement
dernier » s’accomplira aussi pour la Terre !
Le Jugement dernier, c’est-à-dire le Jugement ultime, se déclenche un
jour pour chaque corps cosmique matériel, mais il ne se produit pas en
même temps dans l’ensemble de la Création.
C’est là un événement nécessaire dans la partie de la Création qui, dans
son cycle, atteint le point où doit commencer sa décomposition afin de
pouvoir prendre une forme nouvelle lors de son parcours ultérieur.
Ce cycle éternel ne doit pas être confondu avec la révolution de la Terre
et avec celle d’autres astres autour de leur soleil ; il s’agit du grand cycle, du
cycle plus vaste que tous les systèmes solaires sont tenus de parcourir de
leur côté, tout en effectuant séparément leur propre mouvement.
Le point où doit commencer la décomposition de chaque corps cos-
mique est défini avec exactitude, toujours en raison de la logique des lois
naturelles. C’est à un endroit bien précis que doit se dérouler le processus
de désagrégation, et cela indépendamment de l’état du corps cosmique en
question et de ses habitants.
Irrésistiblement, le cycle entraîne chaque corps cosmique vers ce point,
et l’heure où s’accomplira la désintégration viendra sans le moindre retard.
Comme pour toute chose dans la Création, cette décomposition n’est en
réalité qu’une transformation permettant une évolution ultérieure. L’heure
du choix décisif est alors venue pour chaque être humain : soit il se trouve
élevé vers la Lumière s’il aspire à ce qui est de nature spirituelle, soit il reste
enchaîné à la matière à laquelle il est attaché si, par conviction, il déclare que
seul ce qui est matériel a de la valeur.
En pareil cas, conformément aux lois et en conséquence de son propre
vouloir, il ne peut se dégager de la matière et, sur la dernière partie du
chemin, il se trouve alors entraîné avec elle dans la décomposition. C’est la
mort spirituelle ! Elle équivaut à être rayé du Livre de la Vie.
Cet événement, en soi tout naturel, est également appelé la damnation
éternelle parce que celui qui se trouve ainsi entraîné dans la désagrégation
« doit cesser d’avoir une existence personnelle ». C’est le sort le plus
épouvantable qui puisse frapper l’être humain. Ce dernier est considéré
comme une « pierre de rebut » qui ne peut plus servir à l’édification
spirituelle et doit par conséquent être broyée.
Cette séparation entre l’esprit et la matière – qui s’effectue elle aussi sur
la base de lois et de processus tout naturels – est ce qu’on appelle le
« Jugement dernier », qui est lié à de grands bouleversements et à de pro-
fondes transformations.
Que cette désintégration ne s’effectue pas en une seule journée terrestre,
chacun le comprendra aisément ; car, pour les événements cosmiques, mille
ans sont comme un jour.
Or, nous sommes en plein début de cette époque. La Terre arrive main-
tenant au point où elle s’écarte de l’orbite suivie jusqu’à présent, ce qui doit
aussi se manifester de façon très sensible dans la matière dense. Le pro-
cessus de séparation entre tous les êtres humains est alors renforcé ; il a déjà
été préparé depuis quelque temps, mais ne s’est traduit jusqu’ici que par des
« opinions » et des « convictions ».
Chaque heure de l’existence terrestre est par conséquent plus
précieuse que jamais. Que celui qui cherche sérieusement et veut ap-
prendre déploie tous ses efforts pour s’arracher aux pensées viles qui
l’enchaînent inévitablement à ce qui est terrestre. Sinon, il court le
danger de rester accroché à la matière et de se trouver entraîné avec elle
dans la décomposition totale.
Mais ceux qui aspirent à la Lumière verront peu à peu leurs liens avec la
matière se relâcher et ils seront finalement élevés vers la patrie de tout ce
qui est spirituel.
Alors la scission entre la Lumière et les ténèbres sera définitivement
consommée et le Jugement accompli.
« L’univers », c’est-à-dire la Création entière, ne disparaît pas en
l’occurrence : ce sont les corps cosmiques qui disparaissent, mais ils ne se
trouvent entraînés dans le processus de décomposition qu’à partir du
moment où leur cours atteint le point où doit commencer la décompo-
sition, et par là même la séparation préalable.
Cet accomplissement se déclenche sous l’effet naturel des lois divines qui
étaient présentes dans la Création dès son origine, qui ont donné naissance
à la Création elle-même et qui aujourd’hui encore, de même qu’à l’avenir,
portent invariablement en elles la Volonté du Créateur. C’est, en un cycle
éternel, un processus constant de création, de semailles, de maturation, de
récolte et de décomposition afin que, régénéré par l’alternance des com-
binaisons, tout prenne à nouveau d’autres formes qui vont au-devant d’un
nouveau cycle.
Pour se représenter le cycle de la Création, on peut s’imaginer un en-
tonnoir géant ou un cratère gigantesque d’où jaillit constamment, en un
flux intarissable, la semence originelle qui, animée de mouvements
giratoires, tend vers une nouvelle combinaison et un nouveau développe-
ment, exactement comme la science l’a déjà reconnu et noté fort justement.
D’épaisses nébuleuses se forment par friction et par association ; elles
donnent à leur tour naissance à des corps cosmiques qui, en vertu de lois
immuables et selon une logique infaillible, se regroupent en systèmes so-
laires et doivent, tout en effectuant leur propre révolution, suivre ensemble
le grand cycle, qui est le cycle éternel.
Il en est exactement de même pour les processus qui sont visibles à l’œil
terrestre que pour les grands événements cosmiques : la semence est suivie
du développement, de la formation, de la maturation, de la récolte ou de la
décomposition, ce qui entraîne pour les plantes, le corps des animaux et
celui des humains une transformation et une désagrégation en vue d’une
évolution ultérieure. Les corps cosmiques visibles sur le plan de la matière
dense – qui ont un environnement bien plus important de matière subtile,
et donc invisible à l’œil terrestre – sont dans leur cycle éternel soumis au
même processus, puisque les mêmes lois y sont à l’œuvre.
Même le sceptique le plus fanatique ne saurait nier l’existence de la
semence originelle, et pourtant aucun œil terrestre n’est en mesure de la
voir parce qu’elle est d’un autre genre de matière, une matière « de l’au-
delà ». Continuons tout simplement à l’appeler matière subtile.
Il n’est pas difficile non plus de comprendre que, dans l’ordre naturel des
choses, le monde qui se forme d’abord à partir de cette semence est lui aussi
de matière subtile et ne peut donc être perçu avec les yeux terrestres. Seul
le précipité le plus grossier qui en résulte ultérieurement, et qui dépend du
monde de matière subtile, forme peu à peu le monde de matière dense avec
ses corps de matière dense : c’est uniquement cela que l’on peut observer à
ses plus infimes débuts avec les yeux terrestres et tous les autres instru-
ments de matière dense qui viennent s’y ajouter.
Il n’en va pas autrement des enveloppes de l’être humain proprement dit,
qui est de genre spirituel et dont je reparlerai. Au cours de ses pérégrinations
à travers les mondes de genres différents, son vêtement, son manteau, son
enveloppe, son corps ou son instrument peu importe le nom que l’on donne
à l’enveloppe en question – doit toujours être de la même substance que
celle de l’environnement dans lequel il pénètre à chaque fois, afin qu’il s’en
serve comme d’une protection et d’un instrument qui lui est indispensable
s’il veut avoir la possibilité d’y agir directement et efficacement.
Mais puisque le monde de matière dense dépend du monde de matière
subtile, il s’ensuit que tout ce qui se produit dans le monde de matière
dense a également des répercussions dans le monde de matière subtile.
Ce vaste environnement de matière subtile a lui aussi été créé à partir de
la semence originelle, il parcourt le même cycle éternel et est finalement
poussé et aspiré à son tour vers l’arrière du gigantesque entonnoir qui a déjà
été mentionné, là où se produit la décomposition, pour être refoulé de l’au-
tre côté en tant que semence originelle appelée à un nouveau cycle.
Comme pour l’activité du cœur et la circulation du sang, cet entonnoir
est en quelque sorte le cœur de la Création matérielle. Le processus de
décomposition touche par conséquent l’ensemble de la Création, y compris
la partie de matière subtile, puisque tout ce qui est matériel se désagrège et
retourne à l’état de semence originelle pour prendre une forme nouvelle. Il
n’y a là absolument rien d’arbitraire, tout se développe au contraire suivant
la logique évidente des lois originelles qui ne tolèrent pas d’autre voie.
À un point bien précis du grand cycle arrive donc l’instant où, pour tout
ce qui est créé – qu’il s’agisse de matière dense ou de matière subtile – le
processus de décomposition se prépare de façon autonome au sein même
de ce qui est créé, et finit par se déclencher.
Or, ce monde de matière subtile est le lieu de séjour transitoire de ceux
qui ont quitté cette Terre : c’est ce qu’on appelle l’au-delà. Il est intimement
lié au monde de la matière auquel il appartient, et il ne fait qu’un avec lui.
À l’instant du trépas, l’être humain, avec le corps de matière subtile qu’il
portait en même temps que son corps de matière dense, pénètre dans
l’environnement de matière subtile qui entoure le monde de matière
dense, abandonnant à ce dernier son corps de matière dense.
Et puisque ce monde de matière subtile − l’au-delà − fait partie de la
Création, il est soumis aux mêmes lois de l’évolution permanente et de la
décomposition. Lorsque commence la désintégration, une séparation entre
le spirituel et le matériel se produit, là encore, de façon toute naturelle. Que
ce soit dans le monde de matière dense ou dans celui de matière subtile,
l’esprit de l’être humain, son « moi » véritable, doit, selon son état spirituel,
ou bien se mouvoir vers le haut ou bien rester enchaîné à la matière.
L’aspiration sincère vers la Vérité et la Lumière rendra chacun spiri-
tuellement plus pur et donc plus lumineux grâce au changement que cela
implique pour lui, ce qui, tout naturellement, le détachera de plus en plus
de la lourde matière et ne pourra que l’entraîner vers les hauteurs, confor-
mément à sa pureté et à sa légèreté.
Quant à celui qui ne croit qu’à la matière, il se lie lui-même à cette
dernière en raison de sa conviction, et il y reste enchaîné, de sorte qu’il ne
saurait être entraîné vers le haut. Par suite d’une décision prise person-
nellement, une séparation a donc lieu entre ceux qui aspirent à la Lumière
et ceux qui sont liés aux ténèbres, conformément aux lois naturelles
existantes de la pesanteur spirituelle.
Il devient par là évident que, lors du processus purificateur de ce que l’on
appelle l’au-delà, un terme effectif est également mis un jour à la possibilité
d’évolution des trépassés. Ultime décision ! Soit les êtres humains de ce
monde et de l’autre seront suffisamment ennoblis pour pouvoir être élevés
vers les régions de Lumière, soit – selon leur propre vouloir – ils resteront
prisonniers de leur nature vile et seront donc finalement précipités dans la
« damnation éternelle » ; en d’autres termes, ils seront entraînés dans la
décomposition avec la matière dont ils ne pourront se détacher, ils subiront
eux-mêmes douloureusement cette décomposition et cesseront par là
d’avoir une existence personnelle.
Ils seront dispersés comme de la balle dans le vent, réduits en poussière
et par là même rayés du Livre d’or de la Vie !
Ce que l’on nomme le « Jugement dernier », autrement dit le Jugement
ultime, est donc lui aussi un événement qui, sous l’effet des lois qui
régissent la Création, s’accomplit tout naturellement et de façon telle qu’il
ne pourrait en être autrement. Là encore, l’homme ne récolte jamais que les
fruits de ce qu’il a lui-même voulu, c’est-à-dire ce qu’il engendre par sa
conviction.
Le fait de savoir que tout ce qui se produit dans la Création se manifeste
autoactivement selon la plus stricte logique, que les êtres humains, et eux
seuls, sont toujours, par leurs désirs et leur vouloir, à l’origine du fil con-
ducteur de leur destin et que le Créateur n’intervient pas en observateur
pour récompenser ou pour punir, n’amoindrit en rien sa grandeur mais ne
peut qu’inciter à le considérer comme bien plus sublime encore.
La grandeur du Créateur réside dans la perfection de son œuvre, et cette
perfection oblige à lever les yeux avec vénération, puisque l’Amour le plus
grand et la Justice la plus incorruptible sont immanquablement inclus dans
l’événement le plus important comme dans le plus insignifiant.
L’être humain est grand lui aussi, placé en tant que tel dans la Création,
en tant que maître de son propre destin ! Grâce à sa volonté, il peut s’éle-
ver au-dessus de l’œuvre, contribuant ainsi à un plus grand épanouissement
de cette dernière, mais il peut aussi l’avilir et s’y empêtrer au point de ne
plus pouvoir s’en dégager et d’aller avec elle au-devant de la décompo-
sition, que ce soit dans le monde de matière dense ou dans celui de matière
subtile.
En conséquence, libérez-vous de toute emprise des sentiments de bas
niveau : il en est grand temps ! L’heure approche où le délai imparti à cet
effet va expirer ! Réveillez en vous l’aspiration pour ce qui est pur, vrai et
noble ! −
Loin au-dessus du cycle éternel de la Création plane au centre, telle une
couronne, une « Île Bleue », demeure des bienheureux, des esprits purifiés
qui sont déjà autorisés à séjourner dans les régions de Lumière ! Cette Île
est séparée de l’univers. Elle ne participe donc pas au rythme cyclique mais,
bien qu’elle soit située très haut au-dessus de la Création qui décrit son
cycle, elle en est le soutien et constitue le point central d’où partent les
forces spirituelles. C’est l’Île tout en haut de laquelle se trouve la ville aux
rues d’or, tant célébrée. Là, plus rien n’est soumis au changement. Il n’est
plus de « Jugement dernier » à craindre. Ceux qui peuvent y séjourner sont
dans la « Patrie ».
Mais aux confins de cette Île Bleue, à son point culminant, inaccessible
aux pas de ceux qui ne sont pas appelés, s’élève... le Manoir du Graal si
souvent chanté dans les poèmes !
Entouré de légendes, objet d’innombrables aspirations, c’est là qu’il se
dresse dans la Lumière de la plus grande splendeur. Il recèle la Coupe
sacrée du pur Amour du Tout-Puissant : le Graal !
Les plus purs des esprits sont commis à sa garde. Ils sont porteurs de
l’Amour divin sous sa forme la plus pure, un Amour fondamentalement
différent de ce que les hommes se représentent sur Terre, bien qu’ils en
ressentent les effets chaque jour et à chaque heure.
C’est par des révélations que fut annoncée l’existence du Manoir ; en de
nombreuses gradations, cette nouvelle suivit le long chemin qui, depuis
l’Île Bleue, descend à travers le monde de matière subtile, jusqu’à ce que,
grâce à quelques poètes profondément inspirés, elle parvînt finalement aux
hommes de cette Terre de matière dense. Transmis toujours plus bas, de
degré en degré, ce qui est vrai subit ainsi – sans qu’on l’eût voulu – diverses
altérations, de sorte que la dernière version ne pouvait être qu’un reflet
maintes fois troublé, qui donna lieu à de nombreuses erreurs.
Or, lorsque la souffrance et une ardente supplication émanent d’une
partie de la grande Création se trouvant dans une profonde détresse et
montent vers le Créateur, un serviteur de la Coupe est envoyé en tant que
porteur de cet Amour pour intervenir dans la misère spirituelle en ap-
portant son aide. Ce qui, dans l’œuvre de la Création, plane uniquement
sous forme de mythe et de légende pénètre alors de façon vivante dans cette
Création !
Cependant, de telles missions ne sont pas fréquentes. Elles s’accom-
pagnent à chaque fois de transformations radicales et de grands boule-
versements. Ceux qui sont ainsi envoyés apportent la Lumière et la Vérité
aux égarés, la paix aux désespérés ; par leur Message, ils tendent la main à
tous les chercheurs pour leur offrir un courage nouveau et une force
nouvelle et les guider, à travers tout ce qui est ténèbres, vers le haut, vers la
Lumière.
Ils ne viennent que pour ceux qui aspirent à l’aide de la Lumière, et non
pour les railleurs et les êtres infatués d’eux-mêmes.

  1. 36. L’ÉTOILE DE BETHLÉEM
  2. 37. LE COMBAT
  3. 38. LA SCIENCE MODERNE DE L’ESPRIT
  4. 39. FAUSSES VOIES

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